"Europe de l'Ouest et du Nord"

Les pays sous occupation allemande n'ont pas tous le même statut. Certains états ont été annexés au Grand Reich comme l'Autriche depuis 1938 ou le Grand Duché du Luxembourg. D'autres États, vaincus militairement, sont occupés par les Allemands sans que ces derniers en revendiquent l'annexion. Les Allemands administrent directement certains de ces pays où ils ont installé des forces d'occupation. C'est le cas des Pays-Bas, de la Belgique et du Nord de la France, et de la Norvège jusqu'en 1942. D'autres pays occupés conservent un gouvernement national. C'est le cas de la Norvège après 1942, du Danemark et de la France. Jusqu'en 1942, la France conserve une zone non occupée.

Dans chacun de ces pays, des mouvements de résistance se mettent en place. En Autriche, la Résistance se met en place dès l'Anschluss. Elle est principalement composée de socialistes d’extrême gauche, tels des membres du parti Revolutionäre Sozialisten Österreichs (RSÖ) ou de communistes membres du Parti communiste d'Autriche (KPÖ) mais également de catholiques ou de monarchistes. Au printemps 1944, les Alliés sont informés de la présence de maquis composés de déserteurs de la Whermacht, de prisonniers évadés et de clandestins locaux.

La Belgique connut une résistance assez importante, prenant les formes habituelles de la lutte contre l'occupant déjà engagées par les Belges en 1914-1918. Seize mouvements de résistance armée ont fait l'objet d'une reconnaissance officielle soit dans l'immédiat après-guerre, soit plus tardivement. La Résistance belge aura payé un lourd tribut durant les années d'occupation: 30 000 arrestations, 15 000 morts. Lors de la libération du pays, au début de septembre 1944, la Résistance prend part aux combats et permet, notamment, de préserver le port d'Anvers d'une série de destructions préparées par les Nazis. Nombre de résistants s'engagent ensuite dans les troupes belges rentrées d'Angleterre avec les Alliés et continueront la guerre jusqu'à la victoire finale le 8 mai 1945.

Le 9 avril 1940, le Danemark est occupé par les troupes allemandes. Son gouvernement estime que tout combat serait de inutile et signe avec l'envahisseur un pacte, afin de "garantir l'ordre et le calme dans le royaume". La première manifestation de résistance demeure celle de l'ambassadeur du Danemark aux États-Unis, qui refusant d'obéir au gouvernement de Copenhague, décide de mettre à la disposition des Américains les bases danoises au Groenland. Il s'agit de la toute première manifestation du mouvement danois de libération. En raison des dispositions initialement clémentes où l'occupation nazie autorisa le gouvernement démocratique à rester au pouvoir, le mouvement de résistance a été plus lent à se développer que dans certains autres pays. En septembre 1943 est créé le Danmarks Frihesrad (Conseil de la liberté du Danemark), réunion des sept principaux chefs de la résistance dont l'autorité va s'imposer peu à peu comme celle d'un gouvernement clandestin. Les principales activités de la résistance danoise allaient de la publication de journaux clandestins à l'espionnage et au sabotage. Elle permet par ailleurs l'important sauvetage des juifs du Danemark. 

Dès l'invasion du Luxembourg, une résistance se met en place. La résistance luxembourgeoise mena des actes de guérilla et de sabotage contre l'occupant nazi jusqu'en 1944, où elle combattit aux côtés des troupes américaines lors de la libération du pays les 9 et 10 septembre 1944 avant d'être réoccupé brièvement lors de la bataille des Ardennes en décembre 1944-janvier 1945. Un exemple de résistance spontanée et massive, la population luxembourgeoise boycotta à 98 % le référendum organisé par les nazis pour ratifier l'annexion du grand-duché, et déclencha en août 1942 une grève générale durement réprimée contre l’incorporation forcée des jeunes dans la Wehrmacht. Si les maquis furent inexistants, on compte quelques Luxembourgeois dans les aquis français ou belges proches.

La résistance norvégienne à l'occupation allemande commença après l'invasion de la Norvège en avril 1940, et s'acheva en 1945 avec la libération du pays. Le roi Haakon VII et le premier ministre Johan Nygaardsvold animent un gouvernement en exil à Londres dont les troupes, désignées sous le nom de Forces Norvégiennes Libres, participent à l'effort de guerre des Alliés. Parallèlement, des actions de résistance intérieure se développent dans le pays occupé : résistance armée par des actions de sabotage, des raids de commandos et des opérations spéciales mais aussi désobéissance civile (notamment la distribution de journaux interdits). La collecte d'informations était également très demandée par les forces alliées, et plusieurs organisations furent mises en place dans ce but. La plus importante et la plus efficace était l'organisation XU. Fondée par Arvid Storsveen, elle regroupait des étudiants de l'université d'Oslo. Deux de ses quatre chefs étaient des jeunes femmes, dont Anne-Sofie Østvedt.  Le climat, l'inexpérience de la clandestinité ajoutée à l'absence d'armes, interdisent l'existence de maquis. Les réfractaires au travail obligatoire gagnent la Suède. 

Aux Pays-Bas, la résistance commence dès le lendemain de la défaite puisque, le 15 mai 1940 à Harlem, fut diffusé un tract dont l'autreur est inconnu. En 1941, toutes tendances confondues, la presse clandestine compte plus de 120 titres et en décembre 1943 on évalue à 450 000 le nombre d'exemplaires qui circulent dans le pays. Les services de renseignement, l'organisation du sabotage dans le pays et les réseaux de communication mis en place ont fourni un soutien essentiel aux forces alliées à partir de 1944, qui s'est poursuivi jusqu'à la complète libération des Pays-Bas. En revanche, l'absence de couverture boisée empêche la formation de maquis.
La Résistrance civile fut aussi très présente aux Pays-Bas. Une grève antiraciste éclata les 25 et 26 février 1941 à Amsterdam et environs pour protester contre la persécution des Juifs ; en 1943, le corps médical néerlandais démissionna collectivement pour refuser l’exclusion sur ordre des médecins juifs et la subordination à un organe corporatiste collaborationniste. 500 000 Néerlandais se mirent aussi en grève contre le STO en mars 1943, la plus vaste grève de l'Europe occupée. 

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