"Les récupérations à l’initiative du gouvernement"

À son retour en métropole, le gouvernement provisoire de la République française a cherché à activer tous les leviers à sa portée pour refonder une armée nationale. Dans ce cadre, le ministère de la Guerre, dirigé par André Diethelm, a porté son attention sur le matériel abandonné par les forces allemandes, en particulier en Normandie et dans la région parisienne.

Le gouvernement français s’est cependant heurté à la politique en matière d’armes de prise du haut commandement allié, le SHAEF dirigé par le général Dwight D. Eisenhower. Par défaut, au regard de mémorandums normatifs anglo-américains, le matériel allemand capturé était considéré comme la propriété exclusive des Nations Unies et ne pouvait être réemployé qu’avec l’accord expresse du SHAEF. Or jusqu’à la fin du conflit, ce dernier n’a répondu qu’avec parcimonie aux demandes françaises d’allocations de matériel allemand capturé.

Les mémorandums du SHAEF n’ont conféré aux autorités françaises qu’un étroit espace de manœuvre, relatif à la récupération des seuls matériels de conception françaises fabriqués antérieurement à juin 1940. Dans ce cadre, le gouvernement provisoire a initié la collecte des chars français réemployés sous les couleurs allemandes puis retrouvés au sein des régions libérées.

Au fil des mois, des engins vont ainsi être affectés à des nouveaux régiments créés à partir de groupes FFI : le 13e Régiment de Dragons, qui sera le seul engagé au combat avant le 8 mai 1945, ainsi que les 12e, 18e et 19e Régiments de Dragons.

Ce chapitre aborde les conditions de création du 13e Régiment de Dragons, la campagne de récupération de chars B1bis initiée sur les champs de bataille normands, les résultats opérationnels obtenus et leur bilan.

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