Premiers refus

Dès les tous premiers jours de l’Occupation, des gestes isolés et esseulés témoignent du premier sursaut de celles et ceux qu’on n’appelle pas alors et qui ne s’appellent pas eux-mêmes des résistants. Ces premiers refus sont de nature très variée et ne présagent pas toujours d’un engagement futur dans la Résistance organisée. Ils n’impliquent pas la même prise de risque selon qu’ils sont effectués en zone Sud ou en zone Nord, se limitent à de simples actions de propagande ou consistent à développer des actions de sabotages. Pour des personnes tenues par le devoir de servir (officiers, hauts fonctionnaires), le fait de désobéir implique de rompre avec la culture d’obéissance qui caractérise leur corps professionnel. 

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Des militaires refusent la captivité et s’évadent haut ▲

Leur écrasante victoire permet aux Allemands de faire plus d’1,5 millions de prisonniers de guerre. L’armistice du 22 juin 1940 prévoit leur internement en Allemagne jusqu’à la fn de la guerre. Refusant la captivité, des milliers de prisonniers proftent de leur internement dans un camp de transit en France ou de leur transfert outre-rhin pour s’évader au cours de l’été 1940. Certains d’entre-eux s’illustreront ensuite dans la Résistance naissante, comme le capitaine Henri Frenay, futur chef du mouvement Combat.

Les 80 parlementaires qui ont dit non le 10 juillet 1940 haut ▲

Le 29 juin 1940, le maréchal Pétain, président du Conseil accepte la proposition de Pierre Laval, vice-président du Conseil depuis le 23 juin, et engage le processus de révision, en fait d'abrogation de la Constitution. Le Parlement comptait à l'époque 846 membres ; 60 députés et un sénateur (communistes) ayant été déchus de leur mandat en janvier 1940. Par ailleurs, conformément à une décision du Conseil des ministres, prise le 18 juin, d'envoyer ministres et parlementaires en Afrique du Nord, 27 parlementaires s'étaient embarqués le 20 juin sur le paquebot Massilia à destination de Casablanca, et ils n'étaient pas à Vichy le 10 juillet 1940. Enfin de nombreux députés et sénateurs (149) n'ont pu ou n'ont pas voulu rejoindre Vichy.
Lors du scrutin du 10 juillet 1940, quatre-vingts parlementaires seulement s'opposèrent au projet de révision de la Constitution.

Les appels à résister en zone Sud haut ▲

En zone Sud, qui échappe à la présence allemande et où la personnalité de Pétain rassure, le fait de résister dès l’été 1940 apparaît moins évident qu’en zone Nord. Des initiatives appelant à refuser la défaite ne s’en développent pas moins, sous forme de tracts et papillons, pour interpeller l’opinion.

Les premiers refus de la présence allemande en zone occupée haut ▲

Bien qu’isolées, ne répondant à aucune logique collective, des actions ont pu se développer dès l’été 1940 contre l’occupant. Dans le Loiret, les rapports allemands témoignent de différentes affaires, allant du refus d’obéir (un prêtre arrêté parce qu’il s’oppose à une réquisition) jusqu’à des agressions contre des soldats (des tirs sont essuyés par des sentinelles à Briare fn juillet) et des sabotages (sectionnements de câbles de la Wehrmacht en août). À Nantes, l’occupant exige en août une amende de deux millions en représaille de sabotages. Pour s’être livrés à des sabotages au cours de l’été 1940, un ouvrier agricole, Étienne Achavanne est fusillé près de Rouen, Pierre Roche à la Rochelle, Paul Lallier à Épinal, Marcel Brossier à Saint-Jacques-de-Lalande et deux marins pêcheurs (Lucien Brusque et Emile Masson) à Amiens. Condamnée à mort à Arras pour avoir coupé des fls téléphoniques, Blanche Paugam voit sa peine commuée en travaux forcés à perpétuité et sera déportée. Ces actions permettent de faire sentir à l’occupant qu’il est en territoire hostile mais ne s’intègrent pas dans une stratégie tournée vers l’avenir. Marqués par le phénomène des francs-tireurs lors de l’occupation prussienne de 1870-1871, les Allemands exercent une justice impitoyable et exemplaire, afn d’exercer un effet dissuasif.