Les maquis de l’Armée Juive

L’Armée juive a implanté des maquis dans deux zones géographiques propices à l’accueil des Juifs : le département du Tarn et le plateau du Vivarais. L’une des régions de France les plus hospitalières pour la population juive, notamment par ses origines protestantes, la région du Chambon-sur-Lignon est devenue un site privilégié pour la formation d’un maquis juif sous l’autorité d’André Bass à la fin de l’année 1943. Tout comme ce plateau du Vivarais, le département du Tarn est marqué par une forte présence protestante et une proximité géographique avec la frontière espagnole qui en fait là-aussi un lieu favorable à l’implantation de maquis juifs. C’est ainsi que le Tarn voit se développer des maquis de l’Armée juive, à tendance sioniste, dans la région d’Alban puis dans le sud du département.

Auteur(s): Fabrice Bourrée

Plan de l'expo

Crédits

Partenaires

Bibliographie

Les maquis de l'Armée juive du Tarn haut ▲

Le 15 novembre 1943, les dirigeants de l’AJ créent leur premier maquis autonome à Biques après une première expérience au sein d'un maquis de l'Armée secrète au Rec. Le maquis de Biques est dirigé par Sal Meyer puis Pierre Loeb, secondé par Henri Broder. Maurie Hausner a également des responsabilités dans le commandement. Jacques Lazarus, l'un des initateurs de ces maquis assure les liaisons avec la direction de l'AJ à Toulouse et inspecte régulièrement les camps. L’objectif est de fournir aux recrues les rudiments d’une instruction militaire afin de les faire participer à la lutte armée contre l’occupant et le régime de Vichy. Le maquis de Biques se déplace à Lacaune (La Jasse de Matinou) en mars 1944, avant que les cadres de la Résistance locale n’ordonnent le repli et que les maquisards s’installent à Lespinassier le 25 avril 1944.

 

Auteur(s) : Guillaume Pollack

Le maquis juif du plateau du Vivarais-Lignon haut ▲

La formation du maquis juif du Vivarais-Lignon illustre la dimension militaire des objectifs poursuivis par la résistance juive ainsi que son intégration dans la lutte armée. À sa tête, des juifs immigrés venus d’Europe orientale comme Joseph Bass qui organise déjà l’évacuation de juifs menacés par les persécutions au sein du « Service André », ou actif dans le mouvement sioniste comme Aron Lublin. Le maquis juif du plateau du Vivarais-Lignon est constitué par le chef du Service André. Les cadres de l’Armée juive s’efforcent de participer à l’instruction militaire des jeunes recrues juives. Au sein du maquis, Joseph Bass a pour adjointe Denise Siekierski, membre actif de la Sixième, l'organisation clandestine mise en place par les Éclaireurs israélites de France, et qui l'a connue à Marseille à l'été 1943.

Les maquisards juifs participent aux combats de la libération et aux opérations de harcèlement des troupes allemandes. Ils sont intégrés à l’organisation générale des Forces Françaises de l’Intérieur (FFI) et combattent sous les ordres de ses officiers. C’est à eux que se rendent les troupes allemandes dans la région d’Estivareilles (Allier) ainsi que la division Vlassov au Puy-en-Velay, parachevant ainsi la libération de cette ville le 22 août 1944 puis de l’ensemble du département de la Haute-Loire. Les hommes du maquis juif se déplacent ensuite vers Lyon et participent à la libération de l’ancienne capitale des Gaules.

Auteur(s) : Guillaume Pollack