"Premiers combats : Crest, Etoile, Saint-Rambert..."



L'annonce du débarquement de Normandie le 6 juin 1944 conduit les chefs de la Résistance drômoise à prendre plusieurs mesures. L'ordre général est de passer à l'action immédiate dans le cadre du Plan vert (sabotage des voies ferrées), de constituer avec toutes les nouvelles recrues des groupes réguliers qui seront armés au fur et à mesure des parachutages et d'éviter des attroupements trop nombreux.

La tentation, la tentative d'un soulèvement général se heurtent à des difficultés. Des considérations politiques complexes aboutissent à des mises en action différentes de la Résistance. Beaucoup n'ont retenu de l'appel du 5 juin du général de Gaulle que la phrase : « La bataille de France est engagée ». La nécessité d'une insurrection nationale est le fait que de nombreux Français retiennent à l'annonce du débarquement. On n'a pas entendu ou voulu entendre les derniers ordres du Général : « Vous ne devez obéir qu'aux chefs qui sont reconnus et qui ont été désignés. Vous ne devez pas déclencher d'autres opérations que des combats de guérilla. Vous ne devez le faire qu'à proximité des Alliés autant que vous le pourrez, car il est à prévoir que cette bataille de France va être longue et rude et que vous devrez durer. Si vous ne pouvez pas le faire, faites des sabotages, faites de la résistance passive, entourez l'ennemi de votre désapprobation et de votre pression morale ». Le 9 juin, le général Koenig demande une pause à la Résistance. Dans la Drôme, comme ailleurs, l'appel est peu entendu.

La précipitation avec laquelle la Résistance drômoise engage l'action explique les pertes qu'elle va subir dans les accrochages de Crest, d'Étoile-sur-Rhône le 6 juin, de Saint-Rambert-d'Albon, de Saint-Donat-Peyrins les 8 et 9 juin.

Le 11 juin, devant la mauvaise tournure que prennent les événements, Jean Drouot (« L'Hermine »), chef des FFI (Forces françaises de l'intérieur), lance son ordre du jour n° 1 qui dresse un tableau des opérations et précise les limites de l'action de la Résistance : « Au cinquième jour de la lutte pour la libération du territoire, la situation dans le département peut se situer ainsi : au départ, certains groupes sont passés à l'action immédiate, d'autres hésitaient et d'autres encore passèrent à la période insurrectionnelle avant que le département ne soit libéré entièrement de l'ennemi sans danger de retour. Notre mission consiste actuellement en interdiction absolue de la voie ferrée et en interdiction partielle de la circulation routière par harcèlement et embuscades. Limitez-vous à ces ordres qui nous sont donnés par l'état-major interallié, seul qualifié. Ordre aux secteurs : nous n'avons pas à défendre le terrain passé à la dissidence, mais à faire la guérilla. Soyez très mobiles, allez porter des coups où est l'ennemi et retirez-vous ».

Cet ordre met en évidence les carences et les illusions que l'on a observées au lendemain du débarquement. Il définit le rôle limité de la Résistance. Il confirme, sur le terrain, l'appel de Koenig à ne pas s'engager dans une insurrection nationale aux conséquences désastreuses.



                             First Battles: Crest, Etoile, Saint-Rambert...

The announcement of the June 6, 1944 Normandy invasions leads Resistance leaders in Drôme to take several steps. The general order is to take immediate action under the Plan vert (sabotage of railways) to arm all newly recruited groups during air drops, and to avoid too many crowds.

The temptation, the attempt to uplift, generally faces difficulties. Complex political considerations lead different actions to be put into place by the Resistance. Many did not retain General de Gaulle's June 5 appeal that "The Battle of France is committed". There was need for a national uprising, many French held out for the announced landing. They did not hear or want to hear the last orders of the General: "You should obey only recognized and designated leaders. You should not trigger other operations, guerrilla fighting. You should only do so near the Allies as much as you can, because it is expected that the Battle of France will be long and tough and you have to endure. If you can not do it, do sabotage, make passive resistance, and surround the enemy with your disproval and moral pressure". On June 9, General Koenig seeks to break the Resistance. In Drôme, as elsewhere, the call is little heard.

The haste with which the drômois Resistance urges action says it will suffer losses in the clashes in Crest, Etoile-sur-Rhone on June 6, in Saint-Rambert-d'Albon, and in Saint-Donat Peyrins on June 8 and 9.

On June 11, before the turn for the worse, Jean Drouot, (l'Hermine), chief of the FFI (Forces françaises de l'intérieur), launches their number one agenda and provides an overview of operations and precise limits on the action of the Resistance:
"On the fifth day of the struggle for the liberation of France, the situation in the district can be asserted as follows: initially, some groups have taken action immediately, others were hesitant, and others went to the insurgency before the district is fully free from safe return from the enemy. Our mission is currently an absolute ban on the train track and a partial ban on traffic by ambushes and harassment. Limit yourself to these orders as given to us only qualified by the Allied headquarters. Order to segments: we do not have to defend the land passed to the division, but to the guerrillas. Be very mobile, go to blows where the enemy is and pull out."

This order highlights the shortcomings and illusions that have been observed after the landing. It defines the limited role of the Resistance. It confirms, on the ground, Koenig's calling not to engage in a national uprising, with disastrous consequences.


Traduction : Grace Hoffman

Auteur(s) : Alain Coustaury
Source(s) :

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme - le Vercors, édition AERI-AERD, 2007.

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