Bombardements, massacres, déportations (6 juin à fin août 1944)

Après le 6 juin, on déplore la mort de nombreux Drômois. Les bombardements allemands, bien que dix fois moins meurtriers que ceux des Alliés, visent les centres de la Résistance et le pourtour du Vercors pour en faciliter l’assaut. Leur brutalité aveugle terrorise la population. Les déportations, tant de « politiques » que de Juifs, se poursuivent, même après la retraite allemande, frappant des gens déjà emprisonnés ou faciles à saisir ou des résistants pris dans les combats. Enfin, l’affolement et la débandade des occupants nazis les conduisent à une sauvagerie extrême et à des massacres.

Auteur(s): Robert Serre
Source(s):

Dvd-rom La Résistance dans la Drôme-Vercors, éditions AERI-AERD, février 2007.

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Bombardements allemands haut ▲

Durant l’assaut allemand de juin 1940, deux bombardements à Portes-lès-Valence et Saint-Rambert-d’Albon ont fait 12 morts et 15 blessés, En juin et juillet 1944, l’ensemble des bombardements allemands sur la Drôme a fait 52 morts, mais les bombardements alliés, britanniques et surtout étatsuniens, ont tué 541 personnes sur la Drôme. Ces bombardements, essentiellement sur des petites bourgades des parties montagneuses du département sur lesquelles les Allemands n’osaient guère s’aventurer avec l’infanterie, visaient à détruire des centres actifs de résistance, à préparer l’assaut sur le Vercors dont les pourtours sont très atteints, à terroriser les populations accusées d’aider la Résistance.

Auteur(s) : Robert Serre
Source(s) :

ADD, 9 J 61-63 (juin 1940), 9 J 85, 85, 89, 90, 94 à 98, 340, 341, 350 à 355, 132 J 28 et 132 J 75 (Statistiques Vincent-Beaume) ADD, 500 W 29 (Rapport Thibaud, directeur départemental de la Défense Passive).

Massacres allemands pendant l'été 1944 haut ▲

Le nombre et l’atrocité des massacres s’intensifient dans les derniers mois précédant la retraite allemande, frappant aveuglément civils autant que résistants, femmes, enfants et vieillards autant qu’hommes adultes. Souvent mis au compte de SS dans les récits, ils ont pourtant été généralement perpétrés par des hommes de la Wehrmacht, de la Gestapo, du SIPO-SD, quand ce n’était pas par des « Français » de la Milice. L’horrible sauvagerie des exécutions, qui jusqu’alors se rencontrait sur le front de l’est et dans les Balkans, se pratique maintenant en France.

Auteur(s) : Robert Serre

Déportations en juin-juillet 1944 haut ▲

Les déportations de politiques et de Juifs s’amplifient en juin-juillet 1944 et se poursuivent malgré la retraite allemande.

Près de 300 personnes nées, résidant ou prises dans la Drôme prennent le train de la déportation après le 6 juin 1944. Mais la plupart avaient été arrêtées bien avant le jour du débarquement. Seuls 69 d’entre elles sont appréhendées après ce 6 juin. Durant cet été 1944 où les combats sont nombreux et où les Allemands assaillent le Vercors, les captures, aussi bien de Juifs que de résistants, se multiplient sur tout le département, particulièrement nombreuses à Montélimar, jusqu’à la libération du territoire drômois le 31 août. Mais d’autres Drômois sont déportés après, soit pris « sur le territoire du IIIe Reich », soit incorporés au STO (Service du travail obligatoire) et accusés de sabotage, comme Maurice Dupuis, Marcel Astic, Francis Casanova ou encore Victor Figuet, évadé de son lieu de travail et qui avait rejoint les « partisans » yougoslaves ou Jean Perriolat, ouvrier dans la chaussure à Romans, chrétien convaincu, qui s’était porté volontaire pour travailler en Allemagne afin d’y poursuivre son combat de chrétien et de syndicaliste au milieu des requis.

Auteur(s) : Robert Serre
Source(s) :

Robert Serre, De la Drôme aux camps de la mort, les déportés politiques, résistants, otages, nés, résidant ou arrêtés dans la Drôme, éd. Peuple Libre / Notre Temps, avril 2006.