Informer,convaincre,recruter

La diffusion d'informations censurées par l'occupant et le régime de Vichy permet aux résistants de lutter contre la propagande officielle mais aussi de tenter de convaincre et de recruter de nouvelles recrues au sein de la population. Les moyens utilisés se perfectionnent au cours de la période: en métropole, les graffitis et les tracts sont les premières manifestations de refus, puis les mouvements de résistance se structurent autour de la diffusion de journaux clandestins dont le tirage ne cesse d'augmenter. Les ondes de certaines radios étrangères, dont la plus connue demeure la BBC, permettent à la Résistance extérieure d'obtenir une visibilité et une audience grandissante auprès de la population en métropole et dans les colonies françaises non ralliées. Les prises de parole, sous des formes variées (prêches, chansons...) mettent en danger leurs auteurs, alors que toute parole ou écrit hostiles au régime sont sévèrement réprimés.

Les écrits clandestins haut ▲

La presse et l'édition sont sévèrement contrôlées dans les zones occupées mais aussi en zone sud. Les difficultés matérielles liées à la pénurie de papier ainsi que le désintérêt croissant des lecteurs face à des informations censurées et instrumentalisées entraînent la disparition de plus des deux tiers des journaux entre 1940 et 1944. A côté de la presse officielle et des auteurs autorisés dont les écrits sont teintés d'antisémitisme et de propos collaborationnistes, des feuilles clandestines circulent grâce à des noyaux de résistance qui se structurent. Leur tirage atteint plus de deux millions d'exemplaires à la veille de la Libération, soit autant que la presse autorisée. Certains poètes et écrivains publient sous pseudonyme dans des maisons d'édition clandestines, dont la plus connue demeure les Editions de Minuit. Ils risquent leur vie au côté de nombreux anonymes afin de diffuser leurs écrits, dont certains connaissent un succès retentissant , tel le Silence de la Mer de Vercors (pseudonyme de Jean Bruller).

La Résistance par la parole haut ▲

Le contrôle des ondes et les peines encourues pour toute prise de parole hostile illustrent le souci des dirigeants nazis,secondés par le régime de Vichy, d'annihiler toute forme de liberté d'expression. Les résistants ont pour leur part utiliser le verbe comme une arme, non seulement pour se transmettre clandestinement des informations stratégiques, mais aussi pour lutter au grand jour contre la désinformation, convaincre et tourner en dérision leurs adversaires. C'est le cas au micro de certaines radios étrangères dont la BBC mais aussi dans certains lieux de culte (prêches) et dans les maquis (chants, pastiches de mélodies populaires).