"Les photographies clandestines"

Il est clair que si les règles élémentaires de sécurité à observer par tout résistant contraint à la vie clandestine avaient été respectées, les photos permettant d’identifier des groupes de maquisards ne devraient pas exister. En ce qui concerne tout au moins les organisations initiées par le Parti communiste, tout manquement était passible de sanctions graves, la plus bénigne étant le rejet et la "mise au vert", suivie de toute une série de mutations pour les éléments ayant été en contact avec l’indiscipliné. Mais "la théorie est grise et l’arbre de la vie est vert"… Avec l’afflux, en 1943, des réfractaires au S.T.O. vers les maquis, nous n’étions plus en présence de militants disciplinés mais à de tout jeunes gens avec leur enthousiasme et leur part de joyeuse insouciance.

En 1936 notamment, l’usage des appareils photographiques s’était vulgarisé. Même les familles ouvrières modestes avaient fait l’acquisition d’un des petits appareils sous forme de boîte ou à soufflets fabriqués par la firme Kodak, afin de pouvoir fixer les moments de joie lors des premiers congés payés : découverte de la mer, de la montagne, retrouvailles avec la famille restée à la campagne, etc. C’est donc mûs par un réflexe banal que des jeunes gens en partance vers un maquis n’oubliaient pas de se munir d’un appareil photo pour immortaliser l’aventure extraordinaire qu’ils imaginaient vivre.

Auteur(s) : Raoul Galataud
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Illustration : appareil photographique Kodak © Collection Marc Fineltin

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