Date de mise en ligne : 02/09/2013
Date de dernière modification : 26/06/2015
Nombre de notices medias : 164
Traductions : Anglais (uniquement pour le début de l'exposition)

Résistance et Libération de la Corse


Dans le cadre du 70e anniversaire de la libération de la Corse, un partenariat a été réalisé avec la Fondation Charles de Gaulle, qui organise l'exposition itinérante "Libération de la Corse, 1943", conçue en partenariat avec l'Historial Charles de Gaulle et l'historienne Hélène Chaubin. L'exposition sera visible à Paris, Issy-les-Moulineaux, en PACA, à Corte, Porto-Vecchio et Ajaccio : http://www.charles-de-gaulle.org/pages/posts/exposition--1943-la-liberation-de-la-corse608.php.

Egalement à signaler, ce site créé en partenariat avec le Département AERI de la Fondation de la Résistance, offrant au public – les Corses et, en particulier, les jeunes générations, mais aussi tous ceux intéressés par l’histoire de la Résistance – un moyen de comprendre l’histoire grâce à la découverte des lieux et des événements ayant émaillé la Résistance et la Libération de la Corse : http://www.itineraires-liberation-corse.fr/ouverture.


Épargnée par la guerre du fait de son insularité pendant la campagne de 1939-1940 et incluse dans la zone dite "libre" après les armistices de juin 1940, la Corse n'a connu, jusqu'à début novembre 1942, que la présence de la Commission d'Armistice Italienne (CAI). Mais par son importance stratégique en Méditerranée, elle n'échappe plus aux visées des forces de l'Axe et est successivement occupée par les troupes italiennes à partir du 11 novembre 1942, où quelque 80 000 soldats stationneront dans toute l'île, auxquels s'ajouteront quelque 15 000 soldats allemands essentiellement à partir du 8 septembre 1943, concentrés autour de Bonifacio et Bastia.

L'esprit de Résistance en Corse s'est manifesté dès les années 1930 car, plus encore que dans la métropole, nombre de résistants se sont engagés par opposition à la doctrine irrédentiste italienne. Après 1870, l'Italie n'a cessé de revendiquer les "terres non rachetées" restées à l'Autriche-Hongrie de 1866 à 1918 (Trentin, Istrie, Dalmatie) ainsi que les territoires considérés à ses yeux comme italiens par leur langue et leur culture (Malte, Nice, la Savoie et la Corse, notamment). Cette doctrine nationaliste d'annexion, remise au goût du jour le 17 juin 1940 par le ministère italien des Affaires étrangères qui prône dans un rapport l'occupation des départements du Sud-Est français jusqu'au Rhône et de la Corse, va parallèlement accélérer le sursaut des patriotes corses et leur entrée en résistance.

Le 8 septembre 1943, la signature de l'armistice italien va changer la donne : certaines unités italiennes vont retourner leurs armes contre les Allemands. Dès le 9 septembre 1943, la Résistance corse, réunie sous la bannière du Front national corse, appelle à l'insurrection, malgré la consigne donnée par le CFLN d'Alger d'attendre l'intervention alliée. Elle prend contact avec Alger, où le général Giraud enverra le 1er Bataillon de Choc, commandé par Fernand Gambiez, qui, transporté par le sous-marin Casabianca, débarque à Ajaccio entre le 10 et le 13 septembre, suivi le 17 par les troupes du général Henry Martin. De Gaulle, tenu à l'écart des opérations à destination de la Corse par Giraud, avait néanmoins déjà préparé le terrain en y envoyant une mission de renseignement dès 1941.

La libération de l'île ne sera due qu'aux seules forces françaises, les Alliés ayant consenti aux opérations militaires sans toutefois y prendre part. La Corse devient alors le premier territoire français libéré du double joug italien puis allemand et par une majorité de combattants français, venus de la Résistance intérieure comme de la France libre. 


Resistance and Liberation in Corsica

As part of the 70th anniversary of the liberation of Corsica, a partnership was forged with the Fondation Charles de Gaulle, who organized this travelling exposition, Libération de la Corse, 1943, conceived of in partnership with Historial Charles de Gaulle and historian, Hélène Chaubin. The exposition will be viewable in Paris, Issy-les-Moulineaux, Corte, Porto-Vecchio, Ajaccio, and the region of Provence-Alpes-Côte d’Azur: http://www.charles-de-gaulle.org/pages/posts/exposition--1943-la-liberation-de-la-corse608.php.

Also worth noting, this site was created in partnership with the Département AERI de la Fondation de la Résistance, providing the public – Corsicans, the younger generations, and anyone interested in the history of the French Resistance – a means by which to understand the history of this period thanks to the discovery of many locations and events that punctuated the Interior Resistance and the Liberation of Corsica.

Spared from direct contact with the war during the campaign of 1939-1940 as a result of the island’s insularity and included in the Zone libre after the armistice of June 1940, until the beginning of 1942, Corsica had only known the presence of the Commission d’Armistice Italienne (CAI). But as a result of the island’s strategic position in the Mediterranean, it could no longer go unnoticed or unutilized by the Axis forces and was subsequently occupied by Italian troops beginning on November 11th, 1942. These troops consisted of 80,000 Italian troops stationed throughout the island, and later, beginning approximately on September 8th, 1943, 15,000 German troops would arrive, concentrated near the cities of Bonifacio and Bastia.

The “spirit of Resistance” in Corsica emerged during the 1930’s, earlier than their counterparts in mainland France, as many Corsican resistance fighters were engaged in activity against Italian irredentist doctrine. After 1870, Italy continued to lay claim to “unrestored lands” within the Austro-Hungarian Empire from 1866 to 1918 (Trentino, Istria, Dalmatia), as well as lands they considered Italian by virtue of their language and culture (Malta, Nice, Savoy, and primarily Corsica). This nationalist doctrine of annexation, advocated once again in a July 17th, 1944 report by the Italian minister of foreign affairs in the occupied French South-East, from Rhône to Corsica, would simultaneously stimulate the emergence of resistance fighters and their participation in the movement. 

On the 8th of September 1943, the signing of the Italian armistice would change the power dynamics of the war. As a result, many Italian units returned to take up arms against the Germans. Beginning on the 9th of September 1943, the Corsican Resistance movement, united under the

banner of the Front national corse, called for insurrection, despite instructions given by the Comité français de Libération nationale (CFLN) of Algiers to wait for Allied intervention. The Corsican resistance fighters made contact with Algiers, where General Giraud recently stationed the 1er Bataillon de Choc (the First “Shock” Battalion), commanded by Fernand Gambiez. The battalion travelled to Algiers via the submarine Casabianca and landed in Ajaccio between the 10th and the 13th of September. They were soon followed on the 17th by troops under the command of Henry Martin. De Gaulle, removed from the organization of resistance activity in Corsica led by Giraud, had nonetheless prepared the ground by sending an intelligence mission as soon as 1941.

The liberation of the island would be achieved by of primarily French force, as the Allied forces consented to military operations in the region. However, they did not necessarily take part in them. Consequently, Corsica would become the first French territory liberated from Italian authority, followed by German authority, and by primarily French combatants of both the Interior Resistance and Free France (France libre).


Auteur(s) : Paulina Brault
Source(s) :

Hélène Chaubin, Corse des années de guerre 1939-1945, Editions Tirésias-AERI, Paris, 2005

Hélène Chaubin, La Corse à l'épreuve de la guerre 1939-1943, Editions Vendémiaire, Paris, 2012.

Traduction : Sawnie Smith


Voir l'exposition