"La libération des derniers réduits"

Lorsque les armées allemandes quittent l'ouest et le nord de la France, elles laissent des garnisons chargées de bloquer les principaux ports. La prise rapide du Havre, de Marseille et surtout d'Anvers, met toutefois bas cette stratégie, amenant les Alliés à se contenter d'une simple garde des poches restantes : Dunkerque, Lorient, Saint-Nazaire, La Rochelle et l'estuaire de la Gironde, où se maintiennent quelque 95 000 combattants adverses. Leur garde repose au nord de la Loire sur des troupes alliées, renforcées d'unités françaises issues des FFI. Au sud de la Loire, seules des unités FFI sont initialement présentes, bientôt renforcées par des troupes coloniales et nord-africaines. Un long siège s'engage sur ces fronts de faible intensité, marqués par d'épisodiques mais vifs engagements. 

Dès septembre 1944, le général de Gaulle envisage l'attaque de Royan. Cette attaque, prévue à la fin de l'année, est repoussée au printemps. Son report est marqué par le bombardement de Royan en janvier 1945. L'opération est finalement engagée avec succès à la mi-avril, avec l'appoint de la 2e DB. Face aux autres poches, la posture statique reste de mise jusqu'à leur reddition finale les 8 et 9 mai 1945.

Dans les Alpes, les forces italo-allemandes se sont maintenues dans toutes les hautes vallées et autour des cols de la frontière italo-française. Cet autre front secondaire est tenu par des éléments de la 1ère Armée et des unités reconstituées à partir des FFI des régions rhodaniennes et alpines (ainsi qu'un temps, au sud, par des éléments alliés). Des opérations en haute montagne sont menées au printemps 1945 pour tenter de dégager les cols donnant accès à l'Italie.
A partir du 25 avril, la retraite adverse permet le franchissement de la frontière de 1939 et une avancée française jusqu'aux abords de Turin et de Cunéo, avance décidée unilatéralement et qui génère de sévères tensions franco-alliées. Six des communes ainsi occupées seront rattachées à la France en 1947.

Auteur(s) : Stéphane Weiss
Source(s) :

La Lettre de la Fondation de la Résistance, numéro spécial CNRD 2013-2014

Pour en savoir plus :

Stéphane Weiss, "Quotidien et moral des combattants volontaires des sièges de la Pointe de Grave, de Royan et de La Rochelle en 1944-1945", Écrits d’Ouest n°19, Société Rochelaise d’Histoire Moderne et Contemporaine, 2011, pages 127-146 (voir l'article)

Stéphane Weiss, "La régularisation des formations combattantes FFI engagés lors des sièges de la Pointe de Grave, de Royan et de La Rochelle en 1944-1945", Ecrits d’Ouest n°20, Société Rochelaise d’Histoire Moderne et Contemporaine, 2012, pages 175-192 (voir l'article)

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