"La libération de la région Centre"

La fin de l'été 1944 a été à la fois triomphante et dramatique. Une à une, les villes de la région situées au sud de la Loire se libèrent du joug nazi, pendant que les troupes américaines, laissant à la Résistance le soin de harceler les forces allemandes qui montent vers la Normandie (puis vers la Bourgogne), foncent à toute vitesse vers l'est. La liste déroule un itinéraire précis d'ouest en est. D'abord les cités du bassin de la Loire : Angers tombe le 10 août puis ce sera Orléans le 16 (ces deux villes avec l'appui des GI's de Patton) et Saumur le 30 août. Le 1er septembre, Tours est libérée et si les Allemands quittent Blois ce même jour, la date officielle de la Libération sera le 6 septembre. Châtellerault où le pont Henri IV a été sauvé, est libéré le 4 septembre, avant Poitiers le 5, Niort le 6. Dans le Berry, Bourges est libéré également le 6 et Châteauroux, quatre jours plus tard même si la préfecture de l'Indre avait d'abord été occupée par la Résistance le 20 août avant d'être reprise par les colonnes allemandes du général Elster. La reddition officielle de ce général allemand et de ses 20.000 hommes le 15 septembre à Beaugency (Loiret) est considérée comme l'une des plus grandes victoires des FFI. Elle marque aussi la fin de la présence militaire de l'occupant dans la région.

Dans le Loiret
Le 15 août, les premiers éléments de l'Armée Patton pénètrent dans le Loiret par le nord-ouest. Ils avancent en trois colonnes, la première par Artenay et Chevilly, la seconde par Epieds-en Beauce, Tournoisis, Saint-Péravy et Coinces, la troisième par Coulmiers et Bricy. Pithiviers est libéré le 21 août, Montargis et Gien le 23 août. La Loire sert de front entre le nord libéré et le sud où sont repliés les Allemands. Pour se protéger, les Allemands font sauter le 16 août vers 21h15 le Pont Royal à Orléans et dans la nuit du 22 au 23 août le Pont de Gien. Ils se heurtent aux FFI, ceux du maquis Sologne-Loiret et ceux des groupes FFI et FTP de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin et d'Olivet, de Châtillon-sur-Loire et Saint-Gondon. Des groupes de FFI du nord de la Loire viennent renforcer leurs camarades de Sologne. Les combats du sud se terminent à Beaugency.

En Eure-et-Loir 
Dès le 15 août 1944, la 7e DB et la 5e DI (XXe Corps US) sont à une dizaine de kilomètres de Chartres. Le commandant "Sinclair" (Maurice Clavel) dirige une résistance très active en Eure-et-Loir. La 7e Division Blindée mène les combats du 15 au 17 août. Le 16 août, les derniers Allemands sont chassés du centre ville de Chartres. Le 17, c'est à l'est et dans le sud de Chartres que les résistants s'illustrent. La 5e Division d'Infanterie entre en action dans le sud le 18 et encercle les Allemands qui restent dans la poche du Coudray Le 19 au matin, la capitulation est signée. Le 23 août alors que la ville reçoit le général De Gaulle, chef du gouvernement provisoire, la 2e DB de Leclerc obtient enfin l'ordre tant attendu de marcher sur Paris par différents itinéraires, certains éléments traversant la ville Chartres. 

En Indre-et-Loire 
Au cours de la première quinzaine d'août, pendant que le gros de la IIIème Armée US du général Patton fonce sur l'axe Le Mans-Paris, l'aile droite de cette armée longe la Loire en flanc-garde, allant au plus vite vers l'est. Orléans est atteint le 15 août. Les Allemands s'étant rapidement retirés du Nord de la Loire, on peut dire que les agglomérations situées sur cette rive nord, sont libres dès le début de la seconde quinzaine d'août. Les territoires au Sud de la Loire sont encore tenus par l'occupant jusqu'à la fin du mois. La libération du centre-ville de Tours est effective le 1er septembre. Il en ira de même pour l'agglomération de Blois : la ville au nord de la Loire est libérée le 23 août, son faubourg de Vienne, au sud, est libéré le 1er septembre.

Dans le Cher
A la fin du mois d’août 1944, le Cher est traversé par de nombreuses colonnes allemandes venant du Sud-Ouest et du Centre-Ouest. Le 25 août, de nombreux miliciens arrivent de Limoges, Bordeaux et Angers (60 à Vierzon et Mehun, 200 à Bourges). Le flux des unités allemandes se repliant vers la Loire continue. Des crimes, des exactions, sont commis par les Allemands en déroute à Saint-Satur, à Baranthaume (le 1er septembre), à Franclieu. Une bataille rangée se déroule le 31 août à Saint-Hilaire-de-Court près de Vierzon. Le 2 septembre, un combat a lieu sur le pont du Cher à Vierzon. Le 3 septembre, des éléments du 4e bataillon de parachutistes français du SAS, en provenance du Loiret, franchissent la Loire en Jeep à Briare, et vont renforcer le maquis de Menetou-Salon. Le même jour, la Kommandantur de Bourges évacue son siège et les Allemands quittent Vierzon. Le 4 septembre, ce sera la libération des Aix-d'Angillon et de Vierzon, le 5 septembre, celle de Mehun-sur-Yèvre, puis Bourges le 6 septembre. Cependant, le Cher ne sera définitivement et entièrement libéré que le 15 septembre, cette libération résultant de la reddition à Issoudun le 10 septembre 1944, confirmée le lendemain à Arçay, de la colonne Elster forte de 20 000 hommes.

Source(s) :


CD-ROMS La Résistance dans le Cher, AERI, 2008 ; La Résistance en Indre-et-Loire, AERI, 2005

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