"L'état-major national FFI"

Les Forces françaises de l’intérieur (FFI) naissent de l'accord signé le 29 décembre 1943 entre les représentants de l'Armée secrète (AS), des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) et par Louis-Eugène Mangin, qui fait fonction de délégué militaire national du Comité français de la Libération nationale. Il établit qu'à la base les unités conservent leur indépendance ; ce sont les commandements qui sont unifiés, au niveau départemental, régional et national. Le 26 février 1944, l'Organisation de Résistance de l'Armée (ORA) est intégrée dans les FFI. Ceux-ci fédèrent alors l'essentiel des formations militaires.

En mars 1944 est mis en place l'État-major national FFI (EMN-FFI) placé sous le contrôle du Comité militaire d'action (COMAC) qui lui donne ses directives, nettement en faveur de l'action immédiate. En mai 1944, Alfred Malleret (Joinville), ancien responsable régional de Libération-Sud puis des Mouvement unis de Résistance pour la région de Lyon, en prend le commandement.

La nomination par de Gaulle du général Koenig à la tête de l'État-major FFI (EMFFI), constitué fin avril 1944 et installé à Londres (différent de l'EMN-FFI de Paris), n'a guère d'incidence pratique sur le commandement de la Résistance militaire en France. L'existence de l'EMFFI de Koenig permet de faire évoluer les relations avec les Alliés principalement américains qui sont satisfaits de trouver en ce général respecté un interlocuteur « régulier» qu'Eisenhower reconnaît comme commandant en chef des FFI le 30 mai 1944. Ce faisant, il reconnaît en outre aux FFI le statut d'une « armée régulière » placée sous le contrôle direct des Français, intégrée dans le dispositif allié. L'ordonnance du Gouvernement provisoire du 9 juin 1944 désigne les Forces françaises de l'intérieur comme « parties intégrantes de l'armée française ».

Revenant sur le terrain des combattants FFI, il faut remarquer que longtemps après la « fusion » au sommet, les unités combattantes, qu'elles relèvent de l'AS, des FTP ou de l'ORA, conserveront leur personnalité, leurs choix stratégiques et pendant longtemps leur autonomie d'action. Cependant, le processus d'unification se met à l'œuvre sous l'influence de plusieurs facteurs. D'abord, l'action des chefs départementaux et régionaux FFI qui, souvent, constituent de véritables états-majors unifiés au sein desquels les cadres apprennent à se connaître et qui par une attribution équitable des moyens matériels (notamment en armes) facilitent la perception de l'intérêt de l'unification. Par ailleurs, l'intensification de la lutte armée comme de la répression obligent à une coordination toujours plus poussée afin d'assurer la sécurité des troupes et de garantir l'efficacité de leur action. Enfin, la base pousse spontanément - et vivement - à l'unité, surtout les nouvelles recrues. Majoritaires après le 6 juin, et peu sensibles aux « étiquettes » anciennes, celles-ci sont portées par la dynamique de la « levée en masse ». Dans ces conditions, peu connu avant le 6 juin, le sigle FFI s'impose très vite chez les combattants au point que les unités elles-mêmes se dénomment désormais très souvent « AS-FFI » ou « FTPF-FFI », affichant ainsi leur appartenance commune.

Auteur(s) : Fabrice Bourrée
Source(s) :

Dictionnaire historique de Résistance, sous la direction de MARCOT François, 2006, Robert Laffont, article « Forces Françaises de l’Intérieur », pages 185-186.

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