"La Vallée de la Marne et la libération du Nord"

On pouvait prévoir des combats plus âpres dans le nord (présence des FTP à proximité du triage de Vaires, implantation des corps-francs Vengeance à Lagny). Mais la dureté des engagements de Chelles ne va pas se répéter partout. Il s'agit, à l'ouest, d'un secteur ouvrier, davantage politisé et très décidé à en découdre (après les exécutions de la Cascade du Bois de Boulogne). Le 25, au moment où les Américains entrent à Melun et établissent la tête de pont de Valvins, près de Villeneuve-Saint-Denis, la Résistance (Vengeance) s'accroche avec les Allemands qui exécutent onze jeunes résistants. Mais, plus au nord, les combats ont débuté les 23-24, sans attendre les Américains (ou pour les prendre de vitesse). Ainsi à Chelles où, à midi le 24, le CLL s'empare de la mairie et du commissariat, met sur pied une commission administrative spéciale. A 16 heures, les corps-francs, essentiellement FTP, attaquent les Allemands à la caserne Sainte Bathilde et dans le triage qu'ils sont en train de miner. Les résistants se heurtent à des fusiliers marins et à des Panzers mais conservent la mairie et le commissariat et font des prisonniers. Alors l'autorité allemande demande au sous-préfet Poulat d'intervenir pour faire libérer les prisonniers, menaçant de détruire complètement la ville. C'était en fait un moyen de gagner du temps, pour faire intervenir des renforts.
Ils reprennent la mairie qui sera partiellement détruite, exécutent des otages dans le parc, fusillent dans les rues, ouvrent le chemin à leurs convois dans les blocs de maisons près de la mairie, à l'aide des blindés.Un cauchemar de trois jours qui se termine à l'arrivée des Américains dans l'après-midi du dimanche 27 alors que les combats continuent dans la gare de triage. Dans le dispositif américain, le secteur était réservé à la première Armée du général Hodges qui, de Chelles, fonce vers Meaux (entrée le 27 sans difficulté mais après le combat d'Esbly) et La-Ferté-sous-Jouarre, le même jour (après des combats de blindés à Trilport et à Nanteuil-les Meaux). De part et d'autre de ce grand axe, la libération de toutes les communes se déroule sur trois journées (27-28-29 août).
On aurait pu croire que les Américains laisseraient aux FFI les régions rurales les plus excentriques (passage rapide, sans arrêt, des véhicules à Neufmoutiers), mais il n'en est pas toujours ainsi. On voit les Américains jusqu'à Iverny et Plessis-l'Evêque. Les combats les plus violents se déroulent parfois à l'extérieur de l'axe de poussée américaine: bataille à Montry, Iles-les-Villeroy, Nanteuil, au sud de cet axe, combats de Saint-Pathus et de Oissery (résistants et Allemands) au nord du dispositif. Le 27, la progression américaine s'ouvre en éventail vers le sud-est, en même temps qu'une autre colonne venue du sud-ouest (depuis Melun et par Chailly-en- Brie), la rejoint. C'est alors la libération de Coulommiers, de la Ferté-Gaucher (accrochage sérieux). L'armée américaine poursuit les Allemands hors le département. Il a fallu une semaine pour libérer la Seine-et-Marne (du 22 au 29 août).

Auteur(s) : Claude Cherrier

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