Henri Auzias (1912-1944)

Né le 9 avril 1912 à Villevieille (Basses-Alpes), Henri Auzias est agent manipulant au tri du bureau-gare de Marseille, adhérent du Parti communiste français et secrétaire du syndicat des PTT de Marseille. Organisateur du parti communiste clandestin à Marseille, il est arrêté, emprisonné notamment à Eysses où il devient l'un des principaux organisateurs de la tentative d’évasion collective du 19 février 1944. Il est fusillé le 23 février 1944.

Plan de l'expo

Crédits

Partenaires

Bibliographie

Cartographie

Chronologie

1912-1940 : agent des PTT et militant communiste haut ▲

Henri Auzias est né à Villevieille dans les Basses Alpes, le 9 avril 1912. Son père est maire de son village, apparenté de droite, conseiller d’arrondissement du canton d’Entrevaux. Il a passé quatre ans au combat pendant la Première Guerre Mondiale. Henri a deux frères et une soeur. À quatorze ans, il va à l’école primaire supérieure de Digne jusqu’en 1929. Ses parents, très croyants, souhaitent le voir devenir prêtre. Après sa communion, l’école des curés le prépare à entrer au séminaire. Mais Henri va prendre une autre voie. Après avoir fait son service militaire, il entre aux PTT en 1929, au centre de tri du bureau-gare de Marseille, comme agent manipulant. Il se marie en 1934 avec Augustine Marie Pelas. Ils auront quatre enfants. Les deux premières filles décéderont puis naîtront Josette et Maurice.

Il adhère au Parti communiste en 1935. De 1937 à 1939, il est élu secrétaire du syndicat des PTT de Marseille, section des ambulants. Il devient trésorier adjoint de l’union locale de Marseille le 5 mars 1939, puis entre à l’union départementale.

Mobilisé en août 1939 à Avignon, détaché au télégraphe à Creil-sur-Oise, puis à Montpellier, il sera démobilisé après l’armistice. Dès lors, il poursuit son activité militante au Parti communiste clandestin sous le pseudonyme d’Yves et organise des groupes de base ainsi qu’une équipe spéciale à Marseille. Ces groupes assurent des missions de renseignement. Ils se chargent de la récupération d’armes et de la confection de bombes dans des ateliers clandestins.

1940-1943 : arrestation et condamnation haut ▲

Militant communiste connu, il est arrêté à son domicile marseillais en janvier 1941 et écroué à la prison militaire Saint-Nicolas de Marseille. Condamné par le tribunal militaire de Marseille, le 19 mars 1941, à quatre ans et trois mois de prison, il est incarcéré du 24 mars au 8 avril 1941 à la prison Saint-Pierre de Marseille. Transféré le 8 avril 1941 à la Maison centrale de Nîmes, Auzias y joue un rôle prépondérant dans l’organisation clandestine des détenus.

1943-1944 : A Eysses haut ▲

Le 15 octobre 1943, Auzias est transféré à la maison centrale d’Eysses. Sur tout le parcours qui le mène avec ses compagnons de détention à Eysses, il entraine ses camarades à chanter des airs patriotiques et à clamer des slogans de la Résistance. A Eysses, il devient très rapidement le délégué communiste des détenus aux côtés de Stéphane Fuchs, délégué gaulliste. Il devient le porte-parole des détenus auprès de l’administration pénitentiaire. Il défend avec ténacité les revendications de ses camarades et obtient de nombreuses libéralités : statut de détenu politique, vêtements civils, partage des colis… Il est également l’un des principaux organisateurs de la tentative d’évasion collective du 19 février 1944 qui se soldera par un échec. Condamné à mort par une cour martiale réunie à Eysses, il est fusillé le 23 février 1944 en chantant La Marseillaise et en criant « Vive la France ».

La mémoire d'Henri Auzias haut ▲

Henri Auzias est décoré à titre posthume de la croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze le 5 novembre 1946. 
Chaque année, les postiers lui rendent hommage à Marseille où il repose dans le cimetière Saint-Pierre. Une plaque commémorative initialement placée dans le hall du bâtiment du centre de tri de Marseille gare, qui n'existe plus, se trouve aujourd'hui dans le bâtiment de la plateforme courrier, 14 rue d'Anthoine à Marseille.
Les villes de Marseille, Villeneuve-sur-Lot et Villevieille lui ont attribué des noms de rues ou de place.