"Les Comités départementaux de Libération"

La plupart des comités départementaux de Libération (CDL) s’organisent dans les derniers mois de 1943 et au début 1944. Ils regroupent mouvements, partis et syndicats engagés dans la Résistance. Ils ont comme fonction, selon le Statut des comités départementaux de Libération, adopté par le CNR le 23 mars 1944, « d’unir pour l’action et dans l’action, l’ensemble des forces résistantes du département ». Pendant la période clandestine, ils sont appelés à chapeauter des comités locaux de libération (CLL) et à coordonner l’action immédiate. En lien avec l’état-major FFI, ils doivent prendre toutes dispositions pour préparer le mouvement insurrectionnel et la relève des autorités vichystes. Pendant la période insurrectionnelle, il leur est demandé d’élargir le mouvement, de faciliter la mise en place des nouvelles autorités, de se préoccuper de l’épuration et du ravitaillement. Ces préconisations générales se déclinent évidemment de différentes manières selon les situations départementales, les rapports de force et la répression qui touche de nombreux responsables. Pour des raisons d’efficacité et de sécurité, chaque CDL est dirigé par un « noyau actif » restreint. Le texte rappelle également que, après la Libération, les CDL sont amenés, élargis à d’autres organisations, à jouer un rôle consultatif auprès des nouveaux pouvoirs publics, ce que confirme l’ordonnance du 21 avril 1944, « portant organisation des pouvoirs publics en France après la Libération ».

Une commission du CNR, présidée par Francis Closon, Fouché, est chargée de la mise en place des CDL. Mais, de fait, une structure particulière (au départ, « une séance de coordination » mensuelle) s’avère rapidement indispensable pour « résoudre les problèmes particuliers à la zone Sud ». Les participants à cette commission de coordination de zone Sud en mars 1944 représentent les MUR, le FN, le PCF et la CGT. Selon le rapport envoyé en mars 1944 à Alger par Francis Closon, elle est difficile à gérer, chacun amenant ses « supporters ». S’y ajoutent ensuite « La France au combat » et le PS en la personne de Gaston Defferre, Danvers, ce qui renforce la présence socialiste. Et Francis Closon confie à Francis Leenhardt, Lionel, de même sensibilité, le suivi des comités de zone Sud. En Provence, la situation des CDL est assez différente selon les départements.

Auteur(s) : Robert Mencherini
Source(s) :

René Hostache, Le conseil national de la Résistance. Les institutions de la clandestinité, Paris, PUF, 1958, coll. Esprit de la Résistance, pp. 288-316 et annexe IV, p. 465 et sq. ;

« Rapport n° 4 de Fouché », envoyé à Alger en mars 1944, Henri Noguères, en collaboration avec Degliame-Fouché, Histoire de la Résistance en France, Paris, Robert Laffont, 1967, tome 4, p. 516 et sq. ;

Robert Mencherini, Résistance et Occupation, 1940-1944, Midi rouge, Ombres et lumières. Histoire politique et sociale de Marseille et des Bouches-du-Rhône, 1930 - 1950, tome 3, Paris, Syllepse, 2011, pp. 541-543.

Plan de l'expo

Crédits

Bibliographie

Actualités