Ici-même 2013
Marseille vécut, au moment de l’offensive de la Wehrmacht, puis après la défaite de la France, une situation exceptionnelle. Dernier grand port en « Zone Libre » qui permettait de quitter l’Europe, éloignée de la zone occupée et de la menace nazie, elle attira comme un aimant de très nombreux réfugiés hommes et femmes parmi lesquels des artistes, des intellectuels et des politiques.
Beaucoup furent secourus par des filières d’aide et de sauvetage, françaises et étrangères, avec l’aide de plusieurs consulats repliés dans le Midi. Des mouvements et des réseaux de renseignement et d’action, liés à la France libre ou aux Alliés, y prirent également naissance très tôt. Tous ces éléments firent de Marseille, l’une des premières capitales de la Résistance en France.
La cité phocéenne et sa proche région connurent des épisodes dramatiques comme les déportations de l’été 1942 ou la destruction de la rive Nord du Vieux-Port en février 1943. Après l’Occupation de novembre 1942, la Résistance développa des actions armées et dut faire face à la répression sanglante de la Gestapo. Elle participa activement à la libération de la ville et ses responsables se mirent au service de la reconstruction économique, sociale et politique du pays.
Aujourd’hui, avec l’usure du temps et la disparition des témoins, la mémoire de ces actions et de ces événements tend, peu à peu, à s’effacer. Or, ces années ont joué, en France, un rôle fondateur. Il était donc indispenable, dans le cadre de Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, de leur redonner chair. Il fallait pour cela rappeler toute la dimension historique de certains lieux que les Marseillais côtoient tous les jours et que les visiteurs sont appelés à fréquenter.