Légende :
Saint-Nizier-du-Moucherotte a été décoré de la Médaille de la Résistance par décret du 15 octobre 1945. La Ville a également obtenu la Croix de guerre 1939-1945 avec étoile de bronze (11 novembre 1948)
Genre : Image
Type : Carte postale
Source : © Collection privée Droits réservés
Détails techniques :
Dimensions : 19 x 5 cm
Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Isère - Saint-Nizier-du-Moucherotte
La Nécropole de Saint-Nizier-du-Moucherotte a pris le nom de la montagne qui se trouve juste derrière elle, « Le Moucherotte ». Elle fait partie de la longue barrière de calcaire du Vercors et culmine à 1 901 mètres en surplombant la ville de Grenoble. Les trois rochers mythiques, dénommés « Les trois Pucelles de Saint-Nizier-du-Moucherotte », trônent fièrement sur ces crêtes et sont devenues le rendez-vous des passionnées d’escalade. Les « trois Pucelles » sont trois hautes aiguilles de calcaire (à la droite du drapeau français), longtemps restées non escaladées. Une légende raconte qu’il y a fort longtemps, trois jeunes filles étaient poursuivies par des mécréants, elles invoquèrent Saint Nizier et furent aussitôt changées en trois pics rocheux. La terre s’ouvrit alors pour engloutir leurs persécuteurs.
C’est sur ce lieu que 750 maquisards ont tenu tête aux assauts allemands tout au long de cette journée du 13 juin 1944. Hélas, ils ont dû se replier sur de nouvelles positions suite à l’arrivée de plus d’un millier de soldats allemands. La résistance héroïque de ces hommes, dirigés notamment par l’écrivain Jean Prévost ("Capitaine Goderville"), le général Costa de Beauregard, le capitaine Brissac et les lieutenants Chabal et Bouchier-Veyrat, constitue l'une des plus belles pages de la Résistance française. Les tombes de Jean Prévost, mort en août 1944, et celles de nombreux héros du Vercors - dont celle d’Eugène Chavant, chef civil du maquis -, sont réunies dans ce cimetière national. Il se trouve à l’emplacement exact où les maquisards ont exercé la plus vive et acharnée résistance aux Allemands les 13 et 15 juin 1944.
Source : Site Internet de Lans-en-Vercors.
Le Vercors est un formidable donjon naturel dominant Grenoble, protégé de tous côtés par une muraille de 120 kilomètres. C'est une masse imposante de hautes falaises abruptes entrecoupées de rares échappées difficilement praticables et faciles à barrer. Le 6 juin 1944, l'annonce du Débarquement précipite vers le Vercors toute une jeunesse ardente, inexpérimentée et presque totalement démunie d'armes. Une semaine plus tard, un grand drapeau tricolore flotte insolemment au sommet des "Trois Pucelles", que l'on voit fort bien de Grenoble. La population y voit l'annonce de la libération et les Allemands, une provocation intolérable.
Le 10 juin, environ 160 maquisards prennent position dans Saint-Nizier. Les fermes environnantes leur fournissent le ravitaillement nécessaire. Des résistants du village, des hommes des environs, se joignent à eux. Les jours suivants, des positions de défense sont aménagées et les nouveaux arrivants sont pourvus en armes.
Au matin du 13 juin, peu avant 9 heures, environ 400 Allemands s'élancent à l'assaut de la ligne de crêtes. Objectif : Saint-Nizier et l'immense drapeau français qui les nargue. Malgré l'inexpérience des jeunes recrues et leur armement insuffisant, 400 maquisards tiennent bon et repoussent toutes les attaques. Les Allemands sont cloués sur place. A un moment, ils sont sur le point d'encercler le piton central mais une vingtaine d'anciens du 6e BCA redresse la situation. En fin d'après-midi, les Allemands refluent enfin sur leurs positions de départ. Malgré les pertes (12 tués, 6 blessés), la victoire électrise les maquisards. Cependant, les Allemands connaissent maintenant leurs forces et faiblesses et savent qu'ils sont dépourvus d'armes lourdes et d'artillerie.
L'attaque reprend le 15 à l'aube. Les positions françaises subissent les attaques de l'artillerie allemande. Puis, à 5 h 45, l'ennemi attaque par les ailes. Des armes automatiques prennent les maquisards à revers. Face à l'ennemi qui progresse de toutes parts, les combattants du Vercors mènent un combat héroïque mais sans espoir. Menacés d'encerclement, ils reçoivent l'ordre de se replier et décrochent difficilement. A 10 heures, les Allemands sont maîtres du terrain. Plusieurs blessés qui n'ont pu être emmenés sont froidement achevés. Des flammes s'élèvent bientôt de Saint-Nizier, pillé et incendié. Sur les 93 maisons du village, 11 seulement échappent au brasier. Les hameaux voisins sont brûlés les uns après les autres.
Haut lieu de la Résistance, Saint-Nizier conserve de cet épisode historique l'un des deux cimetières militaires du Vercors (avec Vassieux) où sont inhumés 98 maquisards. Miraculeusement rescapées du désastre, seules la petite église et quelques fermes restent du vieux Saint-Nizier au sein du village, entièrement reconstruit après-guerre.
Source : Association nationale des médaillés de la Résistance, La Médaille de la Résistance française, Lavauzelle, 2002.