Légende :
Affiche faisant la promotion des équipes nationales, de leur rôle à la Libération et les appelant à coopérer au ravitaillement de la population parisienne. Texte signé par le directoire central des équipes nationales. Imprimée à Paris par l' imprimerie municipale en août 1944.
Genre : Image
Type : Affiche
Source : © Archives nationales, 72AJ 1611 Droits réservés
Détails techniques :
Imprimé en noir sur papier beige, de 54 x 40 cm.
Lieu : France - Ile-de-France - Paris
Créées à Paris en 1943 par le Commissariat général à la Jeunesse qui veut donner aux jeunes une éducation vichyssoise, elles rassemblent des volontaires, jeunes gens et jeunes filles désirant apporter leur aide aux Français victimes des bombardements aériens. Ces jeunes interviennent en liaison étroite avec la Croix rouge sur les lieux des bombardements de la région parisienne. Ils dégagent et transportent les victimes, organisent les centres de secours, identifient les morts. Le témoignage de l'un d'entre eux, Michel de Rocquigny, nous éclaire sur la nature de ces activités : "Affectés aux "équipes techniques" en notre qualité d'élèves architectes, notre bagage est encore bien mince pourtant, nous avons à charge de définir les modalités de déblaiement pour tenter d'éviter des écroulements supplémentaires au cours des opérations".
Un autre étudiant, Pierre Mieg, décrit ainsi son engagement : "Les bombardements autour de Paris s'amplifiant (…), je rameute des amis et nous nous engageons dans les Equipes Nationales comme volontaires de la Défense Passive. Notre centre de ralliement était la gendarmerie du Bd Exelmans dans le XVIe où nous disposions de moto-pompes et de camions. En outre nous recevions des casques, bottes de caoutchouc et treillis jaunes avec un précieux laissez-passer, qui, dorénavant nous sera très utile. Dans cette unité nous participons durant 20 heures au déblaiement de Noisy-le-Sec, 17 heures à la Chapelle (…) et pendant 24 heures aux déblaiements de Sartrouville".
Cette couverture de pompiers de défense passive est particulièrement intéressante car elle permet tous les déplacements, toutes les réunions, sans danger vis-à-vis des polices allemande et française. De fait, ces équipes nationales, animées d'un net élan patriotique, basculent facilement dans la Résistance. La perspective de plus en plus évidente de la Libération les amène à s'organiser en vue des combats. Ainsi, grâce à diverses complicités, Pierre Mieg parvient à constituer un assortiment de véhicules et de matériels, dont une chenillette d'infanterie, treize side-cars et une ambulance. Un certain Verdier, PDG de Gnome et Rhône, est pour beaucoup dans cet approvisionnement. Le fils de ce dernier, Jean-Gérard Verdier, a, lui aussi, pris la direction d'une "section motorisée" comprenant une quarantaine de jeunes gens. Verdier a recruté François Azan, un jeune Saint-Cyrien puis d'autres jeunes gens. Son groupe comme celui de Mieg est placé sous l'autorité de Ceux de la Libération. Avec l'aide de son père, Jean-Gérard Verdier organise leur équipement en side-cars militaires, soustraits pièce par pièce à l'usine de Gennevilliers. Une équipe d'ouvriers spécialisés vient assembler les pièces détachées. Le poste de commandement a été installé dans un petit hôtel particulier possédant de vastes ateliers, rue des Pâtures dans le (XVIe arrondissement). D'après un témoignage, le peloton Verdier possédait 15 side-cars neufs, trois grosses motos soustraites à une commande pour la garde de Laval et des 1.100 cm3.
Après le débarquement du 6 juin 1944, ils profitent de la désorganisation chez l'ennemi pour organiser des coups de mains et s'approvisionner en essence et en armes dans les dépôts allemands. Lors de l'insurrection parisienne, ils n'attaquent que de petits groupes d'Allemands pour créer un climat d'insécurité. L'un d'entre eux Michel Aubry détaché à l'Hôtel de Ville détruit un char allemand. A l'arrivée de la division Leclerc, ils se mettent à leur disposition pour les renseigner. Ils participent également au nettoyage des toits rue la Fontaine, avenues Mozart, Paul Doumer et Victor Hugo. Les tireurs isolés, miliciens et Allemands en civil sont encore nombreux et deviennent les "tireurs des toits". Azan, Verdier, Maret s'engagent dans la 2e division blindée et intègrent l'escadron de protection du général Leclerc commandé par le capitaine de Boissieu. De son côté, le groupe de Pierre Mieg devient la 1ère compagnie du IIe Bataillon de Choc.
Christine Levisse-Touzé in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004