Plaque à la mémoire du colonel Pierre Cahuzac, Toulouse (Haute-Garonne)

Légende :

Localisation : 40 Rue Valade, 31000 Toulouse

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Claude Richard

Source : © cliché Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Août 2018

Lieu : France

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Analyse média

Transcription :

" Dans cette maison habitait le colonel Cahuzac,

arrêté et déporté par les Allemands

et mort à Buchenwald en 1944 "


Contexte historique

Né le 14 avril 1886 à Paulinet (Tarn), Pierre Cahuzac s'engage dans l'Armée le 10 octobre 1907 et rejoint le 3e régiment de Hussards. 
L'année suivante, il intègre l'école spéciale militaire de Saint-Cyr. En 1910, il est affecté au 19e régiment de Dragons avec le grade de sous-lieutenant. 
Il participe à la Première Guerre mondiale (2e division de cavalerie ; détaché à l'armée d'orient ; 4e régiment de Dragons ; 30e et 70e bataillon de Chasseurs ; 5e Corps d'Armée ; commandant de l'escadrille 66). 

Franc-maçon, membre du Grand Orient, il participe à la guerre d'Espagne dans l'aviation républicaine. 
Promu colonel de l'armée de l'Air le 14 avril 1939, il devient commandant en second de la base aérienne de Dugny - Le Bourget. Durant la campagne de 1939-1940, il sert au sein du bataillon de l'Air 104.

En 1940, un noyau de résistants se constitue à Toulouse autour du colonel d'artillerie en retraite Vincent Bonneau. Replié à Toulouse après avoir dirigé un service technique dans la région parisienne lors de la campagne de 1939-1940, Bonneau s'étonne du manque de réaction de la population : "elle ne paraissait voir dans la capitulation que la fin d'un cauchemar et l'espoir de reprendre bientôt, sous n'importe quel maître, la vie heureuse du temps de paix ", écrit-il dans son témoignage d'après-guerre. Désireux de réagir, il prend contact avec quelques amis, tels que les professeurs Bugnard et Soula de la faculté de Médecine, le colonel d'aviation Cahuzac, Augustin Callebat, Achille Teste, ou encore André Raymondis, son fils Louis et Maurice Viala, le vice-président de l'Union fédérale des anciens combattants. Ils forment un groupe informel et peu structuré d'une vingtaine de personnes qui prend le nom de Liberté-Egalité-Fraternité. La référence républicaine est tout un symbole. On veut lutter contre le défaitisme, se lancer dans la propagande et les renseignements, préparer le jour où il sera possible de reprendre les armes.
La plupart des membres de LEF rejoindront par la suite Libération-Sud.

En février 1942, Cahuzac intègre le réseau Béryl en qualité d'agent P2 avec le pseudonyme "Montagne". Nous ne dispossons pas d'informations détaillées sur ses activités au sein de ce réseau.

Selon une attestation du général Josset, chef du réseau Béryl, datée du 27 juillet 1951, le colonel Cahuzac est arrêté, sur dénonciation d'un ancien agent du réseau passé au service des Allemands, par la gestapo le 18 mai 1943 à Toulouse. Mais selon le témoignage de l'abbé Raymondis cité par Henri Noguères, Cahuzac aurait été dénoncé et arrêté comme franc-maçon sans que la police allemande n'ait connaissance de ses activités résistantes.

Déporté à Buchenwald par le convoi parti de Compiègne le 27 avril 1944, le colonel Pierre Cahuzac y décède le 29 juin 1944.

Officier de la légion d'Honneur, titulaire de la croix de guerre (1 étoile et 3 palmes), le colonel Cahuzac a été décoré de la médaille de la Résistance à titre posthume. Le titre de déporté résistant lui a été accordé le 26 juin 1952.


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources :
Service histoirique de la Défense (SHD Vincennes), 16 P 100 507 (dossier d'homologation de Pierre Cahuzac)
CD-ROM La Résistance en Haute-Garonne, AERI, 2009
Henri Noguères, Histoire de la Résistance en France, tome 1, Robert Laffont, 1967.