Massacre du fort de Côte-Lorette - Saint-Genis-Laval (Rhône)

Légende :

Monument du caveau aux martyrs, en hommage aux 120 victimes assassinées sur les lieux le 20 août 1944, situé 6 rue de la Croix Rouge, Saint-Genis-Laval (Rhône)

Genre : Image

Type : Monument

Producteur : Nicolas Rogier

Source : © Cliché N. Rogier Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur.

Date document : 23 août 2018

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Rhône - Saint-Genis-Laval

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Analyse média

Transcription :

" Ici reposent 120 victimes de la barbarie allemande,

massacrées sur ces lieux le 20 août 1944,

dans des conditions qui déshonorent à jamais leurs bourreaux "

 


Contexte historique

120 détenus de la prison du fort Montluc (Lyon) furent massacrés par les Allemands et des miliciens de Vichy.

A l’approche de la Libération, les Allemands vidèrent les prisons en déportant et en massacrant leurs prisonniers. Alors que les Alliés remontaient la vallée du Rhône, Klaus Barbie et Walter Knabb, responsables de la Sipo-SD lyonnaise, firent transférer 120 détenus juifs et résistants de la prison du fort Montluc au fort de Côte-Lorette. Des miliciens participèrent à l’opération. Les détenus y furent exécutés à la mitraillette dans la maison du garde attenante au fort. Les auteurs du massacre incendièrent la maison puis la firent exploser.
Il n’y eut qu’un rescapé qui put témoigner. Les corps de 68 hommes et de 6 femmes purent être identifiés. Les dépouilles furent placées dans 88 cercueils, dont 5 ne comprenaient que des restes non identifiables.

Le 23 août, les obsèques furent célébrées en présence du cardinal Gerlier, alors que les Allemands occupaient encore la ville. Un monument fut élevé à la mémoire des victimes de l’un des plus importants massacres commis à la veille de la Libération.

En représailles, et dans le but de sauver le millier de prisonniers détenus à Montluc, le commissaire de la République Yves Farge donne l'ordre d'exécuter 84 prisonniers allemands des Forces françaises de l'intérieur en Haute-Savoie. Il fait savoir par courrier à Werner Knab que toute nouvelle exécution de prisonniers français entraînerait l'exécution d'otages allemands, dont le chef d'un contingent de police capturé par les FFI dans la Loire. Le 23 août au soir, le préfet André Boutemy donne les clés de Montluc à Yves Farge. La prison est libérée onze jours avant la libération de Lyon, qui a lieu le 3 septembre 1944. Quarante-quatre prisonniers allemands sont exécutés le 28 août à Annecy, et quarante autres au château d'Habère-Lullin le 2 septembre, sur les lieux où les nazis avaient abattu 25 jeunes le soir de Noël 1943. 

Le 21 août, une équipe mortuaire de la Croix-Rouge arrive sur place pour dégager et identifier les corps. Les restes sont placés dans 88 cercueils, mais le nombre précis de victimes est inconnu, certains des cercueils ne contenant que des fragments osseux et des débris.
En 2014, le travail d'identification n'est pas terminé : un peu plus de 80 victimes seulement ont été identifiées.

Le 22 août, le cardinal Gerlier exprime son indignation à Knab dans un courrier où il affirme qu'il est « indigne d’une civilisation chrétienne ou simplement humaine, de mettre à mort de cette manière » 12 et que « ceux qui en portent la responsabilité sont à jamais déshonorés aux yeux de l’humanité ». Des obsèques sont célébrées à Saint-Genis-Laval le 23 août en présence de Gerlier, alors que les Allemands occupent encore la ville. Chaque année, la commune de Saint-Genis-Laval organise fin août une cérémonie officielle de commémoration.
L'ASPAL (Association Saint-Genoise du patrimoine, des arts et des lettres) se charge encore aujourd'hui de collecter des archives et de retrouver les familles des victimes pour cette commémoration.

 

Voici une liste de 58 victimes (Mémorial GenWeb) : BADER Samuel BARD Lucien BEAUREGARD Alcide André BERNARD Eugène BERNHEIM Rose BONIN André BONNAVE Ernest Eugène Louis Joseph BOURDIEU Pierre  BOURSIER François BRAILLON Joanny BRIACCA Jacques BRINGUÉ Jean BRONDEL Émile CHAPOCHNIKOFF Alexis CHACOUCHET Paul CHAZEAUX Georges DE BOTON Yves DWERNICKI Jozef Gotard FERRARIO Jean FREY Marcel FRICQUEGNON Pierre GALDIN Henri Édouard GARDEUX François Charles Guy GEOFFRAY Joannes GEORGES-MARTIN Daisy GOMINET Hubert GUILLAUD Claude Robert GUTTINGER Philippe GUYONNEAU Henri HENCINSKI Paul HÉRITIER Félix LALLEMENT Charles LAMY Jacques LANOYERIE Paul LARUE François Marie Noël LE FORESTIER Roger LEVY Mario A. LEVY Simone LUDWIG Roger MAGGIORINI Louis MALIN Pierre MAZOYER Jean MISME Gustave MOREAU Raymond PAYE Francisque PERICHON Claude PLASSE Georges POULY Adrien Louis Édouard RADISSON Roger RANDU Robert RICHARD Antoine SARRAZIN Marcel SCHMITT René SCHOTT Jean SOMBARDIER Henri SONTAG Jeanine THOMAS Émile André Jean TOURNEBIZE Régis VEYRON LA CROIX Jean Marie Joseph WILLIE Paul

Autres victimes présumées (liste à compléter) : BASSO Lazare Martin  DENAVIT Adrien  FUSS Auguste LOUBET Jean (« Lepage ») ROCHER Jean-Jacques VIAL Alfred.


Auteur : Dominique Tantin pour le Maitron des Fusillés

Sources :

Dominique Lormier, Les crimes nazis lors de la Libération de la France (1944-1945), Paris, Cherche-Midi, 2014, pp. 167-170. 

Article publié sur Wikipédia.

Site Internet de Mémorial GenWeb, Caveau des Martyrs.