Mur des fusillés, Saint-Amand Montrond (Cher)

Légende :

Mur des fusillés, situé intersection D10 et rue Ernest Mallard

Genre : Image

Type : Monument

Producteur : Michel Gorand

Source : © Cliché Michel Gorand Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : sans date

Lieu : France - Centre - Val-de-Loire (Centre) - Cher - Saint-Amand Montrond

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Pour répondre à l’attaque du siège de la Milice et la prise de la ville (sous-préfecture, PTT) par les maquis FFI/FTP, l’opération de représailles montée le 8 juin au matin à Saint-Amand est menée par des troupes allemandes non cantonnées dans le Cher mais venues de l’Allier. Ce n’est pas la division Das Reich mais un bataillon du 1000ème régiment de sécurité de la Brigade Jesser. Ce sont des parachutistes en tenue de camouflage cantonnés à Avermes transportés dans des camions appartenant à la ville de Moulins : « Gienstell, 2 DSP n° 2 L45151 ALDO PARIS régiment aéroporté. ». Le gros de la troupe est précédé par des éléments parachutés.
« Entre une et deux heures du matin, ce fut un ronronnement d’avions volant à basse altitude. Pour moi il n’y avait aucun doute, il s’agissait d’un parachutage de troupes allemandes dans la grande plaine qui longe la Marmande, connue sous le nom de plaine de Malvaux. Nous allions pas tarder à en avoir confirmation, vers 4 heures du matin leurs bottes martelaient le chemin de la ferme. »
Vers 5 heures, ils investissent la ville mitraillant tout ce qui bouge maquisards et civils. Les FFI Pactat, Petit, Brunet, Sagnelonge, Girardhello, qui n’avaient pas quittés la ville avec le reste du maquis la veille pour se replier vers la Creuse, sont exécutés. Le capitaine de gendarmerie Cholet qui voulait s’interposer reçoit une balle en pleine tête. Le chef cantonnier Aumoine, messieurs Coquet, Perrot, Verdier, le facteur Marmoin et Mme Floquet sont tués. Quelques bâtiments sont incendiés. Un avion d’observation allemand qui vole trop bas s’écrase après avoir heurté un arbre.
Vers 13h 30, de nouvelles troupes venues de Montluçon avec tanks et mortiers entrent dans St-Amand. Une certaine confusion semble régner. « Les troupes allemandes arrivées le matin, la Milice et le 1er RF tirent sur ces nouveaux arrivants, ils finissent par se reconnaître et pour s’excuser entre eux de leurs erreurs, ils prétendent avoir reçu des coups de feux tirés de la place Mutin et déclenchent le tir incendiant cinq immeubles ».
D’autres maquisards sont exécutés vers 15 heures au mur des fusillés : Charles Deurwaverder, Alyre Aubrun, Denis Lagarenne, Gaston Beau, Didier Gerbaud, Paul Guyot, Louis Metenier , Roger Marcel.

Le bilan de cette triste journée est de 19 morts. Des otages sont pris parmi les civils et enfermés à la poste. Dans la nuit, le gros de troupes allemandes, qui n’a subi aucune perte, repart dans l’Allier, laissant quelques éléments pour aider la Milice.


 "Les Allemands" par Benoît Thiault (Musée de la Résistance et de la Déportation de Bourges, Archives départementales du Cher), La répression en France à l'été 1944 - Actes du colloque organisé par la Fondation de la Résistance et la ville de Saont-Amand Montrond à Saint-Amand Montrond le 8 juin 2005