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Plaque à la mémoire de René Mabileau, Saint-Hilaire-Saint-Florent (Maine-et-Loire)

Légende :

Le mercredi 15 août 1945 à l’occasion du 1er anniversaire de sa mort une plaque est apposée à la mémoire de René Mabileau sur le caveau familial dans le cimetière communal de Saint-Hilaire-Saint–Florent.

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : JC Duchêne

Source : © Photo JC Duchêne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2018

Lieu : France - Pays de la Loire - Maine-et-Loire - Saint-Hilaire - Saint-Florent

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Analyse média

Le mercredi 15 août 1945 à l’occasion du 1er anniversaire de sa mort une plaque est apposée à la mémoire de René Mabileau sur le caveau familial dans le cimetière communal de Saint-Hilaire-Saint–Florent. Ce devoir de mémoire, à l’initiative des F.F.I. locaux, se déroule en présence des associations de Résistants et de Déportés de Saumur, de la Vienne et de l’Indre-et-Loire, parmi lesquelles on note la présence de René Marnot, déporté saumurois rentré quelques mois plus tôt du camp de Buchenwald, du capitaine Dureau et du sous-lieutenant Chansat, camarades de combat de René Mabileau. Un premier hommage est rendu au monument aux morts de la commune, puis le cortège se rend ensuite au cimetière, où, en présence de la famille Mabileau une plaque offerte par les F.F.I. de Saint-Florent est posée et découverte par le sous-lieutenant Chansat.


Jean-Claude Duchêne

Contexte historique

René MABILEAU

René MABILEAU, fils de Georges Mabileau, négociant en vins et de Madeleine Gross est né à Saint-Hilaire-Saint-Florent (Maine-et-Loire) le 6 août 1923. Il fait une brillante scolarité à l’école primaire et au collège de Saumur, puis entre à L’École des Hautes Études Commerciales à Paris où il reste deux ans. En mai 1944, il décide d’abandonner, en pleine année scolaire, ses études pour l’action clandestine. Son engagement est influencé par son milieu familial : son père, ancien de 1914-18, s’était opposé aux réquisitions exigées par les forces d’occupation et sa mère avait été arrêtée le 26 janvier 1944 par les Allemands en raison de ses ascendances juives. Séjournant chez son oncle à Champigny-sur-Veude (Indre-et-Loire), il noue des contacts avec les groupes de résistants du sud de l’Indre-et-Loire et du nord de la Vienne et prospecte les alentours afin de trouver un site isolé dans les massifs forestiers des environs de Loudun (Vienne) et y créer un maquis. Les volontaires affluent parmi lesquels de jeunes Saumurois dont Guy Doussard, Éliacin Dureau et Guy Chansat si bien qu’en juillet 1944, le groupe atteint plusieurs centaines d’hommes (Mabileau lui-même parle de 700 maquisards, ce qui est peut-être exagéré à cette date). Il noue également des contacts avec les chefs de la résistance du secteur Bordeaux, Poitiers, Tours dont le capitaine Georges. Au début du mois d’août, après un regroupement à Dandésigny, près de Verrue, le maquis organisé et dirigé par René Mabileau, gagne la forêt de Scévolles entre Loudun et Mirebeau, lieu propice pour abriter un groupe d’environ 200 hommes. Grâce à un contact avec Claude Gros, alias César, agent du B.C.R.A. le maquis bénéficie de parachutage d’armes. Le jeune maquisard, alias Raoul Moindrot, surnommé affectueusement par ses hommes René le Rouquin, se dépense sans compter pour ses missions, parcourant des dizaines de kilomètres à bicyclette. Ainsi, dans la nuit du 5 au 6 août 1944, il participe au sabotage de la voie ferrée Nantes-Paris au lieu-dit Pont de-Boumois, près de Saumur. Plusieurs convois ennemis sont immobilisés et détruits par l’aviation alliée entre Angers et les Rosiers.

Le matin du 15 août 1944, un groupe ayant à sa tête René Mabileau part pour une mission de ravitaillement avec une camionnette dont on a pris la précaution de recouvrir le capot d’un drapeau tricolore. Entre Coussay et Verrue, des avions alliés qui ne les ont pas identifiés, mitraillent le véhicule : René Mabileau est tué sur le coup ; ainsi que deux autres maquisards. Guy Doussard à ses côtés, est grièvement blessé et décède quelques semaines plus tard à l’hôpital de Loudun.

René Mabileau est inhumé provisoirement au cimetière de Verrue (Vienne) du 16 août au 19 septembre 1944, date à laquelle son corps rejoint le caveau de famille au cimetière de Saint-Hilaire-Saint-Florent. Il est nommé sous-lieutenant à titre posthume, décoré de la Légion d’honneur accompagnée de la croix de guerre avec palme, par décret d’avril 1945, et de la médaille de la Résistance. Il fait l’objet d’une citation du général de Gaulle : « Jeune officier d’un rare courage, organisateur d’un important mouvement de résistance, a donné les preuves les plus éclatantes de ses hautes qualités au cours d’engagement dans la Vienne du Nord. Volontaire pour les missions les plus dangereuses, a coopéré à trois opérations de sabotages particulièrement délicates dans une région infestée d’ennemis. Animé du plus pur patriotisme, se dépensant sans compter au service de la Résistance, a trouvé la mort en mission à Verrue (Vienne) le 15 août 1944 »

Son nom figure sur le monument aux morts de Saint-Hilaire-Saint-Florent, sur celui du cimetière, ainsi que sur une plaque placée dans l’église communale.
Le vendredi 15 août 1947, une rue portant le nom de René Mabileau est inaugurée, trois ans après sa mort, dans la commune entre Saint-Hilaire-Saint-Florent et Bagneux, en présence d’Emmanuel Clairefond, maire de Saumur, du commandant Laurent de l’école de cavalerie et de nombreuses associations patriotiques.


Jean-Claude Duchêne

Sources écrites :
Le Courrier de l’ouest des 16 août 1945, 12 et 16-17 août 1947.
La Nouvelle République des 18-19 août 1945, et 16-17 août 1947.

Sources internet :
sfloudun.free.fr
DENÉCHEAU (Joseph-Henri) Saumur-jadis. http:/ saumur-jadis.pagesperso-orange.fr
www.memorialgenweb.org
www.vrid-memorial.com