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Monument à la mémoire des victimes de Saint Didier (Jura)

Légende :

Monument érigé à la mémoire des victimes des représailles allemandes sur la population du village.

Prendre la route Lons-le-Saunier/Bletterans. À quelques kilomètres, prendre à droite la direction Saint-Didier. le monument est situé au bord de la rue principale.

Genre : Image

Type : Monument commémoratif

Producteur : A. Robert

Source : © Coll. André Robert Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2019

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Franche-Comté) - Jura - Saint-Didier

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Contexte historique

Saint-Didier, village isolé dans un secteur très boisé, à proximité de Lons-le-Saunier et des terrains de parachutage du secteur de Bletterans, est soupçonné à juste titre par les Allemands de servir de cache pour les armes et les munitions récupérées lors de ces opérations. Par ailleurs, c’est dans ses bois que cantonne alors le groupe franc départemental « Guérin », pseudo de Jean-Paul Guyot.
Le jeudi 20 avril, repérant deux agents allemands du SD particulièrement dangereux entrant dans la fromagerie, ce dernier décide avec plusieurs de ses camarades de les exécuter. Les Allemands découvrent vite le lieu de l’exécution de leurs deux hommes et ses auteurs. Le SD de Lyon, dirigé par Klaus Barbie, se saisit de l’affaire. Le 25 avril, dès 4 heures du matin, les Allemands en force bouclent le village. Ils ont amené l’inspecteur résistant Gilles qu’ils abattent après l’avoir longuement martyrisé. Son corps est ensuite brûlé ; six habitants du village dont le fromager qu’ils viennent de massacrer subissent le même sort. Les Allemands réservent une fin particulièrement tragique à André Bugnet, responsable local de l’AS à qui ils crèvent les yeux avant de l’abattre, non sans avoir obligé sa femme et ses enfants à assister à cette scène d’horreur. Un autre habitant du village, Jean-Marie Pernin est arrêté ; il sera abattu trois jours plus tard à quelques kilomètres de là. Charles Guillemin, résistant de la Préfecture, originaire du village, est fusillé dans les vignes proches du village. La femme d’Urbain Guillemin, Madeleine, ainsi que Marie-Louise Tissier sont arrêtées ; elles seront déportées à Ravensbrück d’où elles rentreront. Avant de se retirer, les Allemands pillent le village et incendient onze maisons.


André Robert

Sources :
Archives départementales du Jura
Témoignage d’André Bezin
François Marcot, La Résistance dans le Jura, Cetre F., 1992
André Robert, Jura 1940-1944. Territoires de Résistance, Éditions du Belvédère. 2014