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Maurice Barlier

Légende :

Au recto : photographie de Maurice Barlier extraite de l'album photo constitué personnellement par le colonel allemand Dernbach, alors chef de l'Abwehrstelle d'Angers, lors de la destruction par son service du réseau Nemrod en février 1941.

Au verso : Le 24 septembre 1940, après une première mission effectuée en France, Maurice Barlier signe son acte d'engagement dans les Forces françaises libres.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © SHD 276GG2 et 16 P 33592 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique

Date document : 24 septembre 1940

Lieu : France

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Contexte historique

Né le 9 septembre 1905 à Saint-Dié (Vosges), marié et père de quatre enfants, Maurice Barlier habita Le Ban-Saint-Martin en Moselle. En 1940, il travaillait comme agent commercial à la conserverie Amieux de Nantes. 
Fait prisonnier pendant la bataille de France, il réussit à s’évader en août 1940 et à rejoindre l’Angleterre où il est affecté au BCRA de Londres à compter du 1er septembre 1940. Du 6 au 20 septembre 1940, il effectue une mission en France au titre de l'état-major particulier du général de Gaulle. Il signe son engagement dans les Forces françaises libres à Londres, où il est retourné pour rendre compte de sa mission, le 24 septembre 1940. Le 8 octobre, il est dirigé sur le camp d'entraînement de Camberley.

Maurice Barlier embarque à bord du langoustier "Louis Jules" le 11 décembre 1940 à destination de la France où il débarque le 12 décembre près de la Pointe du Raz. Adjoint au capitaine de corvette Honoré d'Estienne d'Orves, il participe à l'organisation et à la promotion du réseau Nemrod aux côtés de Jan Doornik. Il rejoignit celui-ci à Vichy pour le seconder dans son installation d’une filière en zone libre.  

 À la suite de la trahison du radio téléphoniste du réseau, qui était en réalité un agent de l’Abwehr, d’Estienne d’Orves, chef du 2e Bureau de l’état-major de la France libre avec d’autres membres du réseau furent arrêtés le 21 janvier 1941 à Nantes, quartier Chantenay rue du Bois-Haligan chez André Clément (employé chez Amieux) et Paule Clément, alors qu’ils se préparaient à embarquer pour l’Angleterre. Trois jours après, l’Abwehr arrêta Maurice Barlier à la même adresse puis transféré à Angers puis Berlin.

Le 25 février 1941, ramené à Paris, il est emprisonné à la prison militaire du Cherche-Midi. Le tribunal allemand du Gross Paris siégea rue Saint-Dominique pendant douze jours. Honoré d’Estienne d’Orves prit sur lui toute la responsabilité de l’activité du réseau. Les juges reconnurent, avant de prononcer leur verdict que : « Le tribunal se trouvait devant une tâche lourde. Il fallait juger des hommes et des femmes qui s’étaient manifestés comme des personnes de mérite, d’une grande fermeté de caractère et qui n’ont agi que par amour de leur Patrie. » Les trois résistants furent condamnés à mort le 26 mai 1941 pour « espionnage au profit d’une puissance étrangère et aide à l’ennemi ». Maurice Barlier a été fusillé le 29 août 1941 au Mont-Valérien à 8 h 31 avec Henri d’Estienne d’Orves et Jan Doornik. 

Honoré par l'attribution de la mention "Mort pour la France", les activités de Maurice Barlier lui ont valu d'être à titre posthume promu au grade de chevalier de la Légion d'Honneur et décoré de la médaille de la Résistance avec rosette. 


Auteurs : Fabrice Bourrée, Delphine Leneveu

Sources :
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article161648, notice BARLIER Maurice, Émile, Charles par Delphine Leneveu, version mise en ligne le 23 juillet 2014, dernière modification le 3 avril 2017.
Service historique de la Défense, Vincennes, 16P 33592.