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Stèle en hommage au lieutenant Gérard de Buffévent, Saumur (Maine-et-Loire)

Légende :

Cette stèle, œuvre du marbrier saumurois Angibault, située en bordure de la départementale 952, à environ 300 mètres du pont des Cadets en direction de Tours, rend hommage au lieutenant Gérard de Liffort de Buffévent, tué à cet endroit le 20 juin 1940.

Genre : Image

Type : Stèle

Producteur : JC Duchêne

Source : © Cliché JC Duchêne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Avril 2020

Lieu : France - Pays de la Loire - Maine-et-Loire - Saumur

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Analyse média

Cette stèle, œuvre du marbrier saumurois Angibault, située en bordure de la départementale 952, à environ 300 mètres du pont des Cadets en direction de Tours, rend hommage au lieutenant Gérard de Liffort de Buffévent, tué à cet endroit le 20 juin 1940.
Elle est dévoilée le 8 juin 1950 par Georges Bidault, président du Conseil et René Pleven, ministre de la Défense, accompagnés du préfet Jean Morin, en même temps que l’inauguration du pont des Sept-Voies (voir à Pont des Cadets). De nombreuses personnalités politiques, militaires et religieuses, dont le maire de Saumur, Emmanuel Clairefond, le sous-préfet Pierre Capifali, les députés du département, le sénateur Pierre de Villoutreys, le colonel de la Chauvelais, commandant l’EAABC, ainsi qu’une foule nombreuse assistent à la cérémonie.


Jean-Claude Duchêne

Contexte historique

Marie Joseph Gérard Liffort de Buffévent fils de Charles Georges Liffort de Buffévent, chef de bataillon d’infanterie et de Marie Gabrielle Rigaux, est né le 3 mars 1913 à Soissons (Aisne). Il est orphelin très jeune, son père étant tué en septembre 1914 près de Sailly-Saillisel (Somme). Après son service militaire, avant d’opter pour l’armée, il est reçu à l’institut d’agronomie et s’oriente vers les haras. Lieutenant au 8e régiment de chasseurs à cheval, il est détaché le 1er mai 1940 et nommé instructeur à l’école de Cavalerie de Saumur. Il quitte provisoirement son régiment d’origine.
En juin 1940, il commande tout le dispositif de défense de l’île de Saumur et est particulièrement chargé de la défense du pont des Sept-Voies (ou pont Napoléon) sur le bras nord de la Loire, afin d’en interdire l’accès aux Allemands. À la tête de la 12e brigade constituée.de 24 E.A.R., augmentée d’une section de tirailleurs algériens et d’E.A.R.de la Brigade Périn, venus en renfort, il installe son PC dans l’île Offard, face à la rive droite. Le 19 juin 1940, peu après minuit des éléments de reconnaissance ennemis se manifestent sur la levée de rive droite. Le lieutenant de Buffévent fait alors sauter le pont des Sept-Voies ouvrant une brèche importante. Des échanges de tirs se font alors toute la nuit et dès la matinée du mercredi 19, le PC du lieutenant, installé au centre de l’île, est atteint par un tir de mortier, rendant la position de la brigade intenable. De Buffévent, afin de préserver la vie de ses hommes, envisage alors un repli de sa brigade et dans un premier temps en envoie une partie sur la rive sud. Il dépêche l’E.A.R. Henri d’Elloy auprès du colonel Michon pour lui rendre compte de la manœuvre qu’il va effectuer. La réponse du colonel est sans appel : « Réoccupez la position sans idée de repli ». Lorsqu’il reçoit l’ordre, le lieutenant de Buffévent est profondément affecté de voir qu’on puisse mettre son courage en doute, et décide de rester sur ses positions, prêt à se battre. Dans la soirée du 19 juin, le pont Cessart – le pont sud- saute, isolant les défenseurs de l’île. Au petit matin du 20 juin, le lieutenant qui a repéré une batterie d’artillerie décide de tenter de l’anéantir.
Accompagné de six E.A.R. volontaires(1), il traverse la Loire en barque et accoste dans l’île du Saule près de la ferme des Abeilles, à proximité de la route Angers-Tours. De Buffévent et Gérard Lederlin partent en éclaireurs sur la RN 152 Angers-Tours. À ce moment, un motocycliste allemand surgit, tente de faire demi-tour en les apercevant, puis se renverse. Lederlin s’apprête à le neutraliser avec son FM, mais celui-ci s’enraye. Le motocycliste s’enfuit, donne l’alerte, des renforts ennemis arrivent et attaquent le groupe du lieutenant dans le jardin des Abeilles. Celui-ci est tué ainsi que l’aspirant Étienne Raveton. Ceux-ci sont enterrés sur place par les Allemands.
Les autres E.A.R s’enfuient avec difficulté et alors qu’ils tentent d’aborder l’île, Robert Thévin est tué en mettant le pied sur la rive tandis que de Martignac, blessé, finira par rejoindre sa brigade. Gérard Liffort de Buffévent repose au mémorial des Cadets à Gennes depuis 1954. Il est titulaire de la Croix de guerre 1939-1945 et de la Légion d’honneur à titre posthume.

(1). Il s’agit des E.A.R. Robert Thévin, Michel de Martignac, Jean Douzou de sa brigade et des E.A.R. Étienne Raveton, Gérard Lederlin et André Maillot de la brigade Périn.


Jean-Claude Duchêne

Sources écrites:
Le Courrier de l’ouest des 7-8-9 juin 1950.
La Nouvelle République des 7-8-9 juin 1950.
MILLIAT (Robert), Le dernier carrousel, Arthaud, 1945.
REMY, Compagnons de l’honneur, Éditions France-Empire, Paris, Plon, 1964.
Saumur- juin 1940 – Combats pour l’honneur –École de Cavalerie de Saumur sans date.

Sites internet :
DENÉCHEAU (Joseph-Henri) Saumur-jadis. http:/ saumur-jadis.pagesperso-orange.fr
www.geneanet.org
www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr
www.memorialgenweb.org