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Mémorial de La Pezade, commune de La Couvertoirade (Aveyron)

Légende :

Le 22 août 1944, vingt-trois maquisards sont morts dans un combat les opposants à une colonne allemande au lieu-dit à La Pezade sur le plateau du Larzac, entre les communes de La Couvertoirade (Aveyron) et du Caylar (Hérault). Ils appartenaient à la section de sabotage du maquis Paul Clé ou Claie (Armée secrète) chargée de plusieurs missions notamment la mise hors d’usage de ponts ou l’abattage d’arbres.

Recto : stèle avec les noms des 23 morts du maquis "Paul Claie", lors du combat du 22 août 1944. Au dessus de la plaque principale, celle évoquant la mort du lieutenant étatsunien Richard Francis Hoy dont l’avion fut abattu aux Infruts, à proximité de la Pezade.

Verso : Vue générale du Mémorial

 

Genre : Image

Type : Monuments et plaques

Producteur : Fabrice Bourrée

Source : © Cliché Fabrice Bourrée Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : Août 2020

Lieu : France - Occitanie (Midi-Pyrénées) - Aveyron - La Couvertoirade

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Analyse média

Liste des noms

ALEMO Alexis
AUBELEAU Louis
BAUMGARTNER Marcel
BOULOC Robert
BRIAND Marcel
CANAC Pierre
CHABAUD Charles
CHAMAYOU Frank
CUADRA Gil
DREBY Roland
FAJOU Émile
FLICH Georges
GIRBAL Marcel
HERNOUX Georges
LECLERC Henri
MOULS Georges
PAYS Édouard
RESSEGUIER Augustin
ROGER Jean
ROUSSOULY Alphonse
RIVEMALE Paul
SANTOUL Charles
VALETTE Lucien


Contexte historique

Les 23 maquisards étaient des hommes jeunes ; trois, dont Alphonse Roussouly, avaient moins de 20 ans, quinze moins de 24 et quatre moins de 32. Le groupe principal était d’origine aveyronnaise. Outre les trois Saint-Affricains (Girbal, Rességuier, Roussouly), on comptait un Millavois, Bouloc ; un Belmontais, Mouls ; Sentoul, de Camarès ; Canac, d’Arvieu. Les autres venaient de l’Hérault et de l’Aude, du Tarn et du Cantal voire de départements plus lointains (Haut-Rhin, Vosges, Finistère, Territoire-de-Belfort, Oise et Var). Cuadra était d’origine espagnole et Alémo un déserteur russe des troupes d’occupation. Parmi eux aussi, il y avait deux juifs. Le groupe était commandé par un militaire de métier, un jeune lieutenant, Édouard Pays, né le 26 avril 1919, à Reims (Marne), parachuté en Aveyron, près de Sévérac-le-Château, le 15 juin ce qui lui valut le surnom de « L’Ange » Comme tous les maquis du Midi, à l’ouest du Rhône, le maquis Paul Claie avait pour tâche de harceler les colonnes allemandes qui faisaient mouvement vers la vallée du Rhône. En effet, après le débarquement allié en Provence, le général Blaskowitz commandant du groupe d’armées G (dont l’état-major était à Rouffiac-Tolosan près de Toulouse) dona l’ordre d’évacuer le territoire qu’elles occupaient. Elles formèrent à cet effet des colonnes ou Marschgruppen. Celle qui fut formée à Rodez (Aveyron) se dirigea d’abord vers Millau (Aveyron) pour tenter de rejoindre le Bas-Languedoc et, de là, la vallée du Rhône. Le combat de la Pezade est à resituer dans ce contexte.

Le 21 août 1944, le groupe avait rendu inopérant par une explosion de mines le Pas-de-l’Escalette (Hérault), goulot d’étranglement rocheux, situé entre la plaine héraultaise et le plateau aveyronnais du Larzac. Sur le chemin du retour, les maquisards s’arrêtèrent au Caylar pour se ravitailler. Serait-ce dans l’exaltation de la Libération ? Le lendemain, ils poursuivirent leur route en direction de Cornus (Aveyron) et croisèrent un détachement allemand en train de se regrouper dans le hameau de La Pezade (commune de La Couvertoirade). Le groupe, inférieur en armes et en nombre, fut anéanti. Une patrouille de reconnaissance fut envoyée le soir même par Dumont, le chef du maquis. Les quatre hommes découvrirent le camion, portes arrière ouvertes, mais leur voiture fut prise sous le feu des Allemands. Les maquisards parvinrent à en réchapper et rejoignirent le village des Rives (Hérault). La colonne allemande partie, Dumont emmena quelques hommes sur les lieux du combat où les corps mutilés furent récupérés et ramenés à l’hôpital de Saint-Affrique (Aveyron) où eut lieu une cérémonie d’obsèques publiques. Sur l’emplacement du combat, fut érigée une stèle gravée de leurs noms le 10 octobre 1944 puis un cimetière militaire de croix blanches qui se trouvent aujourd’hui en bordure de l’autoroute A 75. « Ce combat fut le plus meurtrier de notre unité », rappelait souvent Jean Bacci, président de l’Amicale Paul-Clé et dernier survivant de cette équipe qui eut à cœur, jusqu’à sa mort en 2014, d’organiser là chaque 22 août une cérémonie d’hommage pour ses camarades disparus. Depuis 1999, aux vingt-trois noms de maquisards, a été ajouté le nom d’un aviateur américain, le lieutenant Richard-Francis Hoy. Le 22 août 1944, un des deux avions alliés présents dans le ciel avait été abattu. Le pilote fut enterré près des Infruts (commune de la Couvertoirade). Son identité a été établie après une longue enquête. R.F. Hoy était né le 7 février 1921, à Détroit, aux USA. Il avait obtenu sa qualification de pilote à l’école de Spence Field en Californie en décembre 1943 et avait poursuivi ses vols en Afrique du Nord. Il survolait le sud de la France, à partir de la Corse, pour surveiller les mouvements de troupes allemandes et les retarder par des attaques en rase-mottes. Il était 18h50 quand l’avion Mustang fut touché et qu’il s’écrasa, entraînant dans la mort son pilote.



Notice La Couvertoirade (Aveyron), La Pezade, 22 août 1944 par Christine Delpous-Darnige, version mise en ligne le 6 février 2019, dernière modification le 12 novembre 2019.

SOURCES : Arch. dép. Hérault : 2027 W 86, 2027 W 94. — Henri Moizet et Christian Font, L’Aveyron et les Aveyronnais dans la seconde Guerre Mondiale, Toulouse et Rodez, Éd. CRDP Midi-Pyrénées et CDDP Aveyron, Coll. Savoir-faire, 1995. — Collectif, Moïse ne savait pas nager, histoire de la résistance « Armée secrète » du sud Aveyron, Saint-Affrique, 1980, réédition 1998. — témoignage filmé de Jean Bacci alias Tito, résistant au sein du maquis Paul Clé. — Sites internet : club.quomodo.com/aveyronresistance/maquis_paul_cle social.shorthand.com/ladepechedumidi/la-pezade . — Note d’André Balent.