Bernard Kirschen

Légende :

Photographie anthropométrique de Bernard Kirschen datée du 29 novembre 1940, deux jours après son arrestation.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives de la Préfecture de Police de Paris Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique noir-et-blanc

Date document : 29 novembre 1940

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Bernard Kirschen est né le 13 septembre 1921 à Bucarest (Roumanie). Sa famille émigre en France en 1931. Il fait des études brillantes au lycée Janson de Sailly qui annoncent un avenir prometteur. Il est proposé trois fois au concours général en français, latin et philosophie. Il fréquente la Sorbonne en même temps qu'il suit les cours de philosophie à l'Ecole Alsacienne, ce qui lui permet d'obtenir en 1940 à la fois le baccalauréat et deux certificats de la licence de philosophie.

Il ne s'intéresse pas spécialement à la politique jusqu'en 1940 où il fait la rencontre d'étudiants communistes. Il adhère à l'Union des étudiants et lycéens communistes de France (UELC). Il est nommé responsable de secteur, ce qui l'amène à diriger quelques groupes de trois ou quatre étudiants (parmi lesquels Claude Lalet qui sera fusillé à Chateaubriant, Pierre Daix, Pierre Kast ou François Bresson). Il a une activité multiforme, rédige des articles pour le journal La Relève, participe à la manifestation du 8 novembre 1940 pour la libération du professeur Langevin, réussit à voler le registre du commissariat où étaient inscrits les noms des étudiants qui auraient dû pointer à la suite de la manifestation du 11 novembre 1940.

Arrêté le 27 novembre 1940 par le commissaire Cougoule et l'inspecteur principal Baillet, il est incarcéré à la 12e division de la prison de la Santé. C'est une dure épreuve pour un garçon de dix-neuf ans. Il souffre du froid et surtout de la faim. Les détenus n'ont pas droit à des colis. Jugé en février 1941, il est condamné à huit mois de prison. Libérable en avril 1941, il est interné au camp des Tourelles où sa situation s'améliore un peu. Les visites sont possibles sans séparation par un grillage et surtout sa famille peut lui apporter des colis.
Malheureusement, cela ne durera pas : il est transféré au camp de Drancy qui vient d'être crée en juillet 1941. La situation change du tout au tout. Il n'y a pas de possibilité de visites, ni de colis ni même de courrier. Lorsque en novembre 1941, le froid s'installe, les détenus souffrant de sous-alimentation commencent à mourir. L'administration française reçoit des autorités allemandes l'ordre de libérer quelques centaines de détenus en privilégiant les plus faibles et les plus jeunes. C'est ainsi que Bernard Kirschen se retrouve libéré miraculeusement. Les autorités françaises ne lâchent pas prise aussi facilement et le convoquent quelques jours après à la préfecture de police. Il juge prudent de s'éclipser. Hébergé quelque temps chez des amies (Germaine David et Vera Finkelstein), il intègre l'OS. On ne sait rien de ses activités.

Arrêté en mars 1942, il arrive à dissimuler ses activités réelles. Les autorités l'internent au dépôt de la préfecture de police d'où il est transféré au fort de Romainville. Il est fusillé le 11 août 1942 en même temps que son père.



Renseignements communiqués en 2004 par André Kirschen à l'AERI