L'Humanité, 12-13 novembre 1944

Légende :

Dans son numéro des 12-13 novembre 1944, le journal l'Humanité revient sur la manifestation du 11 novembre 1944.

Type : Presse légale

Source : © gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Droits réservés

Détails techniques :

Journal imprimé
58 cm, 4 pages

Date document : 12 novembre 1944

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Analyse média

C’est presqu’un numéro spécial de l’Humanité qui est consacré au 11 novembre 1944, première commémoration du 11 novembre dans un Paris libéré : une grande partie de la 2e page et de la une avec le titre « Plus d’un million ! » et toute la 4e et dernière page portent sur le défilé rebaptisé dans cette page-photos « Auprès de l’Inconnu, le peuple vainqueur ».

À l’appel des associations d’anciens combattants, ce « défilé patriotique au Soldat inconnu » (déclaration du 27 octobre 1944) rassemble les différents mouvements de résistances, les forces syndicales et politiques. La place des mouvements de jeunes y est importante : on voit notamment en dernière page une banderole des Forces Unies de la Jeunesse Patriotique (FUJP), qui, le 27 décembre 1944, avec d’autres mouvements catholiques que ceux déjà présents, vont constituer l’Union Patriotique des Organisations de Jeunesse (UPOJ).

En 2e page, cet article sur le défilé du matin « en souvenir des martyrs du 11 novembre 1940 » est précédé d’un volet de l’enquête (III) de Robert Durtal « Au devant de la vie » sur « Ce qu'attendent les étudiants ». Il est suivi d’un entrefilet sur l’organisation, à Paris, d’un congrès extraordinaire de l'Union nationale des étudiants de France du 12 au 16 novembre.

« 15 000 jeunes gens et jeunes filles des lycées et facultés » ont « déposé leurs couronnes devant la Flamme et, pendant une demi-heure, en rangs pressés, défilé sous l'Arc de Triomphe » en souvenir de leurs camarades de 1940. Le titre donne déjà le ton en parlant des « martyrs » du 11 novembre 1940, on parle même de morts : « Le sang coula, les premiers martyrs de la Résistance étaient morts pour la France ». L’article exagère également la durée de fermeture des facultés (« pendant des mois »), alors que nous savons qu’à Paris, elles ont été fermées du 13 novembre au 20 décembre 1940.

Outre l’accent forcément lyrique en cet automne 1944, où les combats de la Libération ne sont pas encore terminés sur le sol français, il est à noter que le quotidien communiste met en avant l'Union des étudiants patriotes, « qui a groupé l'unanimité des étudiants de la Résistance », en tout cas –depuis février 1944– largement et bien au-delà du « Front national étudiant », principale structure étudiante communiste dans la Résistance depuis 1941.


Jean-Philippe Legois