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Salek (Saul) Bot

Légende :

Militant des Jeunesses communistes, Salek Bot rejoint le Deuxième détachement des FTP-MOI au sein duquel il est chargé de la fabrication des explosifs. Il est tué accidentellement le 25 avril 1942 en manipulant une bombe.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives de la Préfecture de Police de Paris - GB 173 Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date (fin 1943)

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Salek Bot est un juif polonais né le 11 avril 1919 à Lublin (Pologne). Âgé de dix-sept ans, il s’engage dans une organisation de jeunes antifascistes opérant des collectes en faveur des républicains espagnols au moment de la guerre civile (1936-1939) et distribuant des tracts. Il émigre en France en 1937 pour suivre des études de musique et s’installe, grâce à l’argent envoyé depuis la Pologne par sa famille, dans le quartier latin parisien, rue Lacépède dans le Ve arrondissement.

Militant des jeunesses communistes, il est volontaire comme son frère aîné Samuel Bot pour les Brigades internationales. Ce dernier, qui a organisé un Comité d’accueil des volontaires à Paris, est le seul membre de la fratrie à franchir la frontière franco-espagnole et à combattre les nationalistes jusqu’à sa mort en 1938. Salek Bot s’engage en décembre 1939 comme volontaire dans l’armée polonaise. Il est capturé en juin 1940 et interné jusqu’en novembre 1940. Il est libéré pour raison de santé puisqu’il souffre d’une maladie pulmonaire. De retour à Paris, il prend des cours de violon avec le professeur Darrieu et poursuit ses études de Chimie au Conservatoire des Arts et Métiers.

En novembre 1941, il s’engage dans la Résistance par l’intermédiaire d’Anna Kowalska, artiste peintre, ancienne rédactrice du quotidien de la section juive de la Main d’Œuvre Immigrée (MOI), la Naïe Presse. Il rejoint en 1942 le Deuxième détachement sous le pseudonyme d’Yves Moulin, déménage pour s’installer au 7e étage du 49 rue Geoffroy Saint-Hilaire (Ve arrondissement), où il fabrique les explosifs destinés aux opérations du détachement. Il participe lui-même à plusieurs attentats : jet de grenade sur une unité allemande, dépôt d’un engin explosif au siège du journal collaborationniste Parizer Zeitung et dans les locaux de l’Union Générale des Israélites de France (UGIF).

Le 25 avril 1942, une mauvaise manipulation déclenche l’explosion de la bombe qu’il est sur le point de monter à son domicile. Il meurt sur le coup, ainsi qu’Hersz Zimmerman (Henri Lefevbre), ingénieur chimiste, ancien combattant des Brigades internationales, qui l’assistait dans son travail. Une perquisition menée au domicile de son amie, la militante communiste Masza Lew identifiée par le voisinage lors de ses visites, par la police française amène à la découverte de ses papiers d’identité et de plusieurs photographies et lettres de groupes de miliciens des Brigades internationales que son frère lui avait adressés durant la guerre d’Espagne.


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie :
Archives de la Préfecture de Police, Paris : GB 173, GB 100 Affaire Lew, explosion 49 rue Geoffroy Saint Hilaire (25 avril 1942).
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16 P 75669.
David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la résistance, Paris, Éditions Renouveau, 1984.
Boris Holban, Testament, Après quarante-cinq ans de silence, le chef militaire des FTP-MOI de Paris parle, Paris, Calmann-Lévy, 1989
Notice 'BOT Salek dit Saül' par Lynda Khayat, version mise en ligne le 20 octobre 2008, dernière modification le 5 novembre 2020.