Hélène Kro

Légende :

Hélène Kro, membre du Deuxième détachement des FTP-MOI à Paris.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah, Paris (France) Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris

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Contexte historique

Hélène Mansdorf est née dans une famille juive le 20 septembre 1913 à Tarnow en Pologne. Ses parents sont des agriculteurs modestes ; elle-même ne peut continuer ses études et trouve un emploi de serveuse au café du village avant d’apprendre la couture. Ses parents et elle émigrent en France en 1930, d’abord à Besançon puis à Paris. Hélène Mansdorf est d’ailleurs naturalisée française en avril 1937 et travaille comme couturière dans un atelier de confection, rêvant de devenir aviatrice. Le 12 décembre 1939, elle épouse Israël Kro, juif polonais, avec qui elle a un garçon, Alexandre, né le 28 janvier 1938. Son mari, engagé volontaire en 1939, est fait prisonnier et elle doit élever seule son enfant. Elle décide de le mettre en sécurité et le confie à la concierge de son immeuble de la rue des Grands-Degrés à Paris dans le Ve arrondissement.

Hélène Kro s’engage dans la Résistance et mène des activités de propagande dans son arrondissement et au sein de la de la corporation de l’habillement. En juillet 1942, après la rafle du Vel d’Hiv, elle apporte une aide précieuse aux Juifs détenus pour les ravitailler et envisager des évasions.

En septembre 1942, elle intègre le Deuxième détachement des FTP-MOI sous le pseudonyme de Germaine. Le 19 septembre 1942, Hélène Kro, Hélène Igla et Laja Kubin (née Lewin) déposent une bombe sous un camion allemand. Selon Jacques Ravine, cet attentat a tué un gendarme allemand et en a blessé deux autres. Le 30 novembre, les trois femmes placent un engin explosif dans un hôtel, rue Lafayette, provoquant d’importants dégâts. Hélène Kro prend également part à une action avenue Lowendal à laquelle participe notamment Marcel Rayman.

Hélène Kro est arrêtée le 24 décembre 1942 avec Hélène Igla et Laja Kubin à la sortie du métro Alesia par des membres de la police municipale parisienne qui trouvent sur Laja Kubin un engin explosif. Conduites dans les locaux de la BS2, la fouille permet de trouver sur Hélène Kro un carnet annoté avec les lieux et heures de plusieurs rendez-vous, une fausse carte d’identité́ au nom de Hélène Crault, née le 20 septembre 1912 à Montpellier (Hérault), domiciliée 29 avenue de Brimont à Chatou ainsi qu’une clef dont elle refuse d’indiquer l’usage. Une perquisition est menée par les inspecteurs de la BS2 le 29 décembre 1942 dans son logement du 8 rue des Grands-Degrés à Paris (Ve arr.) au 4ème étage où ils comptent tendre une souricière. Emmenée sur place, Hélène Kro choisit le suicide et se défenestre. Transportée à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, elle y décède dès son arrivée. Déportées à Auschwitz, Hélène Igla et Laja Kubin y périssent toutes les deux.

Par décret du 31 mars 1947, la médaille de la Résistance française lui est décernée à titre posthume. Le nom d’Hélène Kro est gravé sur la plaque commémorative à l’intérieur de la Bourse du travail, rue du Château d’Eau.


Auteur : Guillaume Pollack

Sources et bibliographie :
Archives de la Préfecture de Police, Paris : GB 112 - Kubin-Lewin Kro Iglu.
Ordre de la Libération, archives de la commission nationale de la médaille de la Résistance française.
Jacques Ravine, La Résistance organisée des juifs en France 1940-1944, Paris, Julliard, 1973.
David Diamant, Héros juifs de la Résistance française, Paris, Ed. Renouveau, 1961.
Boris Holban, Testament, Paris, Calmann-Lévy, 1989.
Notice "KRO Hélène [KRO Hania, née MANSDORF]" parDaniel Grason, version mise en ligne le 31 décembre 2016, dernière modification le 1er décembre2020.