Pierre Katz

Légende :

Étudiant engagé la Résistance dans l’Allier, Pierre Katz se révèle un meneur d’homme reconnu par les FTP au sein du bataillon Carmagnole à Lyon, puis dans le détachement Liberté à Grenoble. Il meurt lors d’un transfert de blessé quelques mois avant la Libération. 

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Mémorial de la Shoah / MJP / Coll. Jaraud Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes)

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Contexte historique

Né le 1er août 1920 à Montluçon (Allier), Pierre Katz est issu d’une vieille famille française. Son père est entrepreneur de constructions métalliques. La famille est assimilée au point que Pierre Katz méconnait l’origine juive de sa famille. Il fait ses études au lycée. Étudiant à la faculté de Strasbourg, qui s’est repliée à Clermont-Ferrand lors de la déclaration de guerre, il obtient l’agrégation de philosophie.

À Montluçon, Pierre Katz intègre le groupe FTP armé de Montluçon-Ville crée par Louis Bavay en juillet 1942. Il est nommé responsable des Forces Unies des Jeunesses patriotiques (FUJP) sous les ordres de Marcel Zwilling. Son responsable au sein des FTP témoigne combien Pierre Katz se sent coupable de n’être pas issu d’une famille ouvrière. Il n’avait ni les habitudes, ni le langage de ses camarades. De ce fait, il peinait à accepter sa ration et ses maigres émoluments et se portait volontaire pour toutes les actions. Il participe notamment à la manifestation du 6 janvier 1943 à la gare de Montluçon pour s’opposer physiquement au départ d’un convoi d'ouvriers à destination de l'Allemagne. Puis il est chargé de rédiger un tract en allemand pour inviter les soldats incorporés de force dans l’armée allemande à rejoindre la Résistance avec leurs armes. Parce qu’il est recherché et pour se soustraire au Service du Travail obligatoire, il rejoint en mai 1943 le maquis dit de « Saint-Pourçain » dans les bois des Champs sur la commune de Meillard (Allier) dirigé par Louis Bavay. Il est nommé chef de groupe avec le grade de sergent. En septembre 1943, quand le maquis est attaqué par des gardes mobiles, les survivants ont ordre de se disperser et sont mutés dans d’autres départements. Pierre Katz rejoint les rangs de l’Union de la jeunesse juive (UJJ) à Lyon sous le pseudonyme de « Louis » et adhère aux Jeunesses communistes clandestines.

Très vite, Pierre Katz entre dans le bataillon Carmagnole au sein des FTP à Lyon pour prendre part à la lutte armée. Sa première mission consiste à pénétrer dans une raffinerie pour recueillir des renseignements destinés à préparer le sabotage. Il participe ensuite à de nombreuses autres actions : le 3 octobre 1943 à Villeurbanne, il attaque avec son groupe un membre de la Légion des volontaires français (LVF) ; le 6 octobre il mène une attaque contre le siège de la Milice à Lyon ; le 12 octobre 1943 il prend part à l’attaque d’un tramway occupé par des aviateurs allemands. Il devient un combattant aguerri selon de nombreux témoins. Il est nommé chef suppléant du bataillon Carmagnole puis Commissaire aux effectifs pour toute la région lyonnaise. Il est ensuite muté à Grenoble pour diriger un détachement du bataillon Liberté.

De passage à Lyon le 1er juin 1944, il accompagne Julien Selonczyk et deux autres camarades pour conduire un blessé à l’hôpital. Une surveillante de l’hôpital dénonce le groupe. Pierre Katz est tué lors d’un affrontement avec des policiers français. Il est enterré sous sa fausse identité de Jean-Louis Duprat au cimetière de la Guillotière à Lyon. En novembre 1945, un jugement atteste que Duprat Jean-Louis est bien Katz Pierre. Reconnu « mort pour la France, il est inhumé à la nécropole nationale La Doua à Villeurbanne (Rhône).

Il est homologué FFI au grade de lieutenant pour service rendu du 28 mai 1943 au 1er juillet 1944. Il reçoit à titre posthume la croix de guerre avec étoile de vermeil. Son nom figure sur une stèle commémorative à Meillard (Allier) et sur une plaque commémorative à Lyon (Rhône).


Auteur : Hélène Staes

Sources et bibliographie
- Service historique de la Défense, Vincennes, dossier individuel de Pierre Katz, GR 16 P 317232.
- Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds David Diamant, carton 6. 
- Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté, carton 1.
- Fondation de la Résistance / fonds Max Weinstein.
- David Diamant, Combattants, héros et martyrs de la Résistance : biographies, dernières lettres, témoignages et documents, Paris, édition Renouveau, 1983.
- Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours. 2824 engagements, Lyon, BGA Permezel, 2003
- Notice du Maitron "KATZ Pierre" par Henri-Ferréol Billy.