Lejb (Léon) Goldberg

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : sans date

Lieu : France

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Contexte historique

Lejb Goldberg naît à Lodz (Pologne) le 14 février 1924. Son père, Samuel, tailleur, est né à Radomak, le 21 mai 1901, et sa mère Riwka Gelemer, à Zwelen le 12 octobre 1894. En 1928 son père s'expatrie en France, et fait venir sa femme et son fils l'année suivante. Le 27 mars 1931, naît à Paris son frère Henry. La famille habite alors 7, impasse Questre, dans le 11e arrondissement. Puis Max voit le jour le 25 août 1934, dans le IVe arrondissement. Après avoir fréquenté l’école primaire du boulevard de Belleville, il entre sur concours en 1937 au cours professionnel, avenue Simon Bolivar. Le déclenchement de la guerre vient perturber ses études. Il réussit néanmoins à passer son brevet. De retour à Paris après l’exode, Léon Goldberg suit les cours du centre professionnel de l'école Turgot, jusqu'en mai 1942, puis accomplit un stage de trois mois à l'usine Rateau de la Courneuve. La famille habite alors 42, rue de Meaux dans le XIXe arrondissement de Paris.

Au moment de la grande rafle de juillet 1942, les époux Goldberg, prévenus par une voisine, envoient Léon se cacher, mais restent chez eux, persuadés que les arrestations ont pour but le travail en Allemagne. Ils pensent que d'avoir deux jeunes enfants les garantit contre la déportation. Le 16 juillet 1942, ils sont arrêtés. Son père est interné à Beaune-la-Rolande et Compiègne, puis déporté vers Auschwitz par le convoi n°13 du 31 juillet 1942. Sa mère et ses deux frères (11 ans et 8 ans) le sont à Pithiviers, puis Drancy avant d'être déportés pour Auschwitz par le convoi n°21 du 19 août 1942. Léon se réfugie alors chez les époux Tenenbaum, les parents de sa fiancée, habitant 99, avenue Simon Bolivar, Paris XIXe. Se trouvant vite dépourvu d'argent, il cherche du travail.

C'est vraisemblablement par Henri, un camarade qu'il a connu à Champigny, que Léon Goldberg rejoint les rangs des FTP-MOI. C’est ce dernier qui lui fournit également la fausse identité de Gérard Charton. Il est fort probable que ce Henri soit Nonnique Tuchklaper, dit Le Plombier, arrêté début juillet 1943 et fusillé au Mont-Valérien le 1er octobre 1943. Il est alors intégré au Deuxième détachement puis, après la chute de celui-ci, il est affecté en juillet 1943 au détachement des dérailleurs sous le pseudonyme de Julien. Le 23 septembre 1943, Léon Goldberg, Joseph Boczov et deux autres combattants FTP-MOI prennent un train à destination de Brie Comte Robert (Seine-et-Marne). De là, ils se rendent à Coubert où ils effectuent un sabotage sur la voie ferrée. Le lendemain ils reprennent le train à Lieusaint pour rentrer à Paris.

Le 21 octobre 1943, Léon Goldberg, Joseph Boczov, Mosze Fingercweig, Jonas Geduldig dit Martiniuk, Thomas Elek et un sixième résistant, assurent une mission de sabotage sur un convoi allemand sur la ligne Paris-Troyes, à Grandpuits près de Mormant (Seine-et-Marne). Dans la nuit du 25 au 26 octobre, ils attaquent un train se composant de 51 wagons dont 27 seront détruits et obstrueront les deux voies. Les dégâts occasionnés sont lourds : destruction de blé, de bois, de divers colis et de moteurs d'avions. Deux convoyeurs militaires allemands sont tués et le chef de train est légèrement blessé. Après le déraillement, au lieu de quitter immédiatement les lieux, trois combattants, dont Goldberg, auraient circulé le matin dans Mormant. Alertée par le sabotage, la police envoie sur place le commissaire Bozon, de Melun, et une équipe d'inspecteurs. Les trois hommes sont interpellés et transférés à la BS2 qui reconnaît immédiatement deux des « terroristes » qu'ils filent depuis quelques temps dont Goldberg. Lors de son arrestation, Goldberg est trouvé en possession d'un "pistolet automatique de fabrication américaine, de marque Savage, 7mm65, chargé de 10 cartouches".

Condamné à mort le 18 février 1944 pour action de franc-tireur, Léon Goldberg est fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1944. Selon le rapport de la BS2, il aurait participé à 12 déraillements ou tentatives depuis le 10 juillet 1943. La perquisition effectuée à son domicile a permis la découverte de matériel destiné à confectionner des engins explosifs.

Le 16 janvier 1948, la commission nationale d’homologation des grades obtenus au titre des FFI statue pour le maintien de Léon Goldberg dans le grade de sergent-chef. 


Auteur : Fabrice Bourrée

Sources et bibliographie :

Archives de la Préfecture de Police :
- BA 2297 - Exécutions par les autorités allemandes, dossiers individuels des fusillés.
- GB 93 – Dossier Manouchian – Rapport sur les « arrestations de 67 militants appartenant à l’organisation communo-terroriste du MOI », 3 décembre 1943.
- GB 137 – Affaire Davidowicz (dont procès-verbal d’interrogatoire de Léon Goldsberg du 26 octobre 1943)

Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 261 717
Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Paris, Perrin, 2018
Pages de gloire des vingt-trois, Comité français pour la défense des immigrés, Paris, 1951.
David Diamant, Combattants héros et martyrs de la Résistance, Paris, Editions Renouveau, 1984.
Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l'étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance, Paris, Fayard, 1989. http://leon.goldberg.free.fr