Arnolfo dit Roger Landini

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, fonds Carmagnole-Liberté Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

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Contexte historique

Arnolfo Landini est né le 10 septembre 1914 à Torneilla, commune de Roccastrada, en Italie. Alors qu’il n’a que dix ans, sa famille émigre en France et s’installe dans le Var où ses parents sont des membres actifs du Parti communiste. En 1931, Arnolfo Landini, désormais prénommé Roger, travaille à Saint-Raphaël (Var) comme ouvrier granitiste. Depuis 1930, il milite activement au sein des Jeunesses communistes dont il devient un responsable départemental. Début 1939, repéré par la police comme un propagandiste agissant au sein du camp de réfugiés espagnols à Fréjus, il est menacé d’être reconduit à la frontière.

En novembre 1939, Roger Landini souhaite s'engager dans l’armée française. Ressortissant italien, il est requis civil pour conduire les camions de l’armée dans la région de Saint-Maximin (Var). En juillet 1940, il est renvoyé dans ses foyers où, peu de temps après, il est arrêté comme communiste par les autorités de Vichy. Écroué à la prison de Draguignan il est libéré deux mois après.

En septembre 1940, il entre dans la Résistance où il mène une activité ininterrompue jusqu’à la Libération. Il commence par distribuer des tracts mais rapidement il s’engage dans la lutte armée. En décembre 1940, accompagné d’un camarade, il fait dérailler un convoi de marchandises en partance pour l’Allemagne dans le triage de Fréjus-Plage. Début 1941, il met sur pied l’Organisation Spéciale (OS) du Parti communiste dans son secteur, préfiguration des Francs-tireurs et partisans (FTP). Le 12 octobre 1942, il organise le sabotage par « détirefonnage » d’un train de marchandise allemand, entre Cannes et Saint-Raphaël et participe à la préparation des manifestations du 11 novembre 1942. Le 12 novembre 1942, l’armée italienne occupe Saint-Raphaël. Cet événement modifie l’action de la Résistance communiste qui s’attaque désormais directement aux forces d’occupation. Membre des FTP du Var, il prend part à de nombreux coups de main armée contre les troupes italiennes tandis que les sabotages des lignes téléphoniques se multiplient. En accord avec les FTP de Brignoles (Var), Roger Landini organise le sabotage de la mine de bauxite « le Pélicon » dont la production était destinée à l’Allemagne. Le 12 février 1943, cette opération est un succès puisque la mine est à l’arrêt durant plusieurs jours.

Le 12 mai 1943 à Saint Raphaël, Roger est arrêté en même temps que son père Aristide par des carabiniers italiens lors d’un transport d’armes pour la Résistance. Torturé, ayant perdu connaissance à plusieurs reprises, il simule la folie pour échapper aux supplices de ses bourreaux. Il est ainsi traîné de prison en prison durant huit mois (Saint Raphaël, Nice, Menton). Alors son père et lui sont déportés en Allemagne, ils parviennent à s’évader le 19 novembre 1943 à la gare de Dijon grâce à la complicité de cheminots. Roger Landini entre dans la clandestinité et rejoint un maquis creusois.

Début 1944, les FTP-MOI de Lyon composés en grande partie de jeunes combattants ont besoin de cadres aguerris. Le 6 février 1944, Roger Landini, alias Louis, est transféré à Lyon où il rejoint les hommes du bataillon FTP-MOI Carmagnole. Nommé commissaire aux effectifs du bataillon Carmagnole, il organise et participe aux nombreuses actions armées contre les troupes allemandes et les entreprises qui travaillent pour l’effort de guerre du IIIe Reich. Ainsi, de février 1943 au 23 août 1944, le bataillon Carmagnole totalise pas moins de 240 actions, soit une moyenne de treize actions par mois.

Le 6 juin 1944, il devient l’adjoint militaire du maquis de la Croix-de-Ban auprès d’Ignaz Krakus (alias Roman). Fin juillet 1944, devant l’état d’épuisement de Roger Landini, atteint d’une hernie, le commandement inter régional l’envoie se reposer dans la Creuse où réside le reste de sa famille. Cependant, dès son arrivée, l’État major inter régional des FTP lui demande de remettre à plus tard sa convalescence pour devenir l’adjoint du commandant Lemasson qui dirige le sous secteur C à Aubusson et il participe ainsi aux combats de la libération de la Creuse. Il continue à servir dans cette formation jusqu’au 18 octobre 1944 date à laquelle il est démobilisé.

Fin 1944, il rentre à Saint-Raphaël où il exerce le métier d’entrepreneur mosaïste. Son charisme et son rôle durant la guerre font qu’il est nommé responsable régional de l’Association des Anciens FTP et qu’il est élu secrétaire de la section du PCF à Saint Raphaël. En 1947, il obtient la nationalité française. Il décède le 19 octobre 1962 à Saint-Raphaël.


Auteur : Frantz Malassis

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes, dossier individuel de Roger Landini, GR 16P 335503
Notice LANDINI Roger [LANDINI Arnolfo] par Jean-Pierre Besse, version mise en ligne le 6 septembre 2011, dernière modification le 1er juin 2017.
Claude Collin, "Les francs-tireurs et partisans de la main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) en zone sud", in Le monde juif. Revue d’histoire de la Shoah n°152, septembre-décembre 1994.