Rodophe Furth

Légende :

Rodolphe Furth photographié le 6 septembre 1943

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection famille Furth Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : 6 septembre 1943

Lieu : France

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Contexte historique

Né le 21 janvier 1918 à Strasbourg, Rodolphe Furth est ingénieur. Il se trouve dans le Sud-Ouest au moment de la débâcle. Dans cette région où les Juifs alsaciens sont venus se réfugier, il travaille dans une exploitation agricole puis il est sollicité pour donner des cours de mathématique à Toulouse pour l’Organisation reconstruction travail (ORT) en 1941. Alexandre Kovarski, directeur administratif de l’ORT, lui confie la direction de l’école de Toulouse.

Il rencontre David Knout, l’un des fondateurs de la Main Forte, une organisation sioniste venant en aide aux détenus des camps d’internement, qui l’enrôle dans cette organisation et lui fait prêter serment de fidélité. Chargé du recrutement, c’est lui qui présente Ernest Lambert, un camarade d’école, à David Knout et le fait ainsi entrer dans l’organisation clandestine. C’est également Furth qui fournit à Knout son premier revolver.

Au début du mois de janvier 1942, ce groupuscule se transforme en un groupe militaire, l’Armée Juive (AJ), qui se donne pour but de permettre à certains Juifs de quitter la France tout en menant des actions armées contre l’occupant. Dans ce contexte, il arrive plusieurs fois à Rodolphe Furth d’héberger dans les locaux de l’ORT de Toulouse des Juifs étrangers. Il maquille des cartes d’identité, confectionne l’un des premiers tampons de l’Armée juive permettant d’établir de fausses cartes d’identité. Il cherche, chez l’habitant, des planques pour les personnes que l’AJ tente de protéger.

Au printemps 1943, l’école de l’ORT de Toulouse doit fermer ; en effet, depuis la fin de l’année 1942, la région est occupée par les troupes allemandes. Furth est envoyé à Mégève (Haute-Savoie), en zone italienne, par la direction générale de l’ORT, pour fonder une nouvelle école. Tout en poursuivant son activité d’enseignant, il effectue de nombreuses missions clandestines : recrutement des combattants, acquisition d’armes, mise à l’abri de personnes menacées. La capitulation italienne en août 1943 et l’arrivée des Allemands dans la zone entrainent la fermeture de son école. Rodolphe Furth part alors pour Grenoble où il reste jusqu’en janvier 1944. Il y mène une intense activité de recrutement et envoie de nombreux jeunes à Toulouse, d’où ils sont ensuite dirigés vers le maquis de la Montagne Noire.

Le 7 janvier 1944, il gagne Lyon et reprend le recrutement en lien avec Ernest et Anne-Marie Lambert. Il gère également des courriers et des fonds venus de Suisse en tant que trésorier de l’Armée juive. Arrêté le 27 juillet lors d’une rafle organisée par le PPF, il parvient à s’enfuir et reprend ses activités. Fin août 1944, il participe aux combats de la Libération de Lyon. Pour son action, Rodophe Furth est décoré de la croix de guerre 1939-1945.


Auteur : Alexandre Bande

Sources et bibliographie :
Service historique de la Défense, Vincennes : GR 16P 237101 (dossier d'homologation) ; 2010 PA 52 (fonds du MLN).
Mémorial de la Shoah, Paris : DLXI – 27, témoignage de Rodolphe Furth
Organisation juive de combat – France – 1940-1945, Paris, éditions Autrement, 2008.
Site web du Mémorial de la Shoah