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Ordre du jour n°2 du COmité Militaire d'ACtion (COMAC), 21 juin 1944

Légende :

Ordre du jour du COMAC n°2, daté du 21 juin 1944

Genre : Image

Type : Document

Source : © Archives nationales Droits réservés

Détails techniques :

Document dactylographié de deux pages.

Date document : 21 juin 1944

Lieu : France

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Analyse média

Rappelant que le Comité Militaire d'Action demeure la plus haute autorité régissant l'action des FFI, ce document constitue la feuille de route des troupes françaises. Il a été rédigé quinze jours après le débarquement de Normandie du 6 juin. Les troupes sont à cette occasion félicitées de leur efficacité dans le harcèlement des troupes ennemies à l'arrière et sont invitées à poursuivre le combat avec la même intensité dans l'avenir proche.


Paulina Brault

Contexte historique

Le 1er février 1944, le Comité central des mouvements de Résistance créé une commission d'action (COMIDAC) pour diriger les Forces Françaises de l'Intérieur (FFI) nouvellement constituées, en les plaçant sous le contrôle des mouvements de Résistance. Cette commission est composée de Maurice Chevance (mouvements de zone Sud), Jean de Vogüé (mouvements de zone Nord) et Pierre Villon (Front national). Assistent à ces séances Marcel Degliame (Action immédiate), le général Dejussieu (Etat-major national des FFI) et Louis-Eugène Mangin (délégué militaire national par intérim, représentant le Comité français de Libération nationale).

Dès sa formation, le COMAC fut l'objet de deux sortes de critiques. La première tint à sa composition. Deux membres sur trois étaient en effet communistes (Villon) ou proche du PC (Kriegel-Valrimont), proportion qui n'était pas représentative de la répartition des forces armées de la Résistance. En outre, le troisième membre, Jean de Vogüé, quoique industriel et homme de droite, se trouvait en parfait accord avec les précédents. Comme eux, il était partisan "d'éviter la main-mise exclusive du commandement allié sur les FFI", de "faire triompher l'insurrection nationale", de "prouver ainsi que la Résistance française a été capable de concevoir et de réaliser avec l'appui de tout le peuple français entraîné par les appels du CNR, la libération intégrale de la plus grande partie du territoire". Aristocrate d'origine, il ne craignait pas de se référer à 1793. Cette convergence des cultures insurrectionnelles assurait la cohésion du COMAC, mais suscitait aussi les critiques des membres du CNR, du Parti socialiste comme des autres mouvements de zone nord, qui craignaient les représailles sur la population civile et souhaitaient que l'insurrection ne soit pas déclenchée sans coordination préalable avec les Alliés.

Le 13 mai 1944, le Conseil National de la Résistance décide que la Comidac relève désormais de son autorité, sous le nom de Comité d'action militaire (Comac), qui devient l'"organisme de direction et de commandement des FFI". Le Comac est composé des trois "V" :  Pierre "Villon", "Valrimont" (Maurice Kriegel), tous deux communistes et "Vaillant" (Jean de Vogüé).

Défenseur vigoureux de l'action immédiate, le Comac, par ses multiples directives, a donné une forte impulsion à la lutte armée en France, sans renoncer cependant à la subordonner aux plans d'action alliés. Le Comac s'illustra notamment lors de la libération de Paris, ce qui a également permis à Kriegel-Valrimont d'obtenir du général Leclerc que Rol-Tanguy co-signe l'acte de reddition du général Von Choltitz, le 25 août 1944. Là, le symbole rejoignit la réalité.

Le COMAC finit par disparaître en janvier 1945 lorsque le Comité central du PCF appela au "retour à l'ordre républicain" et que le Gouvernement Provisoire de la République Française supprima la direction FFI du ministère de la Guerre.


D'après François Marcot, Dictionnaire historique de la Résistance, Robert Laffont, 2006 et Claire Andrieu " le COMAC", in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.