Remise de la Médaille de la Résistance à Thônes

Légende :

Remise de la Médaille de la Résistance à la Ville de Thônes

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Amis du Val-de-Thônes - Photo F. Rey Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : 2 décembre 1945

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Haute-Savoie - Thônes

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Analyse média

Le 2 décembre 1945, le général Doyen, gouverneur de Lyon, remet la Médaille de la Résistance à la Ville de Thônes.

Sur cette photographie, M. Haase, maire de Thônes, tient le coussin aux armoiries de la Ville sur lequel le général Doyen vient d'épingler la Médaille de la Résistance.
Aux côtés de M. Haase, de gauche à droite, se tiennent :
- Raymond Herrass, chef du groupe franc départemental, qui vient de recevoir la Légion d'honneur,
- Madame Veuve Atrux-Granti Camille, dont le mari a été tué lors du bombardement allemand de Thônes en août 1944,
- Madame Veuve Quéré Emile, dont le mari a été abattu le 28 mars 1944 à Montremont par les Allemands pour avoir abrité des maquisards en fuite,
- Madame Laruaz, mère de Georges, tué par la Milice à Thônes le 5 février 1944,
- Monsieur Quetand, père d'Eugène, maquisard des Glières exécuté par des soldats de la Wehrmacht le 30 mars 1944,
- Monsieur Zanaroli Marcel, chef des services de renseignement des FFI de Haute-Savoie,
- Monsieur Léon Fournier, agent de renseignement,
tous décorés de la Croix de guerre. 


Le 3 décembre 1945, Le Progrès se fait l'écho de cet événement : "Thônes est aujourd'hui en liesse, parée de ses plus beaux atours ; des drapeaux ornent à profusion les maisons que domine le vieux clocher ; le vent agite les emblèmes américains et anglais, les mêmes qui furent audacieusement accrochés un certain soir où sévissait l'occupation. Tout à côté se détache une oriflamme tricolore sur laquelle s'inscrit dans un V la croix de Lorraine et qui fut également hissée pendant l'Occupation. (...) Le général Doyen s'avance au milieu de la place ; cependant que le commandant Chellandon donne lecture de la citation décernée à l'héroïque cité, le général épingle la Médaille de la Résistance sur un coussin brodé aux armes de la Ville, que lui présente le maire, M. Haase." 


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Documents communiqués par l'association des Amis du Val-de-Thônes.
CD-ROM La Résistance en Haute-Savoie, AERI, 2006.

Contexte historique

Haut lieu de la Résistance dès 1942, Thônes est située au sud du plateau des Glières. La commune est l'objet de nombreuses incursions ennemies. C'est là que la Résistance abat à l'Hôtel du Midi, le 23 novembre 1943, Gaston Jacquemin,chef départemental de la Milice, ainsi que son adjoint,Franck.
Le 5 février 1944, une rafle de la Milice provoque de nombreuses arrestations, la mort de Georges Laruaz et l'internement et la déportation de 18 personnes. André Laruaz, Robert Cilquin et André Rollin décèdent en camp de concentration. 
En mars 1944, Thônes devient le Poste de Commandement (PC) de la 157e division alpine de la Wehrmacht pendant l'opération Korporal contre les Glières. Elle voit s'installer dans ses murs la Gestapo, au Villaret, où neuf jeunes sont fusillés.
C'est sur son territoire communal que, grâce au courage de son maire, les morts des Glières sont enterrés dans le cimetière de Morette.
Enfin, les 3 et 4 août 1944, un bombardement allemand sur Thônes et les Villards-sur-Thônes fait 26 blessés et 14 morts : Joseph Chaix, Mme Collomb, Ernestine Quétant, Camille Atrux, Jeanne Mauris, Edouard Favre-Félix, Jean-Louis Rey, Rosalie Uglietti, Marthe Kaiser, Anne Poline, Antoinette Veyrat, Françoise Donzel, Madame Vallanzasca et sa fille.

La Médaille de la Résistance lui a été décernée par décret du 15 octobre 1945. Le 11 novembre 1948, la ville est citée à l'ordre du corps d'Armée et reçoit la Croix de guerre avec étoile de vermeil (décision n° 78). 


Sources : CD-ROM La Résistance en Haute-Savoie, AERI, 2006.