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Stèle Albert Briand, St-Marcel-d'Ardèche

Légende :

Stèle Albert Briand située place du Portail, à l'entrée du village de Saint-Marcel-d'Ardèche

Cenotaph for Albert Briand, place du Portail, Saint-Marcel-d'Ardèche

Genre : Image

Type : Stéle

Producteur : Jean-Louis Issartel

Source : © Jean-Louis Issartel Droits réservés

Détails techniques :

Photographies numériques.

Date document : 2010

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Saint-Marcel-d'Ardèche

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Analyse média

Cette stèle fut érigée en 1945 par la municipalité nouvellement élue en hommage au maire précédent, Albert Briand, assassiné traîtreusement par les miliciens le 20 août 1944 comme le mentionne bien par ailleurs une plaque apposée par le Comité de Libération dans une salle de la mairie et transférée depuis sur la façade (voir photographie en verso). L’inscription sur la stèle indique "Victime de la barbarie nazie", ce qui peut laisser supposer un crime commis par les Allemands. Il est vrai que les miliciens bien que "français" avaient opté avec fanatisme pour l’idéologie nazie…

Nous sommes en présence des quelque 120 lieux de mémoire balisés en Ardèche par de modestes stèles ou noms de rues. Ceux-ci ne donnent pas lieu à des cérémonies commémoratives annuelles à la date où s’était produit l’événement, mais beaucoup sont honorés, comme à Saint-Marcel, par des dépôts de gerbes à l’occasion de la fête officielle de la victoire du 8 mai 1945. (1)

 

 

(1) C’est le cas par exemple dans cette partie sud du département : 
- de la stèle dite de "Sous-Roche", commune de Ruoms (gerbes déposées par la municipalité et les associations d’anciens résistants et combattants). 
- de la commune de St-Remèze, stèle du lieu-dit "Patroux" en hommage à un jeune résistant vallonnais mort au combat le 6 juillet 1944 et devant une plaque sur un immeuble du village en souvenir de quatre soldats F.F.I. assassinés par les Allemands le 22 août. 

 

This cenotaph was erected in 1945 by the newly elected town government of Saint-Marcel in memory of its former mayor, Albert Briand who was mercilessly assassinated by the Vichy militia on August 20th, 1944. A plaque formerly placed in the mayor’s office by the Comité de Libération has been since transferred to the monument.

The cenotaph reads “Victim of Nazi Barbary”, which suggests that Briand’s death may have been organized by the German forces, as the militia of the Vichy government shared ideologies with Nazi forces.

This monument in particular like many others, is not celebrated by an annual ceremony but instead by laying a wreath at its base on May 8th in commemoration of V-Day.


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski

Contexte historique

A partir du 20 août 1944, suite au débarquement des Alliés sur les côtes méditerranéennes, les troupes allemandes qui occupent la région du Languedoc ont l’ordre de battre en retraite vers le nord pour éviter d’être prises en tenaille. Des colonnes de 12 à 15 000 hommes empruntent les routes du sud Ardèche et multiplient les exactions : pillages, incendies, viols, assassinat de civils. Elles entraînent avec elles les éléments "français" qui ont opté pour l’idéologie nazie et se sont enrôlés dans la milice ou la L.V.F. (Légion des Volontaires Français contre le bolchévisme). Ceux-ci sont souvent à l’initiative des crimes de guerre. Le 23 août, à St-Marcel-d’Ardèche, un milicien (sans doute originaire de la région) se présente chez Monsieur Briand, bien connu pour son attachement aux valeurs républicaines. Arborant un brassard tricolore, il lui demande de participer au ravitaillement des résistants. Le maire, tout heureux de l’arrivée - croit-il - des F.F.I., acquiesce. Il est abattu sans autre forme de procès par le milicien sous les yeux de son épouse traitée de "chienne" (voir relation des faits dans le n° 8 du journal de l’A.S. La IVeRépublique).

Le 26 août, dans la ville voisine de Bourg-St-Andéol, le Docteur Tzelepoglou est assassiné selon un scénario semblable.

Starting on August 20th 1944, following the landing of Allied forces along the Mediterranean, German occupying forces in the region of Languedoc were given the order to retreat northward in order to avoid being overtaken by the Allies. German units of 12-15,000 men took up the roads of Ardèche where they looted, pillaged and burned every village and killed innocent civilians on their way, to cause maximum destruction even despite their looming surrender. With these units were French militiamen from the Vichy government, French Volunteer Legion against Bolshevism or, L.V.F. (Légion des Volontaires Français contre le bochévisme), who also took part in the war crimes committed by the German forces. On August 23rd in Saint-Marcel-d’Ardèche, a militiaman arrived at the house of Mr. Briand, who was well known for his strong belief in republican values. The militiaman, sporting a tricolor armband asked Mr. Briand if he would be willing to help resupply the Resistance forces. The mayor happily agreed under the pretense that the man was apart of the F.F.I. But he was instead shot at point blank range while his wife, who had been called a "whore" looked on in horror.

Several days later on August 26th in the neighboring town of Bourg-Saint-Andéol, the Doctor Tzelepoglou was killed in a similar attack carried out by the militia. 


Raoul Galataud

Traduction : Sarah Buckowski