Analyse média

Dans son témoignage, le Dr Hector Descomps explique le contexte dans lequel ont été crées plusieurs organisations médicales liées à la Résistance. Il commence par rappeler que la plupart des médecins, quoique anti-allemands, étaient généralement pro-vichystes. Tandis qu'existait déjà en zone Sud le Comité national des Médecins, créé par Robert Debré, Descomps relate de la tentative d'un groupe de médecins et d'étudiants en médecine de se rapprocher, en novembre 1942, de l'Organisation Civile et Militaire (OCM), seule organisation militaire en contact, à cette période, avec Londres et le général de Gaulle, par l'intermédiaire de Maxime Blocq-Mascart. Sans que le projet n'aboutisse, Descomps explique avoir finalement créé, aux côtés du Dr Leibovici, le Front national des Médecins, " à tendance de gauche" et qui co-existait avec le Service de Santé de la Résistance (SSR), plutôt de droite.
En mai ou juin 1943, nous explique Descomps, le docteur Leibovici fut contacté par le CNR, en vue de la fusion des différents organismes médicaux en une seule entité, le Comité des Médecins résistants ou Comité médical de la Résistance (CMR). Une fois le CMR établi, restait à élaborer un plan d'ensemble et de nommer les responsables régionaux du CMR, qui, plus tard, allaient créer les comités médicaux départementaux. C'est ainsi que le CMR allait mettre sur pied un centre de secours pour les maquis et les groupes d'Action Immédiate (AI), un centre de chirurgie et la production de faux certificats en masse, dans le cadre de la lutte contre le STO.

Enfin, le Dr Descomps disculpe le docteur Serge Huard, ministre de la Santé sous Vichy entre 1940 et 1942, année de sa démission en expliquant que celui-ci aura tout fait pour renseigner et aider la Résistance, précisant que lui-même s'était fait informer par Huard tout au long de sa présence au gouvernement.

 

Quant à la note rédigée au sujet du Dr Descomps (cf. album joint), elle dépeint un homme très engagé à gauche, "communisant" d'abord, avant d'adhérer au Parti communiste et amère vis-à-vis des attentistes en général et des médecins résistants de droite en particulier.