Portrait du capitaine Gaston Vernier, capitaine

Genre : Image

Type : Portrait

Source : © Collection famille Vernier Droits réservés

Détails techniques :

Photographie argentique en noir et blanc.

Date document : octobre 1944

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Drôme - Montélimar

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Analyse média

Portrait du capitaine Gaston Vernier, capitaine "Valière", ayant commandé la 17e compagnie du 4e bataillon AS (Armée secrète). Photo prise à sa réintégration dans l'armée de l'air en octobre 1944.



Contexte historique

En 1941, l'adjudant-chef Gaston Vernier ("Valière"), pilote de chasse, refuse de continuer à servir au sein de l'armée d'armistice. Il démissionne de l'armée de l'Air et n'accepte aucune des situations que le régime de Vichy lui offre.

En 1942, sensibilisé par la propagande gaulliste, il effectue des démarches pour rejoindre Londres en franchissant la frontière avec l'Espagne. Mais il n'y parvient pas. Au début de l'année 1943, il participe, à Lyon, à une réunion de dix pilotes en vue d'organiser un départ clandestin par avion et, une fois encore, le projet avorte. Il noue alors une relation avec Davin de Marsanne.

En juillet 1943, Charles Molher ("Duvernois"), chargé des groupes-francs de la région R1, lui confie la responsabilité de ceux de la Drôme qui ne sont encore qu'à l'état embryonnaire. Il accepte, ce qui le conduit à abandonner un projet de stage de chef de centre de vol à voile à Grenoble.

Il met alors sur pied plusieurs maquis : à Saoû, où il existait déjà quelques éléments, à Bourdeaux et à Combovin. Des comités y sont organisés pour assurer le ravitaillement des jeunes patriotes.

Grâce à Vivier-Merle, grand syndicaliste lyonnais caché à Montélimar, il obtient 300 paires de chaussures de M. Trocellier de Valence. À Montélimar, Gaston Vernier installe son PC chez M. Brunet qui devient son adjoint. À vélo, il parcourt les routes pour se rendre à Saoû, Bourdeaux, Combovin et Valence.

Chaque mardi, il reçoit Dubas, l'agent de liaison, qui, courageusement, lui apporte les ordres de l'état-major de Lyon. Lucien Paradal, son précieux auxiliaire, sillonne sans arrêt les routes à moto pour les transmettre aux maquis.

En février 1944, activement recherché par la Gestapo, il doit se réfugier momentanément dans l'Ardèche et il commence à rechercher un remplaçant.

En mars 1944, Drouot ("Hermine") lui demande de lui passer les maquis en compte. Toutefois, il conserve la charge d'organiser les groupes sédentaires à Montélimar et dans la région. Ceci le conduit à faire connaissance de Gaston Sallier, de L'Homme-d'Armes, sous-lieutenant aux gardes voies et communications, qu'il choisit pour lui succéder. À cet effet, il le présente à Drouot et lui détaille l'organisation mise en place. Quinze jours plus tard, Sallier est pris par la Gestapo en gare de Montélimar.

Au cours du mois d'avril, il met sur pied les groupes-francs "Fayette" et "Henri" tout en supervisant le groupe-franc FTP (Franc-Tireur et partisan) "Blanc". Il organise un dépôt d'armes parachutées à la ferme de René Fayette à L'Homme-d'Armes. Pendant huit jours, un groupe d'Allemands s'installe, dans cette ferme, à proximité de la cache d'armes qui n'est pas dévoilée. Les armes sont transportées à l'aide de tombereaux recouverts de fumier et distribuées aux groupes-francs de Montélimar.

Le 25 mai 1944, il compte sous ses ordres : 60 maquisards AS, 30 FTP, 20 sédentaires AS à La Coucourde et le maquis Caillet à Mirmande. Le 6 juin 1944, marque l'entrée en action de ses équipes de dynamiteurs. Au cours du trimestre, la voie de chemin de fer de la rive gauche du Rhône va sauter fréquemment avec plus ou moins de dégâts dans le secteur compris entre Châteauneuf-du-Rhône et Loriol.

Le 20 juillet 1944, le capitaine "Valière" s'installe en lieu fixe, abrité des observations aériennes sous des huttes, en forêt de Marsanne.

Le 13 août, il est placé sous les ordres du capitaine "Bernard" commandant le 4e bataillon AS. Commandant la 17e compagnie, il accompagne les GI du 141e RI de la 36e DI états-unienne.

Pour "Legrand" et le préfet Pierre de Saint-Prix, Gaston Vernier est "très marqué par la discipline militaire mais avec un je ne sais quoi de fantasque qu'il tenait de son arme, l'Aviation."

À la Libération, Vernier devient chef de l'aérodrome d'Ancône.


Auteurs : Pierre Balliot
Sources : Balliot Pierre, Le Chaudron, bataille dite de Montélimar, édition par l’auteur, 2007.