Pierre Commin

Légende :

Pierre Commin, vice-président du Comité départemental de libération de Seine-et-Oise

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Office universitaire de recherche socialiste (OURS) Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique

Lieu : France - Ile-de-France

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Contexte historique

Pierre Commin naît le 3 janvier 1907 à Saint-Martial (Haute-Vienne) dans une famille paysanne modeste. Son père, métayer, a été obligé de quitter la terre pour aller travailler en usine. Élève au lycée de Bellac, il y est initié au socialisme par un de ses enseignants, puis, à l'issue d'études supérieures et techniques, il obtient un diplôme d'ingénieur et exerce la profession d'ingénieur-conseil.
Adhérent du Parti socialiste SFIO en 1930, tout d'abord secrétaire de la section de Montreuil (Seine), il s'installe en Seine-et-Oise où il devient rapidement un militant de premier plan. Aux législatives de 1936, il est candidat SFIO dans la circonscription de Pontoise, puis au conseil général en octobre 1937.
Collaborateur régulier de Jean Zyzomys, leader de la tendance "la Bataille Socialiste", au congrès de Royan en juin 1938, Pierre Commin accède à la direction nationale du parti (CAP) et siége au comité national mixte des Jeunesses socialistes. Il démissionne de la CAP en septembre 1938.
On ignore l'action de Pierre Commin dans les premières années de la guerre, si ce n'est qu'il participe à la campagne de France. On le retrouve en 1943, sous le pseudonyme de "Darbois", comme chef départemental (Seine-et-Oise) du mouvement Ceux de la Résistance qui a subi peu auparavant de très grosses pertes. Le témoignage de Léo Hamon laisse à penser qu'il a été désigné à cette fonction par l'intermédiaire de Pierre Stibbe, ancien militant de la SFIO puis du PSOP.
Il représente le mouvement au sein du Comité départemental de Libération (CDL), dont il est également vice-président. Il préside par ailleurs la commission "administration et justice" du CDL et désigne les membres des commissions de triage des internements, jouant ainsi un rôle essentiel dans le contrôle de l'épuration. Il contribue enfin à la reconstitution de la commission administrative SFIO de la Seine-et-Oise dans la clandestinité.
Le préfet, dans un rapport du 15 novembre 1944, le décrit ainsi : "Homme intelligent et courtois, bon orateur, manoeuvrier habile, une influence considérable au CDL. Très ménagé par les communistes pour l'empêcher de devenir le chef d'une coalition hostile et ménagé par les modérés". De fait, Commin semble être plutôt sur des positions unitaires à cette étape. Ainsi, responsable départemental et membre du bureau national du mouvement Ceux de la Résistance, il intervient au congrès de la région parisienne, le 9 décembre 1944 pour s'élever contre la politique de division et contre une fusion partielle avec le MLN, en demandant une "fusion totale" des mouvements de Résistance.
Au congrès national de la SFIO d'août 1945, il intervient sur les rapports du parti avec les mouvements de la Résistance pour, au nom de sa fédération, formuler des réserves envers l'alliance avec l'UDSR.
En septembre 1945, Pierre Commin est élu conseiller général du canton de Mantes-Gassicourt (devenue Mantes-la-Jolie) sur le siège autrefois détenu par Gaston Bergery et désigné à la vice-présidence de l'Assemblée. En novembre, il est élu député à la première Assemblée constituante (1945-juin 1946). Battu à la deuxième Constituante, il se représente sans succès aux législatives à la députation. Commin s'engage totalement dans la vie de la SFIO. L'un des patrons de fait de la fédération socialiste de Seine-et-Oise, il contribue à la reconstruction d'une tendance située "à gauche" du parti, face à la direction de Daniel Mayer soutenue par Léon Blum. Signataire de la motion dite de "Redressement" conduite par Guy Mollet, il est élu au comité directeur du parti en juin 1947 et accède aux fonctions de secrétaire général adjoint du parti, poste qu'il conserve jusqu'à son décès.
Journaliste et permanent politique, il combat sans concession les militants communistes durant la Guerre froide, se ralliant à la Troisième Force, à la construction européenne et à l'ancrage atlantique de la France. En mai 1952, il est élu sénateur de Seine-et-Oise après l'invalidation du communiste Auguste Chrétienne. À ce titre, en 1953, il défend les positions de la majorité de son parti favorable à la Communauté européenne de défense.
Pierre Commin assure l'intérim du secrétariat général de la SFIO, de février 1956 à juin 1957 lorsque Guy Mollet devient chef du gouvernement. Il défend les positions du parti durant la guerre d'Algérie, mais s'oppose au ralliement au général de Gaulle en votant le 1er juin 1958 "Non" à l'investiture avec la majorité du groupe parlementaire. Réélu sénateur le 8 juin 1958, il décède le 24 juin 1958, d'une crise cardiaque.
Chevalier de la Légion d'honneur au titre militaire, il était décoré de la croix de guerre 1939-1945 et titulaire de la médaille de la Résistance avec rosette.


Gilles Morin in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004.