Cécile Rol-Tanguy évoque le rôle de son mari, Henri Rol-Tanguy

Légende :

Témoignage recueilli par l'équipe de Mémoire et Espoirs de la Résistance

Genre : Film

Type : Témoignage vidéo

Source : © Mémoire et Espoirs de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Durée : 2 minutes 37 s

Lieu : France - Ile-de-France - Paris

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Contexte historique

Fille de Germaine Jaganet et François Le Bihan, Cécile naît le 10 avril 1919 à Royan. Son père François, déporté, meurt le 19 septembre 1942, d'après le certificat de décès établi au camp d'Auschwitz. Syndicalisté, membre de la SFIO, le père de Cécile avait opté pour le Parti communiste après le congrès de Tour et militait très activement notamment au Secours rouge international. Avec son épouse, il hébergeait, au domicile familial, de nombreux responsables communistes étrangers, en séjour ou en transit. C'est dans ce milieu que grandit Cécile qui obtient son brevet élémentaire à 16 ans. Après une formation de sténodactylo et un stage au secrétariat administratif du syndicat CGT de la CDPE, Cécile est prise comme dactylo au Syndicat des métaux de la région Parisienne, en novembre 1936. Elle participe aux activités des Comités d'Aide à l'Espagne Républicaine, grâce à son travail au syndicat des Métaux C'est là qu'elle rencontre Henry Tanguy, qui vient lui-même d'être appelé par Jean-Pierre Timbaud comme permanent à la commission exécutive du syndicat, responsable des jeunes métallos ; Germaine et Cécile Le Bihan adhèrent ensemble au Parti communiste, le ter janvier 1938.

En 1937, Henry s'engage dans les Brigades internationales en Espagne et Cécile devient sa marraine de guerre. Au retour d'Espagne, en avril 1939, ils se marient et auront quatre enfants. Antifascistes, en août 1940, ils entrent dans la clandestinité. Pendant toutes les années de guerre, cette résistante accompagne son mari dans le combat contre les nazis en se chargeant du travail de secrétariat, d'agent de liaison, prenant tous les risques inhérents à ces tâches. C'est elle qui, le 19 août 1944, tapera, sous la dictée du Colonel Rol, l'appel à l'insurrection des Parisiens. « J'ai pris ma place dans ce qui allait être notre combat à tous les deux. » explique Cécile Rol-Tanguy. En 1945, elle a été décorée de la médaille de la Résistance.

Après la guerre, Cécile et Henri consacreront toute leur énergie à perpétuer et honorer la mémoire de tous ceux qui ont laissé leur santé ou leur vie pendant ces années noires. Attentive aux combats menés par les femmes, elle participe aux actions en faveur du droit de vote des femmes, qui aboutiront en 1946. Cécile ne manquera jamais de rappeler le rôle des femmes, souvent anonymes, qui furent un rouage essentiel de la Résistance. 


Source : La Voix de la Résistance, septembre 2013.