Stèle en hommage aux FFI fusillés à Louvres

Légende :

Cette stèle est érigée à l'emplacement où furent fusillés par les Allemands quatre jeunes FFI de Montreuil venus récupérer des armes à Louvres.

Genre : Image

Type : Stèle

Source : © Département AERI de la Fondation de la Résistance Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Ile-de-France - Val-d'Oise - Louvres

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Analyse média

La stèle représente un hommes de dos, les mains sur la nuque. Cette représentation correspond tout à fait au témoignage de M. Sainte-Beuve : "ces malheureux avaient les mains derrière la nuque, ils les ont gardées jusqu’à la montée dans le camion". Elle porte l'inscription : "Honneur aux FFI. Ici ont péri quatre vaillants FFI faits prisonniers et fusillés par les Allemands le 29 août 1944 vers 21 heures, la veille de la libération de Louvres". Suivent les noms des 4 victimes.


Contexte historique

Le 29 août 1944, une unité d’infanterie allemande en repli occupe le village de Louvres. Ce même jour, ils arrêtent quatre jeunes résistants qui « venaient de Paris pour contacter un groupement local » (témoignage Bathomeuf). Après un interrogatoire sommaire, les quatre hommes sont exécutés. Leurs corps furent découverts le 30 septembre par M. Prudhomme.

Il s’agissait de :
- Henri Duc, né le 17 décembre 1923 à Paris, demeurant 104 boulevard Nationale à Vincennes.
- René Emile Remou, né le 9 octobre 1925 à Chatillon sur Loire, demeurant à Montreuil, 33 rue des Plâtrières.
- Roland Pommet, né le 29 octobre 1925 au Havre, demeurant 6 rue Victor Mercier à Montreuil.
- Paul René Boucherit, né le 5 août 1924 à Montreuil, y demeurant 66 rue Edoudard Vaillant.

Témoignage de Georges Sainte-Beuve, demeurant à Louvres : « La veille de la Libération, le mardi 29 septembre, les Allemands ont amené dans ma propriété quatre jeunes gens étrangers à la commune. Au bas de mon perron, à proximité de ma cuisine, ils ont subi un interrogatoire de 20 minutes. Etant enfermé dans ma cuisine et gardé par deux Allemands depuis 7h du matin jusqu’à 7h du soir, je n’ai rien entendu de l’interrogatoire. Par les fenêtres de la cuisine, j’ai vu les Allemands emmener les quatre jeunes gens vers ma basse-cour. De là, ils sont montés en camion pour une destination inconnue. Quelques instants après, j’ai entendu des détonations, derrière les écoles voisines de ma proipriété. J’ai appris leur sort et la découverte de leurs cadavres le lendemain par mon voisin. Je tiens à jouter qu’à leur arrivée dans ma propriété, ces malheureux avaient les mains derrière la nuque, ils les ont gardées jusqu’à la montée dans le camion. » (Audition de G. Saint-Beuve, brigade de gendarmerie de Louvres, 28/06/1945).

Selon l'historienne Alya Aglan, les quatre hommes appartenaient au groupe Panta du réseau Jade-Fitzroy. "Jade-Fitroy, réseau de l'Intelligence Service crée en décembre 1940 par Claude Lamirault, est désorganisé à la suite de plusieurs vagues d'arrestations dont celle de Lamirault en décembre 1943 et de sa femme Denise en avril 1944. Reconstitué de manière autonome en juillet 1944, sous le nom de "groupe Panta", dirigé par l'industriel Georges Tournon, il est rattaché au BCRA et participe à la Libération de Paris en facilitant par une activité de renseignement l'entrée des troupes alliées dans la capitale. L'activité réelle ne reprend que le 20 août 1944. Georges Tournon envoie au-devant de la 2e DB, retrouvée à Rambouillet, Alain Bussard et Renée Lichtig porter les renseignements collectés sur les défenses allemandes dans Paris et les environs. Le groupe Panta facilite ainsi la progression des troupes de Leclerc vers la capitale. Une fois installé dans la caserne de Latour-Maubourg, le Deuxième bureau de la 2e DB continue à recevoir les rapports réguliers du groupe Panta, collectés notamment par le jeune historien René Rémond et ses camarades de la rue d'Ulm, partis sonder à bicyclette les villages du nord et du nord-est de Paris. Quatre jeunes gens, arrêtés par les Allemands, sont fusillés le 29 août 1944, près de Louvres : René Boucherit, Roland Pommot, Emile Renou et Auguste Duc. Le réseau Jade-Fitzroy a donc payé un lourd tribut à la libération de Paris."


Auteur : Fabrice Bourrée
SourcesArchives départementales des Yvelines, 1604W12 (Service de recherche des crimes de guerre, affaire de Louvres).
Alya Aglan, "Le réseau Jade-Fitzroy" in DVD-ROM La Résistance en Ile-de-France, AERI, 2004