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Libération d'Allach, kommando de Dachau

Légende :

Cette photographie prise peu de temps après après la libération du camp d'Allach, kommando de Dachau, porte au verso la mention "1ère sortie des bagnes nazies, mai 1945". Assis sur le véhicule blindé, au milieu du groupe, se trouve Marcel Cochet.

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives privées Denise Cochet Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc

Date document : Mai 1945

Lieu : Allemagne

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Analyse média

Marcel Cochet est arrêté par la police judiciaire de Lyon le 18 juin 1943. Condamné par la section spéciale à 6 ans de réclusion, il est incarcéré du 18 juin 1943 au 17 juin 1944 à la prison Saint-Paul de Lyon puis à la centrale d'Eysses où il arrive le 9 décembre 1943. Il est déporté à Dachau puis Allach le 18 juin 1944. Marcel Cochet est rapatrié en France le 25 mai 1945. 


Fabrice Bourrée

Contexte historique

Créé en 1943 à l’ouest de Munich, le camp annexe d’Allach a compté jusqu’à 10000 détenus travaillant au profit des usines d’aviation de la firme BMW et voisinant avec des camps de travailleurs du STO et des camps de prisonniers de guerre. Il incluait également une fabrique de porcelaine. Le camp, qui vécut comme beaucoup d’autres, des instants d’angoisse extrême sur la conduite finale des SS, fut libéré le 30 avril 1945.

Témoignage de Joseph Sanguedolce : "Au matin du 29 avril, il n'y a plus de SS, les armes qui traînent sont récupérées par des détenus. Nous sommes coupés de l'extérieur, « la mort express » n'assure plus la liaison. Les cadavres commencent à sentir. Les charniers grossissent. Les risques d'épidémie se précisent. Le camp n'est plus ravitaillé, il y a moins d'une semaine de vivres même en maintenant le rationnement antérieur. A l'intérieur des Blocks, l'animation est grande. On se divertit, on chante, on prépare des drapeaux. Cette agitation cache mal l'anxiété qui nous étreint. Juste avant la tombée de la nuit, un sifflement suivi de détonations arrête nos ébats. Des obus tombent sur des baraques dans le camp des Juifs et celui des femmes. Il y a des morts et des blessés. […] Le camp est entre nos mains, mais les Américains ne sont toujours pas là. Le comité international a d'importantes dispositions à prendre pour tenter d'isoler l'épidémie de typhus qui ravage certains Blocks. Le nombre de morts augmente considérablement. Le 30 avril au matin, nous entendons un grondement de moteurs. Le bruit s'enfle, ce ne sont pas des avions : nous scrutons l'horizon. Au loin des tanks américains passent, bientôt, ils s'éloignent. Tout redevient calme, l'attente se prolonge. Soudain un cri, derrière les champs surgissent des soldats courbés, l'arme prête à tirer, ils avancent avec précaution. C'est une joie délirante. Des détenus pleurent, d'autres squelettes mus par on ne sait quelle force, avancent et veulent voir les libérateurs. Ce sera pour beaucoup d'entre eux, leur dernière satisfaction." (extraits de Joseph Sanguedolce, La résistance à Dachau-Allach, Médiris Productions, 1998).


Fondation pour la mémoire de la Déportation
Joseph Sanguedolce, La résistance à Dachau-Allach, Médiris Productions, 1998