Place Stéphane Hessel, Paris 14e

Légende :

La place située à l'intersection des rues d’Odessa, du Montparnasse, Delambre et du Boulevard Quinet, porte le nom de Stéphane Hessel. Elle a été inaugurée lundi 21 octobre 2013 par Bertrand Delanoë et Pascal Cherki en présence de Christiane Hessel, l’épouse de Stéphane Hessel, et de leurs enfants.

Genre : Image

Type : Nom de rue

Producteur : Claude Richard

Source : © Collection Claude Richard Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Lieu : France - Ile-de-France - Paris - Paris XIVe

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Contexte historique

Fils de Franz Hessel, essayiste et traducteur d’origine juive polonaise, et Helen Grund, fille de banquiers allemands qui inspira l’héroïne de Jules et Jim à Henri-Pierre Roché, Stéphane Hessel naît à Berlin le 20 octobre 1917. En 1925, il accompagne sa mère en France, pays dont il obtient la nationalité en 1937, année de son entrée à l’École normale supérieure. 

Mobilisé en septembre 1939, il est fait prisonnier par l’ennemi lors de la débâcle de juin 1940 mais s’évade et rejoint Marseille, où il aide Varian Fry, mandaté par Eleanor Rossevelt, l’épouse du président américain, à faire évader de France de plus de deux mille intellectuels européens.
Passé à Londres, via Oran et Lisbonne, en 1941, il s’engage dans les Forces aériennes françaises libres, où il est breveté navigateur de bombardier, en juin 1942. Toutefois Tony Mella le convainc de rejoindre le BCRA, où il devient son adjoint à la tête de la section Renseignement. 
En mars 1944, il est parachuté à Saint-Amand-Montrond dans le cadre de la mission « Greco », afin de fournir la Résistance intérieure en radios-émetteurs. Toutefois, il est arrêté à Paris, suite à une dénonciation, le 10 juillet suivant, et déporté, le 8 août, avec 36 autres agents français, belges et britanniques, à Buchenwald, où il échappe à la mort, avec Forest Yeo-Thomas et Harry Peulevé, grâce à l’intervention d’Eugen Kogon et d’Alfred Balachowsky, qui lui font prendre l’identité d’un autre détenu, Michel Boitel, mort du typhus. Transféré à Rottleberode puis Dora, il parvient à s’évader, après plusieurs tentatives, en avril 1945 lors d’un transfert vers Bergen-Belsen, et à rejoindre les lignes alliées à Hanovre. Engagé dans un régiment américain, il est de retour à Paris le 8 mai. 

Après la guerre, il entame une fructueuse carrière diplomatique qui le conduit de l’ONU, où il est associé à l’élaboration de la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Après un passage au sein du cabinet de Georges Boris sous le gouvernement Mendès France (1954-1955), il s’occupe des questions de coopération et de développement dans différentes fonctions. Élevé à la dignité d’ambassadeur de France, il fait partie de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (1982-1985), ancêtre du CSA, puis du Haut conseil à l’intégration (1990-1994), de la Commission consultative des droits de l’homme (1992-2005) et du Haut conseil de la coopération internationale (1999-2003). Engagé dans la défense des droits de l’homme, il publie plusieurs ouvrages, dont une autobiographie, Danse avec le siècle (1997), et un manifeste, Indignez-vous ! (2010), qui connaît un retentissement mondial. 

Grand officier de la Légion d’honneur, grand-croix de l’ordre national du Mérite, croix de guerre 1939-1945, médaillé de la Résistance avec rosette, il est décédé dans la nuit du 26 au 27 février 2013 à l’âge de 95 ans.