Plaque en hommage aux anciens élèves déportés ou fusillés, Goussainville (Val d'Oise)

Légende :

Plaque apposée sur la façade du collège de Goussainville

Genre : Image

Type : Plaque commémorative

Producteur : Jérôme Leblanc

Source : © Association Mémoire et patrimoine militaire - ARHM Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2016

Lieu : France - Ile-de-France - Val-d'Oise - Goussainville

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Contexte historique

Raymond LAPCHIN
Né le 3 février 1922 à Aubervilliers, maroquinier à Goussainville, Raymond Lapchin est en 1940 le responsable local des Jeunesses communistes. Il participe à des prises de paroles, des lancements de tracts, et apporte son aide aux familles des emprisonnés. Arrêté le 13 janvier 1941 à la gare d’Aulnay-sous-Bois, il est successivement emprisonné à Pontoise, Fresnes, Caen, Fontevrault, Blois et Compiègne.  Déporté à Mauthausen, il y décède le 16 décembre 1944.

Lucien MATHERON
Né le 8 octobre 1920 à Paris (IVe arr.), fusillé comme otage le 16 septembre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; manœuvre. 

Lucien Matheron vivait à Goussainville (Seine-et-Oise, Val-d’Oise), et fut arrêté le 28 août 1941 pour distribution de tracts communistes. Il fut détenu à la prison de Fresnes ou du Cherche-Midi, Paris (VIe arr.) selon les sources. Les militaires allemands firent l’objet de plusieurs actions de la Résistance début septembre 1941. Le 6 vers 4 h 30 du matin des sentinelles allemandes de faction devant la propriété d’un collaborateur dans le XVIe arrondissement à Paris essuyèrent des coups de feu. Le même jour, vers 23 h 30 l’adjudant Hoffmann fut pris pour cible, rue Fontaine (XVIe arr.). À la même heure, boulevard Bonne-Nouvelle, Ehwin Gerstner reçut plusieurs coups de poing au visage. Au moment où il prenait son billet à la station Dauphine, le matelot Denecke fut blessé d’une balle à la cuisse le 10 septembre vers 19 h 15. Enfin, le 11 sur les Champs-Élysées le trésorier général Knop reçut un coup de matraque sur la tête. Les autorités d’occupation décidèrent de fusiller dix otages le 16 septembre 1941 au Mont-Valérien. Lucien Matheron, vingt et un ans, fut passé par les armes à 8 h 30 en compagnie de : René Joly quarante et un ans, Lucien Clément vingt-neuf ans, Albert Gokelaere vingt-six ans, Jules Bonnin vingt-quatre ans, David Liberman dix-neuf ans, Chil Opal cinquante ans, Isaïe Bernheim soixante-douze ans, Henri Bekerman vingt et un ans et Léon Blum soixante-deux ans. Le lendemain, le quotidien Le Matin publiait un « Avis » avec les noms, accompagnés d’un texte du journal collaborationniste qui relevait que parmi les dix hommes qualifiés de « communistes » il y avait « cinq Juifs ». Un appel à la délation était lancé : « Tout Français, digne de ce nom, doit donc aider la justice à faire la lumière dans ces affaires et dénoncer les criminels. Les Français se le doivent à eux-mêmes, ils le doivent à leur famille. » Le 19 septembre l’Humanité clandestine titrait : « Honte au général assassin Von Stülpnagel qui a fait fusiller à nouveau dix otages parmi lesquels trois jeunes de dix-neuf et vingt et un ans et un vieillard de soixante-douze ans. » Les dix noms étaient suivis d’une phrase vengeresse : « Le sang de ces martyrs, victimes des cannibales fascistes, crie Vengeance ! et le jour viendra où l’ennemi Von Stülpnagel devra payer. » Le corps de Lucien Matheron fut inhumé dans le carré des corps restitués aux familles dans le cimetière d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Après la Libération, il fut réinhumé dans le cimetière de Goussainville. Son nom figure sur le monument aux morts de la ville.

Jacques POTEL
Né le 24 novembre 1920 à Paris, fusillé comme otage le 21 février 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; polisseur ; militant communiste.

Domicilié à Goussainville (Seine-et-Oise), célibataire, polisseur de profession, Jacques, Charles Potel fut arrêté par la police française le 11 septembre 1940 pour diffusion de tracts communistes. Il fut condamné le 19 novembre 1940 à un an et demi de prison et fut incarcéré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne). Suite à un attentat commis à Rouen (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) le 4 février 1942 contre des militaires allemands, il fut condamné à mort par le tribunal militaire de Saint-Cloud (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) dans le cadre de la politique des otages. Emprisonné à Villeneuve-Saint-Georges (Seine, Val-de-Marne), il a été fusillé au Mont-Valérien le 21 février 1942.


Biographie de Raymond Lapchin : Fabrice Bourrée
Source : SHD 16P 337 463

Biographies de Lucien Matheron et Jacques Potel sur le Maitron des fusillés et exécutés