Ludovic Chabredier

Légende :

Ludovic Chabredier, circa 1949

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Archives Anciens de la Résistance Active - Ardèche (ARA) Droits réservés

Détails techniques :

Photographie analogique en noir et blanc.

Date document : Circa 1949

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche

Ajouter au bloc-notes

Contexte historique

Né à Lyon où son père est coiffeur, il fréquente l’école annexe des Beaux-Arts de Lyon entre 1932 et 1937. Il entre dans la gendarmerie mobile, et se voit affecté en 1938-1939 à la garde des camps de réfugiés espagnols dans les Pyrénées-Orientales. Il épouse en 1939 Marie-Thérèse Duplan, originaire du Teil et dont le père est un ancien gendarme. Rayé de la gendarmerie mobile le 1er juillet 1940, il est affecté à la brigade de Pont-de-Cheruy dans l’Isère.

Arrêté en novembre 1942, pour écoute illégale de la radio de Londres, il est condamné à quinze jours de détention, portés à trente jours par Vichy, et est aussi renvoyé de la gendarmerie. Après sa sortie de prison, il regagne avec son épouse la maison habitée par ses beaux-parents à Rochemaure. Là, tout en se livrant à la peinture (en 1943, il participe à une exposition initiée au Teil par l’Union artistique des cheminots français, et en présente une, personnelle, à Montélimar), d’avril à décembre 1943, il est en contact avec M. Freyssenet, secrétaire de mairie à Alba qui recrute pour les maquis de Savoie-Drôme. Son épouse est aussi agent de renseignement.

En février 1944, quand Fernand Archier tente de créer un maquis FTP dans la région de Bourg-Saint-Andéol (détachement Salomon), Chabredier est contacté pour aider à sa formation. Mais l’opération échoue car les Allemands sillonnent la région à la recherche des résistants. Le détachement se replie sur Rochemaure et passe une nuit, le 17 mars, chez les Duplan, à deux pas de la filature réquisitionnée par les Allemands pour le cantonnement de leurs troupes de passage. Le lendemain, Ludovic Chabredier avec l’aide de Pierre Mercoirol, conduit le détachement Salomon sur une hauteur du Coiron entre Sceautres et Saint-Martin-le-Supérieur. Mais le maquis est victime d’une dénonciation. Le 11 avril, un avion allemand survole la zone, et Ludovic Chabredier conseille de quitter les lieux, ce qui est fait le lendemain. Effectivement, le 13 avril, trois colonnes allemandes convergent sur la zone, brutalisant la population. Commence alors pour le détachement Salomon une longue période de nomadisation et de combats.

Resté à Rochemaure, Ludovic Chabredier perd tout contact avec les FTP. Il réussit malgré tout à renouer les liens avec la Résistance : il s’agit de l’AS dont il devient, en mai 1944, le chef cantonal de Rochemaure, sous la direction du Capitaine Barillat (Francœur) et du lieutenant Charras (Saint-Jean) du secteur C de l’AS (celui de Privas-La Voulte).

Lors de l’insurrection nationale, le 17 juin 1944, il rejoint le point de ralliement prévu et se voit remettre le commandement de la 5e compagnie le 20 juin. Il est muté au secteur B (celui de Saint-Agrève - Le-Cheylard) le 22 juillet et affecté comme adjoint au commandant de la 18e compagnie, laquelle participe au harcèlement des troupes allemandes notamment depuis les hauteurs de Soyons le 25 août, ou de Chames (26 août). Le 28 août, sa compagnie occupe Saint-Péray.

Après la libération du département, Ludovic Chabredier est affecté à la prévôté FFI comme sous-lieutenant le 1er octobre 1944. Réintégré dans la gendarmerie le 7 mars 1946, il est nommé à la brigade d’Antraigues en avril, avant de quitter l’uniforme le 30 décembre 1946.
Il se consacre alors à deux de ses passions : la peinture et la sculpture. Professeur d'arts plastiques, il se passionne aussi pour l'histoire locale et publie notamment Rochemaure, gardien du Rhône. Il se découvre une nouvelle passion pour la préhistoire et réalise un relevé des gravures paléolithiques de la grotte d'Ebbou, près de Vallon-Pont-d'Arc, publié dans le Bulletin de la Société préhistorique de France en 1966. 

Adhérent du PCF, il participe activement au mouvement des artistes en faveur de la paix dans le contexte de la Guerre froide. Revenu à Lyon, après son départ de la gendarmerie, il vit chichement de sa peinture, travaille le cuir repoussé, et enseigne les arts plastiques. La peinture, il ne l’avait pas abandonnée, et plusieurs de ses tableaux illustrant les combats de la Résistance ou la répression nazie sont réalisés en 1944 (notamment l’épopée du détachement Salomon...). En 1945, il présente plusieurs de ses œuvres au Teil et à Privas, puis à la galerie des artistes à Lyon en 1946.

Ludovic Chabredier décède en 1992.


Auteur : Jean-Louis Issartel

Sources :

D'après les notes personnelles du résistant.