Brassard FFI dit d'Epernay

Légende :

Brassard utilisé lors des combats de la Libération par de nombreux FFI du secteur d'Epernayet plus largement de la région C.

Genre : Image

Type : Brassard

Source : © Collection Gilles Chapin Droits réservés

Détails techniques :

Brassard en toile épaisse

Date document : Août - septembre 1944

Lieu : France - Grand Est (Champagne-Ardenne)

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Analyse média

Ce modèle de brassard est dit d'Epernay par les collectionneurs. Ces brassards ont été réalisés avec le machine à estampiller conservée au musée de l'Ordre de la Libération à Paris. Cette machine avait été conçue par Henri Rondeaux, capitaine de réserve d'artillerie, ancien combattant de la guerre 1914-1918 et de la campagne 1940, membre de CDLR et de l'état-major FFI de l'arrondissement d'Epernay.

Ce type de brassard se rencontre essentiellement dans la région C (Nord-Est de la France). Sa diffusion a largement dépassé le secteur d'Epernay puisque l'on rencontre ce brassard dans les Ardennes ou en Meurthe-et-Moselle. Certains d'entre eux ont également été utilisés lors des combats de la libération de Paris avec un écusson MLN cousu par-dessus la croix de Lorraine du brassard d'origine.


Auteur : Fabrice Bourrée
Sources : Forum "Maquisards de France"

Contexte historique

Au printemps 1944 CDLR, qui fédérait la plupart des organisations de résistance dans l'arrondissement d'Épernay, s'est organisé de façon militaire en restructurant son état-major désorganisé par les arrestations de la fin de l'année 1943 et en divisant l'arrondissement en cinq secteurs FFI désignés par les lettres A, B, C, D, E.
Aux côtés de Pierre Servagnat qui commandait tout l'arrondissement, Bernard Petit assurait les fonctions de chef d'état-major. Robert Cholmé était responsable du ravitaillement, André Leray des transports, Mr. Fournier des renseignements, le docteur Jean Machet des services de santé. Cet état-major, qui comptait aussi les responsables des cinq secteurs FFI, a été renforcé en juillet 1944 par l'intégration d'un conseiller militaire, le commandant Marcel Miltat.

Le secteur A, commandé par René Azoulay, comprenait Épernay et les villages avoisinants et il était divisé en quatre groupes : 
- le groupe 1 avait pour chef André Heydacker et comptait trois centaines, la centaine SNCF dirigée par Georges Salmon, la centaine Gendarmerie dirigée par le lieutenant Brieuc Le Tinier, la centaine Police dirigée par Maurice Lesanne.
- le groupe 2 était constitué des centaines d'Épernay dirigées par René André, Jacques Déhu, Bernard Gorin et Camille Rouméas, centaines auxquelles vinrent se joindre les groupes de Magenta, d'Aÿ et de Monthelon.
- le groupe 3 avait pour chef Adrien Leducq de Chouilly.
- le quatrième groupe qui portait le numéro 6 était dirigé par Maurice Gandon de Jâlons-les-Vignes.

Le secteur B était commandé par François du Perron assisté de Jean Cottard. Il comprenait 3 groupes : 
- le groupe 4 d'Avize était dirigé par Fernand Rennesson.
- le groupe 5 de Vertus comptait deux centaines dirigées par Fernand Fayon, assisté par André Bonnet.
- le groupe 7 de Fère Champenoise avait pour chef militaire le gendarme Émile Richard et comptait deux centaines dirigées par Léon Coutier et Roger Arvois.

Le secteur C avait à sa tête François Crombez de Montmort et comprenait quatre groupes : 
- le groupe 14 de Montmirail était dirigé par Lucien Raclot, avec comme chef de centaine René Deguay.
- le groupe 15 d'Esternay était commandé par le capitaine de La Rochelambert.
- le groupe 16 de Sézanne était commandé par Raymond Moutardier, assisté de trois chefs de centaines, l'abbé Pierre Lamarle, Robert Rémy et Georges Salin.
- le groupe 17 d'Anglure avait à sa tête un délégué du Front national de lutte pour l'indépendance de la France.

Le secteur D, qui s'étendait d'Épernay à Dormans, était sous la direction de Camille Rousseau et comptait cinq groupes : 
- le groupe 8 du secteur de Montmort était confié à Pierre Bailliot.
- le groupe 9 du secteur de Congy était dirigé par Paul Charbaux.
- le groupe 10 de Saint-Martin d'Ablois avait pour chef Jean Maïer.
- le groupe 12 du secteur d'Orbais l'Abbaye, était dirigé par Mr. Meyssonnet.
- le groupe 13 du secteur de Dormans, était un groupe du Front national de lutte pour l'indépendance de la France dirigé par Gaby Fourny.

Le secteur E correspondait à une bande de territoire allant de Dormans à Tours-sur-Marne comprise entre la Marne et les routes départementales 380 et 386. Il était commandé par René Florentin de Libération-Nord assisté de Georges Bertemès et de Marcel Baudet. Les principaux chefs de centaines de ce secteur étaient Charles Erhard, Jean Degouy, Brice Godard, Alphonse Poittevin et Gaston Révolte.

Pierre Servagnat a mis deux centaines à la disposition de Marcel Lobertréau, chargé de l'application du plan Paul dans la Marne :
- la centaine Dupleix constituée par Louis Froeliger à Châtillon-sur-Marne et commandée par Simon Moreau devait prendre position autour du terrain de parachutage « Agneau » près de Vandières ;
- la centaine Duroc, une des centaines Fayon de Vertus commandée par Fernand Gauché devait prendre position autour du terrain « Girafe » près d'Écury-le-Repos.
L'action de ces deux centaines s'est réduite en fait à recevoir chacune un parachutage d'armes et de matériel.

Même si l'action des FFI a été limitée dans la Marne du fait de la rapidité de la libération du département par les armées américaines, c'est dans l'arrondissement d'Épernay qu'elle a été la mieux structurée et la plus importante. Les centaines pour la plupart encadrées par des conseillers militaires et les maquis dispersés dans les forêts ont joué leur rôle dans la désorganisation de l'armée allemande au cours de l'été 1944, en opérant des sabotages, en attaquant des véhicules dans le cadre des « opérations Joseph », en s'emparant de matériel, en harcelant des groupes de soldats allemands et en faisant de nombreux prisonniers.

 


Jocelyne et Jean-Pierre Husson, "Les FFI-FTPF dans l'arrondissement d'Épernay en 1944" in DVD-ROM La Résistance dans la Marne, AERI, 2013.