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Marcel Bacconnier

Légende :

Marcel Bacconnier (1913 - 2004), artiste polyvalent et notamment sculpteur des monuments commémoratifs de Thines et de Pranles (Ardèche)

Genre : Image

Type : Photographie

Source : © Collection Line et Michèle Bacconnier Droits réservés

Détails techniques :

Photographies analogiques en noir et blanc (voir recto et verso).

Date document : Sans date

Lieu : France - Auvergne-Rhône-Alpes (Rhône-Alpes) - Ardèche - Thines

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Contexte historique

Marcel Bacconnier naît le 11 octobre 1913 à Bourg-Saint-Andéol (Ardèche).

Il est élève au collège de Privas où son père Ludovic enseigne, ce père qui, le 15 novembre 1943, devient président du Comité local de Libération de Privas et membre du Comité départemental de Libération élargi le 10 août 1944.

À partir du 28 septembre 1930, Marcel Bacconnier ouvre une chronique appelée "Le coin des jeunes" dans l'Ardèche socialiste, chronique qu'il tient jusqu'à la disparition de l'hebdomadaire en 1934. Sous diverses signatures, il écrit des articles pour le cri des jeunes, la révolution prolétarienne… Il fonde le mensuel Le Renouveau Socialiste dont la vie est brève. À 18 ans, alors qu'il est en classe de philosophie, il abandonne le collège.

En 1931, à l'origine de la création à Privas d'un groupe des jeunesses socialistes, il en assume le secrétariat et l'animation, donnant naissance à d'autres sections dans le département et dans la Drôme. Il est l'âme de la première fédération des jeunesses socialistes de l'Ardèche jusqu'en 1934 - 1935. En 1934, il est délégué de la fédération SFIO du département au congrès national de Lille.

En 1932- 1933- 1934, il séjourne en Allemagne afin de se perfectionner dans la langue. C'est l'occasion pour lui de tisser des liens avec de jeunes résistants communistes ou sociaux démocrates en lutte contre le nazisme.

Il se consacre ensuite à ses études artistiques et littéraires tout en militant dans des organisations antifascistes et pacifistes.

En 1939, donc sous la IIIe République, il est arrêté pour distribution de tracts (sans doute de la mouvance pacifisme intégral) à son centre mobilisateur, et condamné à 10 mois de prison au fort Montluc à Lyon. C'est dans sa cellule qu'il apprend avec émotion la naissance de ses deux filles jumelles le 13 mars 1940. De son premier mariage, il a trois enfants et quatre de son deuxième.

Après son emprisonnement, il est muté dans les Alpes pour y effectuer des relevés topographiques.

En 1940, libéré, il reprend la direction de la revue Vivre - Cahiers Vivarois, cévenols et rhôdaniens qu'il avait fondée à la veille de la guerre. Le numéro 1 était sorti le 1er juillet 1939. Cette revue, éditée en Ardèche, abrite deux périodiques en un seul et change de titre un numéro sur deux : Vivre pour la partie générale et Cahiers Vivarois, Cévenols et Rhôdaniens pour la dimension régionale.
En janvier 1942, le numéro 6-7 est le dernier (pénurie de papier, difficultés de ravitaillement, d'où de nouvelles préoccupations, puis novembre 1942 : annexion de la zone libre),  le 2 est introuvable (censure ?). Des bois gravés de Marcel Bacconnier illustrent les différents numéros publiés. Sa participation à des expositions est aussi mentionnée : Annonay, Lyon en 1941, Privas en 1942.

Marcel Bacconnier est secrétaire des jeunes du Mouvement de Libération Nationale début 1945, donc hors période de la Résistance, malgré l'appellation du mouvement.

La revue Vivre - Cahiers Vivarois puis l'organisation et la participation à des festivals, des expositions après la Libération, lui ont permis de rencontrer de nombreux artistes et écrivains.

Artiste éclectique : peintre, sculpteur, photographe, musicien (violon et piano), critique d'art dans la presse et les revues locales, ses projets pour réaliser les monuments aux martyrs de la Résistance de Thines et de Pranles sont retenus. Très attiré par Thines - son site, son histoire, sa beauté - il fonde en 1948 avec son frère Raoul, leurs épouses Misy Alibert et Colette Laffont ainsi que Lucienne Alibert, l'association des Amis de Thines, association toujours active pour « défendre et préserver le potentiel bâti et naturel ».

Si Marcel Bacconnier adhère en 1967 au Parti Communiste, s'il participe à des manifestations locales du mouvement pour la paix, il aime par dessus tout la solitude de la création.

Il meurt le 18 décembre 2004, ses cendres sont dispersées au pied du monument de Thines le 4 août 2005, date anniversaire de la tragédie.


Auteur : Alain Martinot

Sources : 

Archives de Line et Michèle Bacconnier.

Archives départementales de l'Ardèche (AD07) PER 54 1.