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Article sur le Mouvement de libération nationale (MLN), Le Provençal, octobre 1944

Légende :

Article intitulé « Le Mouvement de libération nationale (MLN) a inauguré son nouveau local sur la Canebière », paru dans Le Provençal, 10 octobre 1944

Genre : Image

Type : Article de presse

Source : © Collection Robert Mencherini Droits réservés

Détails techniques :

Document imprimé sur papier journal [Voir recto-verso].

Date document : 10 octobre 1944

Lieu : France - Provence-Alpes-Côte-d'Azur - Bouches-du-Rhône - Marseille

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Analyse média

Le Provençal du 10 octobre 1944 consacre un article d’une colonne, en page 2, à l’inauguration du local du MLN, 126, La-Canebière. Des personnalités comme Flavien Veyren, préfet des Bouches-du-Rhône, le commandant Richemont, chef de cabinet de Raymond Aubrac, ou le commandant Schmitt, commandant de la subdivision militaire, assistent à cette cérémonie qui, sous la présidence de Max Juvénal, rassemble également les responsables du MLN. Les orateurs rendent hommage aux martyrs de la Résistance et rappellent les principes et objectifs de l’organisation, en particulier sa volonté de lutter jusqu’au bout contre le nazisme.


Robert Mencherini

Contexte historique

Proche du Parti socialiste (avec lequel il partage la gestion du quotidien Le Provençal), le MLN participe aux grandes manifestations unitaires, mais organise aussi ses propres réunions publiques. Un gala du MLN rassemble, le 1er octobre, deux mille cinq cents personnes (selon les RG) et revêt « un éclat particulièrement brillant ». Quinze jours plus tard, un public nombreux vient écouter, au cinéma Majestic, entre autres orateurs, le commandant Richemont, le général Chevance-Bertin, et Germaine Poinso-Chapuis qui défend la cause des femmes. Au même endroit, le 29 octobre, un meeting est organisé, avec le premier intervenant, à destination des enseignants. Le discours des participants est très généraliste, hormis l’appel à rejoindre l’organisation universitaire du MLN.

Une autre « grande réunion patriotique » a lieu le dimanche 3 décembre à 10 heures au cinéma Rialto. Emmanuel d’Astier de la Vigerie, qui devait y prendre la parole, se dédie au dernier moment. Leenhardt, Lionel, plaide pour une épuration plus efficace et met en cause les puissances d’argent. « Nous voulons un 89 économique, s’écrie-t-il, l’abolition des honteux privilèges des trusts et le retour à la nation de ses richesses économiques ». Jacques Baumel, secrétaire du MLN, dit sa joie de se retrouver dans la ville où il fit ses premières armes dans la Résistance, et insiste sur la nécessaire unité et la reconstruction matérielle et morale du pays.

Parallèlement aux meetings, le MLN poursuit un effort d’organisation. Il crée, en octobre, des « cantons administratifs » du mouvement qui correspondent aux anciens cantons de Marseille. Chacun reste en liaison avec le comité local, mais possède un siège indépendant d’où un chef assure la propagande de son secteur. Une carte de combattant est délivrée, après enquête sur l’action clandestine, aux membres actifs du mouvement. De simples « adhérents » sont également recrutés, sur parrainage de deux titulaires « combattants »  ou « adhérents » et après serment de n’avoir jamais appartenu à une organisation collaborationniste. La cotisation s’élève à vingt-cinq francs par trimestre. Les estimations du SDRG et du préfet varient entre décembre 1944 et janvier 1945 entre deux et six mille adhérents pour les Bouches-du-Rhône.


Auteur : Robert Mencherini

Sources :

Archives Départementales (AD) des Bouches-du-Rhône - 149 W, rapports des renseignements généraux ;

Archives Nationales (AN) - F1 CIII 1210, département des Bouches-du-Rhône, rapport bimensuel du 25 décembre 1944 ; presse régionale ;

Robert Mencherini, La Libération et les années tricolores (1944-1947). Midi Rouge, ombres et lumières, tome 4, Paris, Syllepse, 2014.