"En mémoire de 11 patriotes fusillés par les Allemands en juillet et août 1944", Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire)

Légende :

Avenue John Fitzgerald Kennedy
71100 Chalon-sur-Saône

Latitude : 46.8068381 Longitude : 4.86214
Latitude : N 46° 48’ 24.617” Longitude : E 4° 51’ 43.704”
Altitude : 183 mètres

Se situe sur la D5B, à la sortie de Chalon-sur-Saône en allant sur Crissey, sur la gauche, passé le rond-point et avant d’enjamber le pont sur le canal du centre. Monument taillé par M. Jordery.

Genre : Image

Type : Monument

Source : © Collection Roland Tatreaux Droits réservés

Détails techniques :

Photographie numérique en couleur

Date document : 2016

Lieu : France - Bourgogne - Franche-Comté (Bourgogne) - Saône-et-Loire - Chalon-sur-Saône

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Analyse média

Sur le monument:
Colin au lieu de Collin
Manque Perret Louis
Deux inconnus au lieu de 3 
Théreau Jean Alphonse, bien que fusillé le 26 août dans la tranchée du canal, étant mort chez lui à Poisson des suites de ses blessures, ne figure pas sur le monument.


Roland Tratreaux

Contexte historique

BERTIN Ernest Félix Gaston
Né le 29 septembre 1893 à Frambouhans (Doubs). Fils d’Alcide Léon et Berthe Louise Jourdain. Époux de Madeleine Crouzol. Un fils. Domicilié 34 rue de la Grille à Autun. Adjudant-chef à la retraite anciennement en poste à Rosey. Chauffeur de Monsieur l'Intendant général Directeur du Ravitaillement de la ville d’Autun.
Début août, de retour d’Étang-sur-Arroux où il était allé en mission, il prend en stop deux jeunes gens qui se disent de la Résistance. Quelques jours plus tard, il apprend qu’il s’agissait de miliciens. Il confit à son voisin, M. Lucien Regnier, avoir peut-être un peu trop parlé. Malgré une première visite d’inspection de deux Allemands, il refuse de se cacher pour ne pas laisser sa femme seule. Il est arrêté par eux la nuit du 15 août 1944 et interné à la prison de Chalon-sur-Saône. Toutefois il ne lui est connu aucune activité résistante. (Enquêtes de gendarmerie en date des 15, 17 et 29 avril 1958). Fusillé le 22 août 1944 au lieudit “Le Champ Riche” sur la commune de Crissey. Médaille militaire, Croix de guerre 14-18, Médaille commémorative du Maroc, Médaille commémorative de Syrie-Cilicie. Mort pour la France.

CAURON André Roger Lucien
Juste une fiche signalétique à la DAVCC
Né le 11 octobre 1917 à Levallois-Perret (Seine). Fils de Louis Ernest Nicolas et Reine Joséphine Renault. Célibataire. Bûcheron à Lucenay-l’Évêque. Arrêté en mai 1944 pour le prêt d’un camion à la Résistance, il est interné à la prison de Chalon-sur-Saône. Fusillé le 22 août 1944 au lieudit “Le Champ Riche” sur la commune de Crissey.

COLIN Gustave
Né le 10 novembre 1904 à Misery (Yonne). Fils de Denis Octave et Jeanne Verry. Époux de Léontine Léa Cartinière. Quatre enfants. Domicilié à Gergy, hameau de Villeneuve. Cultivateur. Soldat FFI, alias “Tatave”, du 15 février au 17 août 1944 au sein du maquis de Verdun-sur-le-Doubs (Responsable Charles Curtheley, lieutenant FFI “Lalo”). A participé à de nombreux sabotages en particulier en gare de Saint-Bonnet-en-Bresse et Mervans. Il est arrêté le 22 juin 1944 par la Gestapo au retour d’une mission d’espionnage à Chalon-sur-Saône dans un café fréquenté par la Gestapo. Interné résistant à la prison de Chalon-sur-Saône. Fusillé le 17 août 1944 au lieudit “Le Champ Riche” sur la commune de Crissey. Mort pour la France.

KLIMENKO Georges
Né le 21 novembre 1922 à Deyvillers (Vosges). Fils de Pierre et Marie Marthe Perrin. Époux de Lucienne Meunier. Une fille. Domicilié 49 rue de Strasbourg à Chalon-sur-Saône. Boulanger. Arrêté au soir du 2 août 1944 par la police française dans un café rue de Strasbourg, à Saint-Laurent, en compagnie de Bonin, Delmas, Meyer et des deux frères Regnier dans le cadre d’une affaire de droit commun (rançon de citoyens, tractations de tabac, alcool et même de bijoux). Enregistré le 3 août 1944 au registre passager de la prison de Chalon-sur-Saône sous le N° 543. Mandat de dépôt le 8 août 1944 par le juge d'instruction Martin pour détention d'arme sans autorisation (N° d’écrou 162). Écrou radié le 19 août 1944 par ordre de Hans Krüger chef de la Sipo-SD de Chalon-sur-Saône et transféré le dit jour à la prison de Chalon-sur-Saône côté allemand. Fusillé le 26 août 1944 au lieudit “Le Champ Riche” sur la commune de Crissey. Mention “Mort pour la France” annulée par jugement du tribunal de Grande Instance de Chalon-sur-Saône rendu le 2 juin 1959, s’agissant d’un détenu de droit commun.

PERRET Louis Marcel Joseph
Né le 24 janvier 1900 à Chalon-sur-Saône. Fils de Louis Marcel et Marie-Louise Boissard. Époux de Mariette Bidaut. Domicilié 66 rue de la gare à Montchanin-les-Mines. Chef commercial chez CERABETI (Compagnie générale de la céramique du bâtiment) à Écuisses. Il est membre du Front national, mouvement de la Résistance intérieure française créé par le Parti communiste français (PCF), à compter du 1er août 1943, comme responsable local, avec le grade d’adjudant. Il est arrêté sur dénonciation probable de son activité résistante à son domicile de Montchanin-les-Mines dans la nuit du 12 au 13 mai 1944 au cours d’une rafle par la police allemande et interné à la prison de Chalon-sur-Saône. Fusillé le 26 août 1944 au lieudit “Le Champ Riche” sur la commune de Crissey. Mort pour la France.

PYTYS Mieczyslaw (Michel)
Né le 21 mai 1925 au Creusot. Fils de Jean et Karolina Liberacka. Fiancé. Domicilié 2 rue du Tunnel au Creusot. Ouvrier aux usines Schneider. Membre de l’AS (groupe du capitaine Bernard) depuis octobre 1943. Participe à des sabotages de lignes électriques à haute tension. Arrêté le 23 mai 1944 au Creusot. Interné résistant à la prison d’Autun le 27, puis transféré à celle de Chalon-sur-Saône. Fusillé le 22 août 1944 au lieudit “Le Champ Riche” sur la commune de Crissey. Médaille militaire. Mort pour la France.

SLEIS Vaclav (Vincent)
Né le 28 mai 1925 à Montchanin-les-Mines. Fils de Vaclav et Hincikowa Bojena. Célibataire. Domicilié 23 Bois Bretoux à Montchanin-les-Mines. Caviste. Il s’agit d’une famille de Tchécoslovaques naturalisés en 1938. Membre d’un groupe armé “Jeunesse Patriote” (sic dans attestations de MM. Gonzales et Jarlot) à compter d’août 1943. Il s'agit probablement du mouvement unitaire des Forces Unies de la jeunesse patriotique, qui dans notre région était dans l’orbite des FTP. Mais l’appartenance réelle à ces groupes est souvent peu formalisée car ceux-ci se constituaient à partir de bandes de copains. Participe à divers attentats et sabotages sur du matériel allemand courant septembre 1943. Il est arrêté dans la nuit du 12 au 13 mai 1944 à Montchanin-les-Mines par la Gestapo et la Feldgendarmerie sur dénonciation. Témoins de l’arrestation : MM. Jarlot, Gonzales, Laroze. Interné résistant à la prison de Chalon-sur-Saône. Fusillé le 26 août 1944 au lieudit “Le Champ Riche” sur la commune de Crissey. Mort pour la France.

THEREAU Jean Alphonse
Né le 2 août 1918 à Vindecy. Fils de Jean Marius et Antoinette Brivot. Célibataire. Domicilié aux Michelets, commune de Poisson. Cultivateur. Au lendemain du 6 juin 1944, il se met au service du maquis AS de Saint-Julien-de-Civry (5ème bataillon du Charollais). Fait partie du groupe de Résistance de Paray-le-Monial. Il est arrêté à son domicile le 8 août 1944 par la Feldgendarmerie de Paray-le-Monial en compagnie de son frère Eugène François et du domestique Edmond Szymanski. Interné le dit jour à la prison de Paray-le-Monial puis transféré le 14 août à celle de Chalon-sur-Saône. Fusillé le 26 août 1944 au lieudit “La tranchée” sur la commune de Crissey. Grièvement blessé, il est relevé par M. le curé de Saint-Jean-des-Vignes et conduit par un voiturier de Chalon-sur-Saône à l’hôpital. Mort des suites de ses blessures le 23 septembre 1944 à son domicile de Poisson. Mort pour la France. 


Roland Tartreaux, Chemins de Mémoire en Chalonnais, ANACR, 2016